LE WAKI BAND (LA RÉUNION) : Le devoir de sauvegarder la culture musicale créole

Le Waki Band, un ensemble de cuivres de l’île de La Réunion, a donné un mini concert pour la Saint Valentin, jeudi 14 février, dans le parking de l’Alliance Française à Mont Fleuri, Mahé, aux Seychelles. Cet orchestre, qui porte le nom de Waki, nom dérivé du mammifère lémurien de Madagascar, Maki, a été fondé par Sully Fontaine il y a une dizaine d’années. C’est aussi le nom d’un quartier dans le sud de La Réunion où sont issus tous les musiciens du groupe.
Sully Fontaine a monté cet ensemble avec des musiciens qui partagent la même passion pour la musique lontan et qui poursuivent l’objectif de faire connaître aux jeunes ce style de musique, en voie de disparition avec l’arrivée des nouvelles technologies dans le domaine musical. Le répertoire du Waki Band est constitué des morceaux classiques du patrimoine musical créole de l’île de La Réunion.
« Il y a un demi-siècle de cela, avant l’arrivée des tourne-disques et des amplificateurs, il n’y avait que des ensembles de cuivres pour animer les fêtes foraines, les bals, les mariages, les défilés. Aujourd’hui, on fait très rarement appel à ces groupes de musiciens pour des animations. La transmission de la musique folklorique réunionnaise n’a pas été faite de façon sérieuse alors qu’elle fait partie du patrimoine culturel de l’île. Puis la majorité des jeunes Réunionnais qui veulent faire de la musique, optent pour la guitare comme instrument de prédilection, alors qu’avec des instruments à vent, la sonorité est belle », témoigne Sully Fontaine. Toutefois, souligne-t-il, ses amis et lui ne sont pas contre la modernité mais il y a un effort à faire en vue de sauvegarder cette mémoire de la musique créole. Avec le vieillissement de ses musiciens, le Waki Band fait tout son possible pour que les jeunes découvrent cette forme de musique et les instruments à vent, tels le saxophone alto, ténor, baryton ou soprano, la trompette d’harmonie, le cornet à pistons, la flûte ou le trombone à piston ou à coulisse. Intéressés, des élèves du conservatoire de musique de l’île ont contacté les musiciens du Waki Band. Sully Fontaine et ses amis ont sorti un CD ; ils se sont aussi produits à Bourges, à la Fête de l’Humanité à Paris, ont joué pour le public sud-africain et de l’Europe du Nord, qui ont été surpris qu’un tel petit orchestre puisse dégager une sonorité semblable à celle de la Nouvelle Orleans.
Invités pour la troisième année consécutive à participer au Carnaval International de Victoria, aux Seychelles (du 8 au 10 février) par Alain St. Ange, ministre du Tourisme et de la Culture, Sully Fontaine et ses musiciens ont défilé dans les rues de la capitale de Mahé avec enthousiasme en communiquant à la foule présente composée de nombreux touristes et de Seychellois, cette musique créole (le séga, le maloya), encore méconnue de beaucoup de personnes. Car comme le souligne le fondateur du Waki Band, l’axe de la créolité à La Réunion, c’est sa musique.

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