- Arrêt devant la Cathédrale Saint-Louis avant la messe et passage du cortège par la rue Labourdonnais pour atteindre Marie Reine de la Paix
- Quatre familles choisies pour accueillir le pape à quatre endroits différents; des Chagossiens porteront l’offrande lors de la messe
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et le cardinal Piat ont animé hier une conférence de presse commune dans le cadre de la visite du pape François, le 9 septembre. Ils ont chacun exprimé leur satisfaction s’agissant des préparatifs en cours et ont souligné la « dimension nationale » de cette visite. Et de souhaiter que ce passage du pape renforce davantage l’unité de la population mauricienne. Après une cérémonie protocolaire à son arrivée à Plaisance, le pape se rendra directement à Port-Louis pour la messe à Marie Reine de la Paix. Mais d’abord, il s’arrêtera devant la Cathédrale Saint-Louis, où il sera accueilli par une famille.
Le Premier ministre a fait ressortir hier qu’il s’agit d’une visite de chef d’Etat et que, de ce fait, le gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité du pape François et de sa délégation. Il ajoute qu’il est « normal » que le gouvernement ait prévu à cet effet un budget pour les dépenses liées aux préparatifs de cette visite. On relève aussi cet appel du Premier ministre aux Mauriciens pour accueillir « comme il se doit » ce visiteur de marque. Et de souhaiter que la population témoigne au monde entier du « vivre-ensemble mauricien d’une manière harmonieuse ». Pravind Jugnauth croit également que cette visite papale, à l’instar de celle de Jean Paul II, en 1989, aura « une dimension nationale ». Il développe : « Après les Jeux des îles, cette visite du pape est une autre grande occasion pour le peuple mauricien de montrer au monde entier la coexistence pacifique, le respect mutuel et l’unité qui existent chez nous, et qu’il est possible d’avoir une société multiculturelle. Le pape François a une vision très ouverte du monde. Il croit dans le dialogue et la tolérance. Il pourra constater le succès de notre pays comme un modèle de pluralisme. »
Deux volets sont prévus pour la visite du pape. Ainsi, la première partie, sous la responsabilité du diocèse de Port-Louis, aura une portée beaucoup plus spirituelle, avec une messe prévue à Marie Reine de la Paix et une visite privée et personnelle du pape au caveau du Père Laval. Pour le second volet, le pape se rendra à la State House pour des tête-à-tête avec le président de la République par intérim ainsi qu’avec le Premier ministre et le leader de l’opposition. François aura aussi une rencontre avec les autorités civiles, lors de laquelle il prononcera un discours. Une intervention du Premier ministre y est aussi prévue.
En ce qu’il s’agit de la messe, le cardinal Piat s’est appesanti sur la représentation des îles de l’océan Indien dans cette célébration, mettant en outre l’accent sur la place faite aux îles faisant partie de la République de Maurice. « La présence de Rodrigues, des Chagos et d’Agalega sera très visible dans cette messe », a dit le cardinal. Et ce dernier d’annoncer que c’est une famille chagossienne qui portera les offrandes lors de cette messe.
Le cardinal Piat et le Premier ministre ont souligné l’intérêt que porte le pape François à la question des Chagos, question qu’ils ont d’ailleurs abordé tous deux lors de leur passage à Rome avec le responsable des Affaires étrangères du Vatican après la cérémonie pour le cardinalat de Mgr Piat. Toujours par rapport à cette question, ce dernier a dit que le Vatican a demandé à l’évêché une copie du jugement rendu par la Cour internationale de justice de La Haye en faveur de Maurice.
S’agissant de l’arrivée du pape dans la capitale, le 9 septembre, le père Georgy Kenny, responsable du comité diocésain pour cette visite, a informé que le chef de l’Église catholique s’arrêtera devant la Cathédrale Saint-Louis, où il sera accueilli par une famille. À partir de là, il fera le trajet jusqu’au monument Marie Reine de la Paix en papamobile. « Il passera par la rue Labourdonnais et, à son arrivée rue Mgr Leen, il sera accueilli par une autre famille », a dit le père Kenny.
Après la messe, le pape se rendra à l’évêché pour le déjeuner et, dans l’après-midi, il ira se recueillir au caveau du Père Laval. À l’entrée de l’Allée du Père Laval, le pape sera accueilli par une famille et fera ensuite le trajet jusqu’au caveau en papamobile. Il sera accueilli à l’entrée du caveau par une autre famille ainsi que par les évêques des diocèses de l’océan Indien et des prêtres spiritains. « Nous souhaitons que les Mauriciens soient présents en grand nombre dans les endroits où passera le pape. La population sera informée de ces lieux dans les jours à venir », a dit le père Kenny.
Pour sa part, le cardinal Piat a évoqué l’importance de la préparation spirituelle des catholiques pour cette visite. « Le pape François est un homme d’Etat, mais il est aussi le chef spirituel de l’Église catholique et il vient ici apporter un message. On ne sait pas ce qu’il nous dira, mais nous pouvons préparer la population à accueillir ce message et à développer une attitude d’écoute et de surprise. D’où l’importance de cette préparation spirituelle dans les paroisses et ayant pour thème “Pape François pèlerin de Paix” », a expliqué l’évêque de Maurice. Étant donné que le pape François a choisi de venir le 9 septembre, le cardinal pense que son message pourrait avoir un lien avec l’attitude qu’a eue le Père Laval envers les Mauriciens durant sa mission à Maurice. « Le Père Laval est arrivé à Maurice à une époque très tendue dans le pays, car on sortait tout juste de l’esclavage et, par sa manière de vivre, le Père Laval a contribué beaucoup à la paix dans le pays », a fait ressortir le cardinal.
Celui-ci a lancé une invitation large aux Mauriciens à cette messe que présidera le pape François. Le père Kenny a fait mention de la présence de trois cardinaux, de huit évêques et d’une centaine de prêtres lors de cette célébration. L’homélie du pape, qui est très attendue, sera dite en latin, mais avec une traduction simultanée en français et en kreol.