ZONE D’EDUCATION PRIORITAIRE : 10 ans de stigmatisation

Lancé en 2003, le concept de la Zone d’Éducation Prioritaire est à sa dixième année d’existence. Depuis, le ministère de l’Éducation n’a jamais braqué les projecteurs sur la ZEP pour une évaluation avec ses partenaires stratégiques, dont les parents. D’ailleurs, le ZEP Council ne s’est pas réuni depuis 2011. A la ZEP Unit, le coordinateur assure que l’institution a fait l’objet de 7 bilans où les forces et faiblesses du concept ont été identifiées. Il annonce la publication, avant fin 2013, d’un rapport sur l’éducation qui consacrera une partie à la ZEP. Celle-ci devrait aussi connaître une deuxième phase en 2014. Mais en attendant, le taux de réussite au CPE dans la ZEP peine à dépasser les 40%.
«Cette année, nous aurons quelques bonnes surprises au CPE. Je n’écarte pas la possibilité que l’école obtienne ses premiers A+. Il y a de bons éléments et j’ai la chance de pouvoir compter sur des enseignants engagés», confie le maître d’école d’un établissement de la ZEP. S’il est confiant et convaincu que son école «fera mieux que les années précédentes», c’est parce que, dit-il, il n’a pas lésiné sur les efforts pour revaloriser celle-ci. Le travail, poursuit-il, a été long et difficile, mais fructueux.
Certes, on n’est pas encore à l’heure des examens du CPE, incontournable baromètre pour mesurer la performance et le succès académique d’une école. Mais entre-temps, le maître d’école rencontré, dit constater des changements positifs à plusieurs niveaux: comportement, présence et apprentissage, chez ses élèves. Toutefois, malgré son enthousiasme, ce maître d’école a un avis critique envers le concept de la ZEP. Ou plutôt envers la gestion du concept. Résultat, dit-il, dix ans après sa mise en route «la ZEP stagne. De manière générale, le niveau global des enfants au CPE ne s’améliore pas». Au ministère de l’Éducation, Menon Munien, ZEP Project Coordinator, n’est pas de cette opinion. S’arrêter, insiste-t-il, aux pourcentages des indicateurs donne un aperçu réducteur du concept. Il faut, poursuit-il, voir au-delà des chiffres. Il y a eu des investissements –  pas que financiers – techniques et des efforts (dont le programme alimentaire) pour améliorer la scolarité des quelque 9 000 élèves de la ZEP.
Menon Munien explique que depuis ces dernières années, des progressions encourageantes ont été notées au niveau notamment de la présence des enfants en classe, la participation des parents «En 2012, le taux global de l’absentéisme dans la ZEP était de 10.6%. A juin de cette année, il est de 9.7%», avance le ZEP Project Coordinator. Et de poursuivre: «Le travail que nous faisons à la base est en train de porter ses fruits.»

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