À hier : Rodrigues tente de conjurer la propagation du Covid-19

Depuis le week-end dernier, cinq cas positifs au virus invisible et quatre autres en attendant des tests de confirmation aujourd’hui

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   Du 7 au 13, Maurice enregistre 20 cas de décès attribués à la Covid-19 avec 31 admissions, dont cinq sur Ventilator à l’ENT Treatment Centre et 451 actifs

Avec la nouvelle formule de communication sur l’évolution de la pandémie de Covid-19, le ministère de la Santé croit pouvoir alléger la pression, même si pour la semaine écoulée, le nombre de décès attribués au virus invisible s’élève encore à 20. D’autre part, le shift s’est orienté vers Rodrigues, qui était il y a dix jours une Covid-Free Island. Ainsi, avec le dernier vol de rapatriement des Rodriguais bloqués à Maurice depuis le 10 mars dernier, l’île tente de juguler la propagation du virus. En une semaine, la situation ne fait que se compliquer avec cinq cas positifs avérés et quatre autres en attente des résultats du test de confirmation aujourd’hui. Entre-temps, les autorités sanitaires à Rodrigues se mettent à renforcent les mesures de précaution et de protection, avec la population se rendant compte des risques de contagiosité. Le tout avec une polémique autour du non-passage en quarantaine de la mission du ministère de la Santé, dépêchée pour un constat des besoins en équipements dans la lutte contre la pandémie.

Depuis hier matin, la tension est montée d’un cran à Rodrigues. Deux autres cas positifs sont venus s’ajouter aux trois déjà détectés, dont le premier remonte au vendredi précédent. Le point positif est que tous ces cas, soit cinq à ce jour, proviennent de l’exercice de dépistage sur des passagers débarquant à l’aéroport régional de Plaine-Corail en provenance de Maurice.

Les passagers positifs au virus invisible ont été transférés en salle d’isolement au centre de santé de Mont-Lubin tard dans la nuit de vendredi, car ils étaient arrivés sur le vol d’Air Mauritius de jeudi. Ces deux nouveaux cas sont une habitante d’Anse-aux-Anglais et un ressortissant français habitant la même localité à Rodrigues. Mais ce qui inquiète davantage la communauté de l’île, c’est que quatre autres cas jugés suspects sont dans l’attente des résultats d’analyses avec le nombre susceptible de passer en double digit à n’importe quel moment vu qu’un autre vol est prévu dans les 24 heures.

Le commissaire à la Santé, Simon Pierre Roussety, qui est sur le qui-vive depuis la fin de la première semaine de ce mois, a confirmé l’information sur les quatre cas en suspens. Dans la conjoncture, il a tenu à rassurer la population tout en demandant aux Rodriguais de faire preuve de prudence et de vigilance. Mais l’arrivée d’un troisième vol de rapatriement annoncé pour demain est venue s’ajouter aux appréhensions.

Avec la réouverture des frontières à Maurice depuis le 1er octobre et l’imminence d’une décision sur la reprise des liaisons aériennes entre Maurice et Rodrigues le 1er novembre, les échanges entre le ministère de la Santé et le gouvernement régional ont été intensifiés. Une mission de Maurice se trouve actuellement dans l’île en vue de mettre au point le protocole et la stratégie sanitaires en vue de l’échéance du 1er novembre. Ces officiels du ministère de la Santé ont animé des séances de formation à l’intention du personnel de la commission de la Santé, de même que les Enforcement Officers de différentes commissions.

Mais les membres de cette délégation de la Santé sont au cœur d’une polémique. Des Rodriguais dénoncent le fait que les membres de cette mission n’ont pas eu à subir de quatorzaine comme c’est le cas pour tous les passagers venant de Maurice. Outre cet impair au protocole sanitaire, les Rodriguais n’arrivent pas à digérer le fait que ces officiels se mêlent à la population sans restrictions. Ils ont été vus dans un restaurant d’Anse-aux-Anglais à table en compagnie d’autres officiels de Rodrigues.

Explications pas convaincantes

Le passage des membres de cette mission de la Santé, dont Catherine Gaud, Adviser du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, à l’antenne de MBC Rodrigues, hier matin, pendant plus de deux heures a été marqué par une série de questions, soit pas moins de 25, des auditeurs, au sujet de cette dérogation à la quarantaine de sept à quatorze jours. Les explications fournies comme lors de la visite du président des Seychelles à Maurice ou encore du ministre des Affaires étrangères de l’Inde, dispensés de quarantaine, n’ont, semble-t-il, pas convaincu les Rodriguais.

Le chef de la délégation du ministère de la Santé, répondant aux appréhensions des auditeurs de l’île, soutient que « si nou pa ti pou vinn la, ti pou bizin kelkun de leksterier. Ti pou ena mem protokol ki nou finn fer. Nou pe travay sinserma et nou but se protez popilasion Rodrig ki fer parti dan repliblik Moris. » Catherine Gaud a trouvé qu’il n’y aucune bêtise commise et que tous les tests imposés sous le protocole ont été suivis pour cette mission de courte durée, qui prendra fin en ce début de semaine avec une ultime séance de travail à l’Administration centrale à Port-Mathurin ce matin.

À Maurice, le dernier constat établi indique 20 décès « akoz Covid » du 7 au 13, soit littéralement la même tendance que la précédente période de sept jours. Alors que le communiqué du Conseil des ministres émis vendredi donnait 451 cas actifs, ce même jour, lors de son point de presse hebdomadaire, le ministre de la Santé parlait de « 374 COVID-19 positive cases were registered, of which nine were imported asymptomatic cases. »

À vendredi, 31 patients contaminés étaient en traitement à l’hôpital ENT, dont cinq sous respirateur en raison de leurs conditions, 16 nécessitant un appoint d’oxygène et dix autres en observation en raison de comorbidités. À ceux-là, il faudra ajouter 197 autres patients admis dans les autres hôpitaux de l’île.

Avec le taux de la double vaccination à hauteur de 65%, le gouvernement, par voie de Regulations sous la Quarantine Act, s’engage dans des dérogations pour le port de masques anti-Covid-19. Ceux ou celles pratiquant des activités sportives en salles de gym bien aérées ou en plein air comme sur les plages publiques, les parcs ou les health tracksn’auront plus l’obligation à respecter le port du masque. De même au restaurant, il ne sera plus nécessaire de garder le masque à table, alors que les planteurs pourront s’en débarrasser quand ils travaillent dans leurs champs. Mais la distanciation sociale reste encore de mise…

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