VOTE ÉLECTRONIQUE: Le commissaire électoral Rahman déplore le manque de consensus

Intervenant mercredi au 5th International Electoral Affairs Symposium 2012 organisé par l’International Centre for Parliamentary Studies au Méridien Hotel à Balaclava, le commissaire électoral, Irfan Rahman, a déploré le manque de consensus entourant l’introduction du vote électronique à Maurice. Ce symposium avait pour thème « The Use of Technology in the Management of Elections : Procurement, Polling, Counting and Results Transmission ».
« Ayant observé l’utilisation de la “Electronic Voting Machine” (EVM) en Inde, nous avons envisagé d’y avoir recours à Maurice. Cependant, le point de vue de tous ceux concernés (“stakeholders”) – électeurs, candidats, agents, représentants des partis politiques, médias, entre autres – devra être considéré avant toute prise de décision. C’est malheureux que l’on n’ait pas dégagé un consensus jusqu’ici sur l’utilisation des EVMs dans le pays », a regretté le commissaire électoral, Irfan Rahman, lors de son discours à l’ouverture du 5th International Electoral Affairs Symposium 2012. Organisé par l’International Centre for Parliamentary Studies (ICPS), ce symposium de deux jours, ayant pour thème « The Use of Technology in the Management of Elections : Procurement, Polling, Counting and Results Transmission », a débuté ses travaux mercredi au Méridien Hotel à Balaclava.
Le commissaire électoral a expliqué que les EVMs sont maintenant présentes dans plusieurs pays. « En Inde, les EVMs sont utilisées dans tout le pays depuis 2004. Il y a plus de 670 millions d’électeurs et plus d’un million de ces machines », a précisé Irfan Rahman. Il a ajouté que ces EVMs ont permis d’économiser plus de cinq tonnes de papier, « rendant ainsi le processus électoral écologique ».
Irfan Rahman a affirmé qu’avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC), les processus électoraux font désormais l’objet de normes et de principes internationaux. Il a cité à cet effet le guide 2010 de l’International Foundation for Electoral Systems (IFES) par rapport à l’utilisation de la technologie dans le processus électoral. Basée à Washington D.C., l’IFES est une organisation internationale non-lucrative fondée en 1987 qui soutient le processus électoral dans les démocraties émergentes.
« Selon l’IFES, ces normes touchent à l’accessibilité, la sécurité, la fiabilité, l’audit, la transparence et la durabilité », a souligné le commissaire électoral. « Ce sont là des questions fondamentales et la richesse des expériences rassemblées à ce symposium international offre une occasion unique pour en débattre durant ces deux jours », a-t-il souhaité tout en félicitant l’ICPS.
Le commissaire électoral avait auparavant fait l’historique de l’utilisation des TIC dans le processus électoral à Maurice. « Nous avons commencé à utiliser les TIC aussi loin qu’en 1990 pour l’enregistrement des électeurs et la compilation des registres électoraux. Nous avons au fil des années construit une base de données de tous les électeurs enregistrés. Actuellement, sur une population de 1,3 million d’habitants, nous avons à Maurice environ 900 000 électeurs enregistrés », a-t-il élaboré.
Irfan Rahman a ensuite énuméré les avantages de l’utilisation des TIC dans le processus électoral. « Cela élimine le double enregistrement d’électeurs, accélère le processus d’enregistrement tout en étant efficient et “cost effective” ; facilite la compilation et l’impression des registres électoraux en moins de temps ; permet d’obtenir des données sur les électeurs en termes de circonscription, de genre, de groupe d’âge, entre autres ; émet des registres en format numérique ; garde un “audit trail” des modifications apportées aux données concernant les électeurs ; utilise moins de main-d’oeuvre et enlève facilement des personnes décédées des registres », a-t-il précisé.
Le commissaire électoral a aussi rappelé que les lois et règlements électoraux sont accessibles sur le site internet de la commission. En outre, les électeurs peuvent, en utilisant leur numéro de carte d’identité nationale, à travers Internet ou le SMS, connaître leur numéro d’enregistrement et centre et salle de vote. « Les TIC changent de plus en plus notre manière de voter, mais cela doit prendre en compte notre contexte et nous devons faire l’éducation de tous ceux concernés », a souhaité Irfan Rahman.

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