YOUTH EMPLOYMENT PROGRAMME : Faciliter l’accès au monde du travail

Comme dans plusieurs pays, Maurice bien qu’elle fait plusieurs efforts pour la formation et l’éducation des jeunes, n’est pas épargnée du fléau qu’est le chômage. Conscient de ce problème, le gouvernement a lancé, il y a trois semaines, le Youth Employment Programme, destiné aux jeunes de 16 à 30 ans qui sont au chômage peu importe leurs qualifications dans l’objectif de leur proposer un stage d’entreprise afin de les aider après cette expérience à trouver un emploi. À peine lancé, ce programme rencontre déjà du succès car 2 800 jeunes s’y sont déjà enregistrés. Le ministère des Finances, à qui revient cette initiative, projette d’avoir 5 000 jeunes déjà en stage d’ici à la fin de cette année. Éclairage sur ce programme qui promet d’offrir un nouvel espoir à ces jeunes qui se battent tous les jours pour trouver du travail.
Comme l’explique Roland Dubois, le chômage des jeunes est soutenu par un certain nombre de facteur. Qualifications académiques ou pas, l’expérience du monde du travail est un facteur qui prime lorsqu’un jeune se met à la recherche d’un emploi. Or, comment avoir l’expérience du travail si aucune entreprise n’est disposée à recruter un jeune qui vient de terminer ses études ou celui qui n’a pas de grandes qualifications mais cherche quand même à apprendre un métier. Les opportunités qu’offre le Youth Employment Programme peuvent aider à mettre fin à cette bataille pour décrocher un emploi. Par ailleurs, le gouvernement est venu de l’avant avec le Youth Employment Programme (YEP), dont les objectifs sont de proposer un stage en entreprise pour un jeune chômeur, d’améliorer l’employabilité d’un jeune et de créer un bassin de main-d’oeuvre compétente pour les entreprises.
Ainsi, un programme de Rs 330 millions a été proposé dans le Budget 2013 pour augmenter la possibilité d’embauche des jeunes. Le gouvernement et les entreprises vont travailler ensemble pour assurer que les jeunes développent une expérience industrielle qui va les aider à satisfaire les critères d’embauche.
Un an au minimum en entreprise
Ainsi, un comité de pilotage, le Skills Working Group (SWG), a été mis en place pour l’application de ce programme. Il est coprésidé par le ministère des Finances et le directeur du Joint Economic Council. Les autres membres sont les représentants du ministère de l’Emploi, du ministère de l’Éducation et des Ressources humaines, du ministère de l’Éducation tertiaire, du ministère des TIC, du HRDC, de la MQA, de la MEF, du NCB et de la NEF. 2 800 jeunes se sont déjà enregistrés sur le siteweb du YEP. À noter que ce programme est destiné à tous les jeunes peu importe leurs qualifications. Il suffit d’être au chômage pour 90 jours ou plus. Sauf pour des secteurs tels que la construction, l’on préfère recruter un jeune de plus de 18 ans. C’est tout une procédure bien établie qui a été mise en place afin se s’assurer que les objectifs fixés par ce programme soient atteints et qu’il n’y ait pas de dérapage en cours de route. Le comité se rencontre régulièrement au moins une fois par semaine. Ainsi, une fois enregistrée, ces jeunes seront recrutés par des entreprises pour une période obligatoire d’une année. Si un jeune décide d’arrêter avant, l’entreprise en question doit en informer le comité immédiatement. De plus, une entreprise qui recrute 10 ou plus de stagiaires est appelée à les garder pour une année encore. Le ministère a déjà signé l’accord avec quelques entreprises et le stage d’une trentaine de jeunes devrait débuter incessamment.
Formation en sus de l’insertion professionnelle
Pour ce stage en entreprise, ces jeunes toucheront une allocation mensuelle dont la valeur dépendra de ses qualifications. Le gouvernement y contribuera à hauteur de 50 % et l’entreprise paiera l’autre moitié. La contribution du gouvernement sera jusqu’à hauteur de Rs 7 500 par mois pour un jeune ayant une licence (diplôme reconnu par le Tertiary Education Council) et un plafond de Rs 4 000 par mois pour un jeune qui n’a pas de licence, y compris ceux ayant un certificat (reconnu par la Mauritius Qualifications Authority — MQA). Cependant le Youth Employment Programme fait aussi provision pour offrir la possibilité de formations au cas où un jeune devrait suivre d’autres formations durant son stage en entreprise, le gouvernement contribuera à la moitié des frais, jusqu’à hauteur de Rs 7 500. La MQA va aider à faciliter l’approbation de ces programmes de formation. L’entreprise qui recrute 10 jeunes ou plus est obligée d’employer au moins la moitié de ces jeunes pendant une année supplémentaire. Mais si un jeune montre de bonnes dispositions professionnelles, il y a de très grandes chances que l’entreprise l’emploie sur une base permanente. Le SWG travaille sur un système efficace pour le recrutement mais les employeurs peuvent identifier directement les recrues et faire une demande auprès du SWG pour les inclure sous le Youth Employment Programme. Une fois l’accord signé, le stage peut démarrer. À chaque fin de mois les employeurs soumettent leur fiche de remboursement au HRDC qui fera le nécessaire dans un délai le plus court possible. Les jeunes sont quant à eux appelés à signer à chaque fois qu’ils reçoivent leur allocation. Le comité fera quant lui un monitoring régulier avec des spot checks non annoncés dans les entreprises.
Ainsi, ces mesures, qui tirent leur origine du gap observé entre les produits du système scolaire et les besoins des entreprises, pourraient informer les futurs chercheurs d’emploi sur les métiers, les perspectives d’emploi et de revenus, ainsi que les chances de carrière et de perfectionnement, et leur offrir un meilleur choix de métier en fonction des exigences du marché et de bâtir leur itinéraire de qualification professionnelle et d’insertion sociale. D’ici à fin 2013, 5 000 jeunes auront bénéficié de ce programme.

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