World Hindi Conference – SAJ : « L’hindi m’a beaucoup aidé dans mon cheminement politique »

Le ministre mentor, sir Anerood Jugnauth, a mis l’accent sur l’importance de la promotion et la préservation de la langue hindi à Maurice. C’était hier lors de son intervention sur le thème « Language and culture » dans la section “Bhanumati Nagdaan Hallau” du SVICC. Intervenant en hindi aux côtés de Gulshan Sooklall, ancien secrétaire général de la World Hindi Secretariat, sir Anerood Jugnauth a déclaré que « nous devons tout faire pour que cette langue ne disparaisse pas car elle représente notre culture ».

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Il a ajouté : « L’hindi m’a beaucoup aidé dans mon cheminement. Un peuple qui perd sa langue perd son âme, son identité et sa culture. » La priorité de la diaspora est de garder vivantes la langue et la culture indienne. Sir Anerood Jugnauth s’est dit pour l’épanouissement de toutes les langues à Maurice et a brossé un tableau noir de l’époque, où l’apprentissage de l’hindi était particulièrement difficile. « Nous avons surmonté les obstacles et l’hindi a retrouvé ses lettres de noblesse et a sorti les “baïtkas” (écoles du soir) pour gravir les échelons. Cette langue est aujourd’hui enseignée à l’université », a-t-il indiqué.

Il a de même salué la contribution des différents mouvements, tels le Mahatma Gandhi Institute et la Hindi Pracharini Sabha pour l’épanouissement de l’hindi. Il s’est dit « fier » que, grâce à des films et des prières, il peut aujourd’hui prononcer des discours en hindi. Le ministre mentor a déclaré que l’hindi « m’a beaucoup aidé dans mon combat et mon cheminement comme politicien, ministre et Premier ministre ». Il poursuit : « L’enfant de “coolie”, que j’étais s’est vu prendre les rênes du pays. Je suis fier de mon cheminement. Les langues et les cultures demeurent notre force. Cela nous donne l’opportunité non seulement de renforcer l’unité nationale mais également de propager les valeurs comme la vérité, solidarité et la non-violence. C’est grâce à l’hindi que certains ont pu signer leurs noms et ainsi avoir le droit de vote alors que d’autres ont pu se procurer un emploi. Les valeurs transmises de génération en génération nous ont permis de combattre les fléaux et de transformer notre pays en paradis. »

Le ministre mentor a ensuite mis l’accent sur l’arrivée des “coolies” qui avaient, à leur manière, propagé la langue hindi. « La Royal Commission a permis l’apprentissage des langues ancestrales, et la prise en compte des langues orientales pour les examens du Certificate of Primary Education en 2004 a permis le rayonnement des langues indiennes. Le MGI et son laboratoire des langues ainsi le World Hindi Secretariat témoignent de la bonne santé de l’hindi », souligne-t-il. Durant cette session plénière, co-présidée par le Dr Kamal Kishore Goyenka de l’Inde, où tous les intervenants mauriciens ont déclaré être « les fils des “coolies” », Gulshan Sooklall a dit avec force qu’il n’est ni un “girmitya”, ni un “aapravasi” mais « un Mauricien à part entière ». Le représentant de la Grande-Bretagne a déploré le fait que son pays n’a reçu « aucune distinction » cette année.

Ram Maharaj de Trinidad, lui, a expliqué que l’Inde devra adopter sa politique de langue dans le contexte local. Pahlad Ramsurrun, écrivain prolifique mauricien, a retracé la lutte menée par Manilal Doctor et le pandit Basdeo Bissoondoyal pour l’indépendance et pour la reconnaissance de l’hindi. Sir Anerood Jugnauth et le général V.K. Singh ont procédé au lancement du magazine, Diaspora sahitya sangam, en présence de la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, et du haut-commissaire de l’Inde, Abhay Thakur. Plusieurs autres sessions parallèles, notamment sur les médias, se sont déroulées hier et ont été animées par Suttyhudeo Tengur, le président de GHTU, et le professeur Ram Mohan Pathak. Le Dr Shashi Dookun et Prasoon Joshi, eux, ont débattu sur le thème « The preservation of indian culture through films ».

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