VTT: Le bon et le moins bon

Les championnats d’Afrique de VTT, disputés le week-end dernier à Yémen, ont sacré les Sud-Africains, avec cinq médailles d’or. Du côté des Mauriciens, c’est un bilan mitigé avec une médaille d’or, deux d’argent et une de bronze. Quelles leçons tirer de ce week-end de compétitions ?
Le premier constat est que les Mauriciens ont été courageux malgré l’adversité. Quand on voit Sébastien Tyack, isolé contre trois Sud-Africains, terminer sa course, on peut se dire que le VTT mauricien a encore de beaux jours. Mais cette défaite a aussi montré qu’ils ont besoin de côtoyer davantage le haut niveau. Sébastien Tyack, à l’issue de sa course, le concédait lui-même. « Je dois aller faire plus de courses à l’étranger. C’est la seule façon de progresser. »
Même les seniors ont dû aller revoir leurs gammes. Mais il faut cependant admettre que sur les cinq titres de champion d’Afrique samedi, quatre étaient décernés à des pros et le cinquième à une semi-pro.
Par contre, en descente (DH), la question de la participation a été soulevée. En ce moment, c’est la saison des Coupes du Monde. Donc, les meilleurs, qui ont un classement mondial à défendre, se sont rendus en Europe.
Arnaud Li, lors de la traditionnelle séance de questions-réponses, avait souligné cet état de choses dimanche. « L’absence de concurrents » : des termes qu’on a entendus assez souvent. Même le Namibien Mannie Heymans, en a parlé lors du briefing vendredi.
Et il y a eu le parcours, qui était la grande inconnue. Mais force est de constater que tous les participants étrangers ont été agréablement surpris par la boucle proposée par le comité organisateur. De Philip Buys à Patrick Belton, en passant par Linda Van Wyk, les Sud-Africains ont tous apprécié la piste. « On ne s’y attendait pas. C’était l’idéal », avait déclaré Philip Buys.
Ce petit clin d’oeil au comité organisateur a d’ailleurs été repris par le délégué de l’Union cycliste international (UCI), le Suisse Beat Wabel. Lui aussi avait laissé entendre que la piste était aux normes. « Je n’ai pas eu grand-chose à modifier. »
Maintenant, il s’agit de savoir quel sera l’héritage laissé par ces championnats d’Afrique de VTT. Le président de la Confédération africaine de cyclisme (CAC), Waggih Azam, a, dans son discours de remerciements, soutenu que ces championnats d’Afrique sont l’un des meilleurs auxquels il a assisté.
Mais il ne convient pas uniquement de dire que c’était l’un des meilleurs. C’est fort de cette bénédiction de la CAC que la FMC devrait développer le VTT à Maurice. Car le potentiel est là. Il suffit de prendre l’exemple de Jaysan Mohesh, troisième à la descente, qui a réalisé de gros progrès pour se positionner comme l’un des jeunes les plus prometteurs.
Mais ce qui est dommage, c’est que cette piste de VTT, qui a coûté tant d’efforts, ne sera plus jamais utilisée. Par contre, la Fédération mauricienne de cyclisme (FMC) devra trouver une stratégie afin de développer le réservoir qu’elle a à sa disposition. Et surtout, prendre en considération que seulement le frottement avec le plus haut niveau pourra aider à la progression de la discipline. Et peut-être préparer une manche de la Coupe du Monde en 2013…
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Waggih Azzam : « Les championnats
d’Afrique de piste à Maurice »

Waggih Azzam, président de la Confédération africaine de cyclisme (CAC), a salué l’aide du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS). Ainsi, il a déclaré que si le vélodrome voit le jour, Maurice abritera dans un futur proche les championnats d’Afrique de piste. « C’est un souhait. La fédération locale a démontré qu’elle est tout à fait capable d’organiser des événements d’envergure. »
Maurice a en effet organisé — avec un certain succès d’ailleurs — les championnats d’Afrique sur route en 2006 et les championnats d’Afrique de VTT. Vu que les finances sont toujours un problème, le président de la CAC soutient qu’il fera la demande pour que Maurice bénéficie de toute l’aide — humaine et technique — nécessaire afin de développer les disciplines de la piste à Maurice.
Revenant sur la progression du cyclisme mauricien sur le continent, Waggih Azzam a déclaré être très content de l’activité du pays en Afrique. « Au départ, il n’y avait que 20 fédérations affiliées. Et Maurice fait partie de ces 20 pays. » Maintenant, le nombre est monté à 46. « Je suis heureux de constater que Maurice est toujours une fédération active », conclut-il.

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