WATERPARK : Adriano Marie, « Mo finn anpes li al naze, me li finn persiste »

Adriano Marie, la dernière personne à qui Dylan Dennemont a parlé juste avant qu’il ne s’écroule sur le rebord de la piscine, a soutenu à la Commission d’enquête sur le Waterpark avoir tenté de l’empêcher d’aller nager juste après le repas, mais ce dernier ne l’a pas écouté. « Mo finn anpes li al naze, me li finn persiste », a-t-il déclaré. La Commission, présidée par la magistrate Shameen Humuth-Laulloo, termine ses travaux demain après-midi.
« Mo trouv li asize lor rebor pisinn. Linn res anplas. Li dir mwa so latet pe fer mal. Monn res anplas ek monn dir enn garson al kriy Madhvi. » Voilà comment les événements se sont enchaînés juste avant que Dylan Dennemont, qui venait de faire plus d’une fois la glissade sur le multi-slides, ne s’écroule sur le rebord de la piscine, sur la base du témoignage apporté par Adriano Marie, son ami. Le mineur témoignait hier devant la Commission avec l’accord de sa mère Anabelle Agathe qui avait déjà déposé la semaine dernière. L’adolescent a soutenu que Dylan Dennemont avait consommé la moitié de son pain que ses parents avaient préparé pour lui durant le trajet à Belle-Mare et une cuillère de spaghettis que sa mère Anabelle Agathe avait emmené pour être consommés sur place lors de la sortie organisée par l’école préprimaire Le Petit Marin.
Questionné sur l’intervention de la responsable de cette école, Priscilla Lionet, qui aurait pratiqué le bouche-à-bouche pour tenter de réanimer Dylan Dennemont, comme elle l’avait affirmé lors d’une précédente audition à la Commission d’enquête, le mineur a déclaré : « Mis-la pa ti la. Kan tou finn fini ki linn vini. » « Eski tonn trouv li fer sovtaz ? », lui a demandé la magistrate Shameen Humuth-Laulloo. « Non », a répondu catégoriquement le garçon. Ce jeune témoin a par ailleurs été confronté à deux reprises à sa version donnée à la police le jour du drame.
Paralysé en raison d’une blessure à la moelle épinière
D’autres victimes d’incidents ou d’accidents dans l’enceinte du parc ont été entendus hier. Pravind Racktoo, le père de Sarvesh Racktoo, qui a été victime d’une spinal injury, a logé un procès en Cour suprême, réclamant des dommages et intérêts de Rs 57 millions au Waterpark. Le 26 janvier 2010, son fils, âgé de 15 ans au moment des faits, a été blessé à la moelle épinière alors qu’il se trouvait dans la wave pool. Lorsque les vagues ont été déclenchées, son fils a fait des tonneaux et sa moelle épinière a été touchée. Pravind Racktoo a expliqué qu’un lifeguard avait quitté son poste au moment de l’accident pour aller vérifier une défaillance dans une autre piscine. Sarvesh Racktoo a été hospitalisé pendant 98 jours et a été traité dans un premier temps dans le public, puis à l’hôpital Apollo Bramwell car les soins n’étaient pas disponibles dans le public. La note pour les soins du jeune homme s’élève à Rs 1,3 million et le père doit encore une somme de Rs 180 000 à l’établissement de santé. Il a expliqué à la Commission qu’il a dû effectuer un emprunt pour être en mesure de régler cette facture colossale et que son deuxième fils a dû arrêter l’école et que sa famille n’est plus en mesure de payer la scolarité de sa fille. Quant à Sarvesh Racktoo, âgé aujourd’hui de 19 ans, il est à 97 % invalide et se déplace en fauteuil roulant.
Les représentants des compagnies d’assurance du Waterpark, la SICOM, la Swan Insurance Ltd et la Mauritius Union Ltd, ont aussi été interrogés. Tous ont affirmé que leurs compagnies respectives ont signé un contrat d’assurance avec le Waterpark par l’intermédiaire d’un courtier, City Brokers Ltd, qui a fait le lien entre elles et le parc de loisirs. Tous ont expliqué qu’ils se sont fiés sur les informations fournies par l’intermédiaire pour la police d’assurance, répondant aux questions de la magistrate Shameen Humuth-Laulloo sur des exercices d’évaluation de risques des dangers du Waterpark. À la lumière des témoignages apportés par les assureurs, City Brokers Ltd a été ainsi convoquée pour déposer devant la Commission. L’Operations Executive de la SICOM, Susan Leung Lam Him, a indiqué que la SICOM assure le parc aquatique depuis le 1er Juillet 2013 et qu’elle n’était pas au courant des 6 000 casualties recensés depuis son ouverture à ce jour. Interrogée précisément sur le fait si la compagnie était consciente des risques, elle a soutenu que « the only risk we could have is people knocking against each other ».
Julien Rivet de la Swan Insurance Ltd et Delphine Ahnee Randabel, Senior Manager Claims de la Mauritius Union Ltd, ont également déposé. Les auditions de la Commission d’enquête instituée pour faire la lumière sur les deux drames ayant coûté la vie à Briteney Joomun (8 ans) et à Dylan Dennemont (14 ans) à la New Court House s’achèvent par ailleurs cet après-midi et les travaux prennent fin demain avec la visite de vérification de l’historique des appels de détresse au QG du SAMU à l’hôpital Victoria, Candos.

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