– La République sahraouie remercie Maurice pour son soutien
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui a participé au 33e Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba dimanche et lundi, a proposé Maurice comme centre de dialogue et de réconciliation. Il s’est inspiré de l’Africa’s Millenial Tradition of Dialogue et a affirmé que Maurice « est disposée à accueillir tout effort de médiation et de dialogue politique » pour trouver une issue paisible aux conflits sur le continent. « C’est une modeste contribution de notre part aux efforts continus de l’Union africaine pour faire taire les armes », a déclaré Pravind Jugnauth. Dans son intervention, il s’est réjoui des progrès réalisés pour la mise en œuvre de la feuille de route de l’Union africaine pour mettre un terme aux conflits armés en Afrique à l’horizon 2020.
« Une croissance inclusive et la prospérité sont des piliers pour la paix. La zone de libre-échange continentale africaine sera donc décisive à notre objectif de créer des emplois pour les jeunes, renforcer nos économies et soutenir l’innovation afin d’accroître le développement de manière paisible », a fait ressortir Pravind Jugnauth. Le chef du gouvernement a souligné que Maurice a ratifié en septembre dernier l’accord visant à mettre sur pied la zone de libre-échange continentale africaine. Il a donc insisté pour que les discussions sur les points techniques en suspens aboutissent au plus vite, y compris les offres dans le secteur financier. « Ce n’est qu’à partir de là que nous serons en mesure de démarrer les échanges commerciaux le 1er juillet 2020 », a fait comprendre le Premier ministre.
C’est le président de la République d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, qui a été élu hier à la présidence de l’UA pour cette année. Il succède au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Le nouveau président a déjà prévu cette année l’organisation de deux sommets dont le premier aura lieu en mai et sera consacré à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Le second sommet extraordinaire sera consacré aux mesures à prendre « pour faire taire les armes en mai 2020 ».
Dans son discours prononcé après son élection, le président sud-africain qui sera l’invité d’honneur du gouvernement mauricien à l’occasion de la fête nationale le 12 mars prochain, a insisté sur la nécessité de tout faire pour empêcher que « la ZLECA ne devienne un canal » permettant à des produits n’ayant qu’une valeur ajoutée africaine minime de pénétrer « sur nos marchés locaux » sous guise d’intégration continentale.
« Il doit y avoir des normes raisonnables qui garantissent qu’un produit est “fièrement fabriqué” en Afrique. Nous devons permettre aux entreprises africaines d’être sur un pied d’égalité pour pouvoir opérer dans un plus vaste marché sans être handicapés par la fragmentation des réglementations. Cela doit faire partie intégrante du rééquilibrage des relations commerciales mondiales. L’ère du colonialisme et de l’impérialisme économique, qui fait de l’Afrique un simple arrêt dans la chaîne mondiale de montage, est dépassée. La réussite de la ZLECA va dépendre du développement des infrastructures », a dit le président Ramaphosa. De plus, il considère qu’en plus de l’intégration commerciale, il faut miser sur l’importance de la croissance verte pour faire en sorte que l’Afrique profite des opportunités qu’offre la transition verte.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, qui se trouve également à Addis-Abeba, a rencontré le ministre des Affaires étrangères de la République démocratique sahraouie, Mohamed Salem Uld Salek. Ce dernier a remercié Maurice pour son expression de solidarité à Layoune en se retirant du tournoi de Futsal. Ils ont également passé en revue la situation dans la République sahraouie et les tentatives délibérées du Maroc d’y organiser des événements. On ne sait si le Premier ministre Pravind Jugnauth dont le voisin alphabétique au Sommet de l’Union africain est le Maroc y a évoqué la question. Le Premier ministre Pravind Jugnauth est attendu au pays demain.