VTT—PRÉSIDENT DE LA CAC—WAGGIH AZZAM: « Que l’Afrique devienne le leader du cyclisme mondial »

En visite à Maurice en marge des championnats d’Afrique de VTT, qui se sont tenus durant le week-end à Bel Ombre, Waggih Azzam, président de la Confédération africaine de cyclisme (CAC) et vice-président de l’Union cycliste internationale (UCI), a émis le souhait de voir l’Afrique devenir le leader du cyclisme mondial.
La percée des professionnels africains, la place du cyclisme féminin et la formation sont autant de dossiers dont s’occupe actuellement le président de la Confédération africaine. Pourtant, selon Waggih Azzam, les choses n’ont pas été de tout repos depuis qu’il a pris en charge l’instance continentale. « Avant 2005, il n’y avait aucun programme de développement. D’ailleurs, les règles mondiales n’étaient pas en faveur de l’Afrique. »
En effet, alors que le continent regroupe désormais 50 pays sous la bannière de la CAC, ce n’était pas le cas il y a 10 ans. « Seulement 16 pays, dont Maurice, étaient affiliés à la confédération. » L’UCI change donc le statut de l’Afrique et lui confère 9 voix au sein du comité directeur mondial, contre sept précédemment. « C’était le premier pas sur la voie du développement. » Un statut qui voit la CAC devenir la deuxième confédération derrière le football, qui regroupe 52 pays africains.
Ensuite, l’organisation régulière des championnats d’Afrique sur route a été le catalyseur dont avait besoin le cyclisme africain. « C’était toujours une compétition qui se déroulait dans le nord de l’Afrique, avec les pays du Maghreb. » Depuis, les choses ont changé. Nous effectuons une rotation des pays. » Ainsi, en 2005, l’Égypte abritait les premiers « vrais » championnats sur route. 2006 : Maurice accueille à son tour la compétition continentale — « une des meilleures éditions », selon le président de la CAC.
« Ensuite, il y a eu le Cameroun, le Maroc, la Namibie, le Rwanda, l’Égypte et le Burkina Faso. Et chaque année, le nombre de coureurs a augmenté. De seulement quatre pays au début, nous sommes aujourd’hui à 23 nations aux championnats. » Mais le développement a aussi touché les autres disciplines liées au cyclisme. Le BMX, le VTT et la piste n’ont pas été oubliés. « Nous avons eu un Égyptien présent aux épreuves de piste aux JO l’année dernière. Et le VTT prend de plus en plus d’ampleur parmi les pays du continent. »
Le développement passe aussi par le cyclisme féminin. Et là, Waggih Azzam ne mâche pas ses mots. « L’Afrique reste un continent attaché aux traditions. Une cycliste peut être performante, mais elle se marie, a des enfants et range le vélo », observe-t-il. Pourtant, ce n’est pas le talent qui manque. « Maurice et l’Afrique du Sud ont fait partie des premières nations à avoir une équipe féminine. Nous avons ensuite constaté que d’autres pays ont aujourd’hui pris le train en marche. »
Finalement, la formation des coureurs et des entraîneurs reste l’un des maillons les plus importants de cette chaîne. « Nous avons le centre mondial de l’UCI en Afrique du Sud sous la direction de Jean-Pierre Van Zyl qui est opérationnel. Nous avons formé des coureurs et des entraîneurs de différentes nationalités. »
Il a, toutefois, un souhait : celui de voir le cyclisme africain atteindre de nouveaux sommets. « Je voudrais que l’Afrique devienne le leader du cyclisme mondial », conclut-il.

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