7e DIALOGUIE POLITIQUE — Marjaana Sall : « L’UE prête à devenir le principal partenaire de Maurice »

  • L’importance du Children’s Bill, de l’Adoption Bill et du Gender Equality Bill soulignée
  • La partie mauricienne font le point sur les réformes engagées dans le domaine fiscal et du blanchiment d’argent

L’Union européenne a renouvelé hier sa volonté de développer un partenariat solide avec Maurice tourné vers l’avenir lors du 7e dialogue politique entre l’Union européenne et Maurice qui s’est tenu au restaurant Opium à Réduit. Le dialogue politique entre l’UE et Maurice est un exercice annuel prévu dans le cadre de l’Accord de Cotonou et permet de faire un état des lieux de la coopération entre l’UE et les pays ACP concernés.
La délégation mauricienne était dirigée par le ministre des Affaires étrangères Nando Bodha et comprenait Mahen Seeruttun, ministre de l’Industrie agro-alimentaire, Maneesh Gobin, Attorney General et Dharmendar Sesungkur, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance. La délégation européenne était menée par Marjaana Sall, ambassadrice de l’Union européenne. Elle était accompagnée des représentants de huit États membres de l’UE, à savoir le haut-commissaire britannique qui est rentré à Maurice mercredi, les ambassadeurs de France et de Pologne, les chefs de mission adjoints et les conseillers de Belgique, de Finlande et des Pays-Bas, Espagne et Irlande.

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« Le partenariat UE-Maurice est désormais résolument tourné vers l’avenir et nous sommes prêts à être le partenaire principal du programme de modernisation durable de Maurice dans toutes ses dimensions. Ce n’est qu’en agissant ensemble et en renforçant notre coopération dans les enceintes internationales que nous pourrons faire face aux défis mondiaux et régionaux tels que la dégradation de l’environnement, le changement climatique ou l’insécurité maritime », a déclaré l’ambassadrice de l’Union européenne, Marjaana Sall.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères Nando Bodha observe que dans un monde en mutation rapide et de changements profonds, l’Union européenne est plus qu’un partenaire politique, économique et de développement majeur de Maurice. « Notre dialogue d’aujourd’hui ne consiste pas seulement à réaffirmer l’importance primordiale que nous attachons à notre relation avec l’UE, mais également à examiner les moyens de l’élargir, en allant au-delà de la logique de la coopération au développement traditionnel. Nous sommes confiants du soutien de l’Union européenne dans le cadre ACP-UE et au-delà, soutiendra les efforts en cours déployés par le gouvernement pour investir dans le développement humain, la recherche et l’innovation, qui constituent tous la pierre angulaire d’une économie moderne axée sur l’innovation et d’une société inclusive », a-t-il dit.

Dans le but d’identifier les domaines de coopération future, le gouvernement a présenté les principales tendances à Maurice et dans la région, ainsi que les nouveaux secteurs de croissance et les domaines dans lesquels la coopération entre Maurice et l’UE a une valeur ajoutée, en particulier en vue d’atteindre les objectifs de développement durable. L’UE a réaffirmé qu’elle était disposée à soutenir l’objectif de Maurice consistant à devenir une économie fondée sur la connaissance et l’innovation, à atteindre le statut de pays à revenu élevé et à devenir une plate-forme de commerce et d’investissement pour l’Afrique. Actuellement, l’UE soutient l’innovation, l’éducation et la création d’emplois à Maurice dans le cadre d’un programme bilatéral de 7,9 millions d’euros. Un financement supplémentaire de plus de 50 millions d’euros provenant d’enveloppes régionales, thématiques et intra-ACP est également utilisé.

Maurice et l’UE ont convenu d’agir en tant que « partenaires du multilatéralisme » et de continuer à explorer les domaines d’une collaboration plus étroite au sein des organisations internationales et en renforçant les institutions régionales (notamment la COI, la SADC et le COMESA).

Au chapitre de la gouvernance les deux parties ont évoqué l’état de droit et les droits humains. Ils ont souligné l’importance de trois projets de loi élaborés avec l’assistance technique de l’UE, notamment le Children’s Bill, l’Adoption Bill and le Gender Equality Bill. Ils ont également discuté de la non-discrimination et de la liberté d’expression, ainsi que des droits des personnes LGBTI. Maurice a fait le point sur diverses réformes, en particulier dans le domaine de la fiscalité et de la lutte contre le blanchiment de capitaux, où un dialogue est en cours et où l’UE peut fournir une assistance technique. Maurice a également fourni des informations sur la réforme électorale, le financement des partis politiques, l’accès à l’information et la justice pénale. Les deux parties ont échangé sur les moyens de renforcer l’entraide judiciaire entre Maurice et les États membres de l’UE.

Les représentants du gouvernement et de l’UE ont discuté des relations commerciales UE-Maurice, y compris des développements encourageants et des perspectives d’approfondissement de l’accord de partenariat économique intérimaire conclu avec Afrique australe et orientale. Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur les moyens d’améliorer la gouvernance des océans et les possibilités de renforcement de la coopération en matière d’utilisation durable des océans et de développement de l’économie bleue, soulignant la place essentielle de l’accord de partenariat pour une pêche durable entre l’Union européenne et Maurice. Ils ont discuté de l’implication de l’UE en tant que l’un des principaux fournisseurs de services de sécurité dans l’océan Indien et ont dressé le bilan des progrès réalisés dans la coopération régionale dans le domaine de la sécurité maritime.

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