VIOLENCES SEXUELLES SUR DES ENFANTS : Murielle (12 ans), violée depuis ses 2 ans et demi

C’est l’histoire d’une toute petite fille qu’on prénommera Murielle, par souci de protéger son identité. Elle a aujourd’hui 12 ans. Pourtant, elle a enduré un calvaire difficile qui l’a confiné au mutisme des années durant… Le pire lui est arrivé alors qu’elle n’avait que deux ans et demi. Un “oncle”, âgé alors d’un peu plus de 60 ans, décrit par son entourage comme « un vicelard, un fainéant qui traînait toute la journée et un tordu », s’est acharné sur ce petit bout d’enfant. Résultat : attouchements, viols et relations sexuelles répétés. Murielle, à 2 ans et demi, a vécu le pire cauchemar que peut faire un enfant. Elle en est restée traumatisée, tétanisée et marquée.
À l’époque, la petite fille commençait « à peine à balbutier ses premiers mots et s’essayer à faire ses premiers pas… », explique une proche de Murielle. Il convient d’emblée de savoir que l’enfant est issue d’un viol. Sa mère, Nathalie, avait été abusée sexuellement et était déjà « une jeune femme instable, mentalement. Quand sa petite fille est venue au monde, elle était déjà patiente du Brown Sequard Hospital. C’est la grand-mère maternelle qui a pris soin de la petite… »
Alors âgée d’une cinquantaine d’années, la grand-mère maternelle « devait encore travailler. Car c’était la seule à pouvoir gagner de l’argent pour subvenir aux besoins de sa fille et de sa petite-fille ». De ce fait, nous expliquent encore cette proche de Murielle, « elle quittait la petite chez une voisine quand elle allait travailler et revenait la récupérer l’après-midi ». Et c’est comme cela que l’enfant a été sujette à des violences répétitives, sexuellement, de la part « d’un sexagénaire qui traînait toujours chez cette voisine… »
À deux ans et demi, continue cette proche, « Murielle ti enn ti pe prekos… Elle paraissait un peu plus grande ; disons, trois, quatre ans. Li ti enn zoli zanfan, ron-ron, kokass terib… Elle était une enfant joyeuse, comme les autres jeunes de son âge. » Ce dont elle se souvient encore – car depuis les trois femmes ont déménagé pour prendre un nouveau départ – c’est qu’à cette période, la petite fille « ti pe koumans dir so bann premie parol. Li ti pe gazouye, riye… » Et c’était aussi le moment des premiers pas pour elle. Ces jours de joie allaient être de très courte durée.
En effet, du jour au lendemain, Murielle s’enferme dans un mutisme total. « L’enfant avait un regard vide », se souvient une personne de la profession médicale qui a eu la petite fille comme patiente. Son comportement change radicalement. Elle ne joue plus, ne s’amuse plus. Cependant, autour d’elle, le doute ne s’installe pas encore. « La grand-mère sentait que quelque chose n’allait pas. Hélas, comme elle était elle-même assez bousculée et qu’elle avait beaucoup de pression à gérer, sans compter qu’elle n’avait pas eu droit à une grande éducation, elle ne pouvait savoir comment aider sa petite-fille… »
Le pot aux roses est découvert après plusieurs mois quand l’enfant commence à présenter des symptômes physiques. « Murielle avait souvent la diarrhée, expliquent d’autres proches. On pensait qu’elle avait attrapé une gastro-entérite, un rhume… » Les allées et venues aux centres de santé et à l’hôpital se multiplient.
À l’hôpital également, « dokter finn pense ki linn gayn enn viris… » Pourtant, un jour, un pédiatre est totalement déboussolé de l’hôpital en examinant la petite fille. « Il a découvert que ce petit corps était déformé, qu’il portait des marques et des ecchymoses, mais aussi des traces de pénétration… », indique un membre de personnel soignant.
Murielle a alors trois ans. Réagissant au quart de tour, le personnel hospitalier enclenche immédiatement les procédures en place dans ce type de cas afin de protéger l’enfant de son abuseur. La Child Development Unit (CDU) est alertée et les démarches nécessaires sont faits pour extraire Murielle de son environnement alors qu’une enquête est menée auprès des proches.
Très rapidement, les autorités remontent au “tonton” abuseur. Un travailleur social se souvient comment « l’enfant s’agrippait à l’assistante sociale de la CDU qui la prenait dans ses bras quand ils sont venus à la maison de la voisine. Quand “l’oncle” en question est sorti, la petite était terrorisée ! Elle a commencé à pousser des cris… » C’est là que les officiers ont compris qu’ils avaient affaire à l’abuseur, explique-t-il. L’homme est arrêté et jugé.
Cependant, le calvaire de Murielle ne s’arrête pas là. À l’époque, l’enfant s’est enfermée dans un mutisme total. Et parallèlement, « quand la grand-mère a compris ce que sa petite-fille avait enduré, elle a commencé à culpabiliser. Elle se disait que c’était à cause d’elle que Murielle avait subi ces sévices… »
Murielle et sa famille furent pris en charge par les autorités. « On ne pouvait extraire totalement l’enfant de son environnement familial, soutient cet ancien officier. Ni la grand-mère ni la maman n’étaient responsables ni coupables de ce qui s’était passé. Et, de ce fait, il fallait à Murielle un encadrement familial où elle pourrait grandir et s’épanouir… »
Thérapie familiale et traitements multiples sont alors pourvus à l’enfant pour l’aider à se débarrasser de ce traumatisme. Aujourd’hui, Murielle parle et semble mener une vie quasi normale. Mais rien n’est sûr, avant cet ancien officier de la CDU, « on ne peut pas dire qu’elle soit totalement guérie. On ne sort jamais indemne de ce type de situation… »

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