YERRIGADOO SAGA : Abdool Rahim ou la crédibilité mise à rude épreuve

Le dénommé Mohamad Husein Abdool Rahim, qui s’est lancé à la mi-semaine dans un exercice de haute voltige en reniant des extraits de son affidavit juré le 12 septembre au sujet de ses allégations contre l’ancien Attorney General, Ravi Yerrigadoo, dans l’affaire de BET365 Online Betting, sera mis à l’épreuve de sa crédibilité. C’est ce que préparent les limiers du Central CID sous la supervision de l’assistant commissaire de police, l’ACP Devanand Reekoye, avec très probablement la conclusion de la déposition-rétractation du principal concerné, ce week-end. Tout compte fait, cet exercice ne devrait pas être de tout repos si la police décide d’adjoindre au dossier des allégations de blanchiment de fonds, des accusations de Sextorsion portées contre lui par son ex-petite amie Lynn Ah Fat depuis une dizaine de jours. À ce jour, il n’a pas encore été confronté aux graves allégations portées contre lui incluant des menaces à peine voilées avec à l’appui des photos osées et indécentes.
Du côté des Casernes centrales, même s’il est question que ceux dont les noms ont été cités dans les dernières déclarations de Husein Abdool Rahim devront être impérativement convoqués pour interrogatoire formel, l’on faisait comprendre, hier, que toute décision au sujet de la prochaine étape sera déterminée à la lumière d’une contre-vérification des éléments mis en avant ou encore des documents versés dans le dossier à charge. Et probablement après consultations avec l’Office of the Director of Public Prosecutions (DPP).
À ce stade, même s’il n’a pas été encore placé en état d’arrestation ou aucune charge formulée contre lui, le dénommé Abdool Rahim devra être inculpé du délit de Swearing False Affidavit avec le document juré le 12 septembre devant le Chief Court Officer /Court Manager de la Cour suprême, L. Budhoo. “Le fait brutal demeure que cet affidavit a été juré par Abdool Rahim et personne d’autre. De ce fait, il ne pourra échapper au délit de Swearing False Affidavit d’autant plus que dans le premier paragraphe, sollicitant l’immunité sous la section  49 (1) de la Prevention of Corruption Act, mention est faite que whereby at the time I make the disclosure, I believe that on solid, factual and reasonable grounds that the information I disclose is true and is of such a nature to warrant an investigation under PoCA”, indiquent des sources autorisées.
En effet, ce délit de Swearing False Affidavit collé au dos d’Abdool Rahim demeure une démarche Sine Qua Non en vue des prochaines étapes de l’enquête où il a impliqué des membres de la rédaction de l’express de même que Roshi Bhadain, ancien collègue de Ravi Yerrigadoo au Conseil des ministres. Mais à hier après-midi, aucune indication n’a transpiré officiellement quant à la décision du Central CID de loger une telle inculpation provisoire dans les prochains jours. Les limiers du Central CIDF se donnent pour priorité de compléter la déposition de Rahim Abdool à l’effet que des aspects de cet affidavit ont été fabriqués avec un Political Motive déterminé. Il fait notamment allusion au plan de blanchiment de fonds dans des comptes opérés à  l’étranger avec de faux reçus de BET365 Online Betting.
Dans la matinée d’hier, Abdool Rahim avait fait faux bond aux enquêteurs avec pour excuse qu’il était fatigué après les événements depuis la mi-semaine. Le Central CID voulait à tout prix conclure cet exercice avec des compléments d’informations. Finalement, en début d’après-midi, il était présent dans les locaux pour la reprise de la déposition interrompue vers les 21h30, vendredi. Après cet épisode, le Central CID devra obtenir la confirmation en écrit des circonstances dans lesquelles les services de l’avouée Nanda Hurhangee ont été retenus pour les besoins de cet affidavit.
Les informations disponibles indiquent que les allégations d’Abdool Rahim étaient déjà sous la forme d’un Written Résumé avec pour seule mission confiée à l’avouée la mise en format légal du document à être juré en Cour suprême. L’interrogatoire de Me Nanda Hurhangee à ce sujet devra ouvrir la porte à la convocation de ceux qui ont été en contact avec lui au préalable, soit pendant la journée du dimanche 10 septembre, six mois date pour date après la fameuse attestation de l’ex-Attorney General au sujet du recouvrement des gains de BET365.
Mais qu’est-ce qui a changé entre le 10 et le 21 septembre ?
Mais qu’est-ce qui a changé entre le 10 et le 21 septembre avec Abdool Rahim venant crier sur tous les toits, y compris aux Casernes centrales, que “zotte ti pe servi moi” en avançant que des éléments de ce dossier ont été manipulés avec intention de nuire politiquement à Ravi Yerrigadoo? Les indications sont que les allégations de Sextorsion, jusqu’ici pas une priorité de l’enquête, ont constitué le détonateur. Devant l’avalanche de détails révélés par la victime au Central CID, Me Ashley Hurhangee, dont les services avaient été retenus pour assurer les intérêts de celui qui pouvait encore se présenter comme un Whistleblower, confronte celui-ci à la réalité des faits. Cet homme de loi a pris le relais de Me Roshi Bhadain, qui devait effectuer un déplacement à l’étranger.
Dans la matinée de mardi dernier, Me Hurhangee demande à être convaincu de l’authenticité, de “certain Facebook posts which appear doubtful and dubious.” Abdool Rahim maintient que tout est dans les règles. Devant la pression exercée par l’homme de loi, il finira par céder et avouer que “the Facebook Posts are in fact fabricated.” Cette première brèche dans la confiance entre les deux hommes bouleversera la donne.  À partir de là, l’homme de loi décide de se retirer de cette affaire et avertit formellement le Central CID, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) et le Prime Minister’s Office de sa décision car “Abdool Rahim has maliciously misled me” et que, dans un tel contexte, sa position professionnelle devenait éthiquement intenable.
À partir de là, “boule viré” avec Abdool Rahim laissant entendre à ses interlocuteurs de manière menaçante que “mo pe call Sundanum ek Ravi. Mo pou dire zot tou sa ki mo fine dire lor zotte manti sa.” Des témoins ayant assisté à ces échanges avancent qu’un erregistrement de la scène pourrait exister car Me Hurhangee aurait insisté pour que “tout soit mis On Record.” Toutefois, aucune confirmation n’était possible à hier soir, même si cette éventuelle pièce à conviction pourrait porter préjudice à la crédibilité de ce témoin-suspect sous la menace d’une inculpation provisoire de Swearing False Affidavit.
Et 48 heures après, Abdool Rahim faisait volte-face avec ce qui est perçu comme “un grand déballage” de complot contre Ravi Yerrigadoo, dont une séquence publique d’excuse à l’ancien Attorney General dans cette affaire sans compter une reconstitutions des faits dans des lieux qu’il a visités dimanche et lundi, dont un appartement à Port Chambly, le siège de l’express et même la résidence de Roshi Bhadain, où la police n’a pu avoir accès en l’absence du principal concerné.

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