Violence domestique : Contraintes de refuser des victimes, des ONG inquiètes de leur sort

En cette période de crise sanitaire, le confinement est nécessaire. Mais il est aussi une hantise pour des associations qui accueillent des femmes victimes de violence domestique. Car, malheureusement, pendant la pandémie, le nombre d’appels de détresse reçu par celles-ci n’a pas diminué. Depuis le confinement national, le téléphone a sonné de nombreuses fois à Safe Heaven Half-Way Home, centre d’accueil pour femmes en détresse. En trois jours, pas moins de sept femmes, explique la directrice du centre, Anushka Virahsawmy, ont appelé pour trouver refuge chez elle. À SOS Femmes, la responsable de l’abri, Ambal Jeanne, indique que ce sont 14 victimes qui ont demandé à y être hébergées. Si cette situation inquiète les associations, dit-elle, c’est parce que le confinement contraint les femmes à risques de vivre 24 heures sur 24 avec leur conjoint ou un autre membre de la famille violent.

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« Le slogan Stay home, Stay safe ne s’applique malheureusement pas à ces femmes. Elles sont les oubliées de ce confinement. Dans un contexte où quasiment tous les Mauriciens sont exceptionnellement devant la télévision nationale ou suspendus à leur radio tous les jours à 18h, les autorités auraient dû en profiter pour rappeler le numéro d’urgence, le 139, à composer », explique Anushka Virahsawmy. Cette dernière concède que pour des raisons de sécurité sanitaire, elle n’a pu accéder aux demandes reçues. Idem à SOS Femmes, où des mamans sont en confinement avec leurs enfants. Toutefois, les deux organisations non-gouvernementales affirment rester à l’écoute des femmes en détresse qui les appellent et leur apportent aussi un soutien psychologique si leur situation le requiert.

Du côté du ministère de l’Égalité des Genres, on assure que d’une part le numéro d’urgence, le 139, est opérationnel 24h/24 et que d’autre part les mesures prises lorsqu’une victime en danger se signale sont maintenues. Il en est de même pour le protocole de la prise en charge. « Nos interventions, y compris le recours à la police, ne changent pas en période de confinement. Nous plaçons les femmes qui doivent quitter le toit familial dans un abri si besoin est », nous explique-t-on au ministère de l’Égalité des Genres. À hier matin, les chiffres concernant le nombre d’appels reçus au 139 n’étaient pas en encore disponibles.

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