(À l’ICAC ce matin) Plus de quatre ans après : Youshreen Choomka, agent du PM au No 8 en 2014, inculpée

Elle a été rattrapée par le délit de conflit d'intérêts pour sa nomination en tant que directrice de l’Independent Broadcasting Authority après avoir été initialement la Chairperson de cette instance

L’ancienne directrice de l’Independent Broadcasting Authority (IBA), Youshreen Choomka, a été arrêtée ce matin par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) pour sa nomination à ce poste en 2016 alors qu’elle était déjà Chairperson depuis mai 2015 de cet organisme d’État. Ce développement avec pour principale protagoniste, une Electoral Agent du Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, aux élections générales de 2014, intervient quatre ans après l’ouverture de cette enquête sous les dispositions de la Prevention of Corruption Act (PoCA).

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La Commission anticorruption avait enclenché une enquête sur la nomination politique controversée de la jeune avocate. La principale concernée était donc passée de ses fonctions de présidente du conseil d’administration au rôle de directrice après un exercice de recrutement effectué par le biais de l’agence Alentaris. Après des allégations logées à l’Equal Opportunities Commission (EOC), l’ICAC s’était, elle aussi, intéressée à Youshreen Choomka.

Les limiers de la commission se sont particulièrement attardés sur les informations que détenait Youshreen Choomka de par sa position de Chairperson. Alentaris aurait certifié au cours de cette enquête que l’Electoral Agent du MSM au No 8 (Moka/Quartier Militaire) – soit le fief du leader du parti, Pravind Jugnauth, lors des législatives de 2014 – au vu de sa position, aurait pu avoir des « inside information » aux questions qui allaient être posées aux candidats ayant participé à l’exercice de sélection.

Ce sont les services d’Alentaris qui avaient été retenus pour le recrutement au poste de directrice. La première tentative, remontant à octobre 2015, avait été gérée par l’IBA elle-même. Le conseil d’administration avait décidé de l’annuler, car sa présidente, Youshreen Choomka, nommée Chairperson par la présidente de la République en mai 2015 sur avis du Premier ministre, avait soumis sa candidature au poste de directeur. Pour les autres membres du board, il était évident que Youshreen Choomka ne pouvait être en même temps juge et partie.

Un second exercice avait été lancé en février 2016. L’IBA passe par Alentaris qui permet à Youshreen Choomka de soumettre sa candidature. La postu­lante soutient que tout a été effectué « dans la transpa­rence » et qu’elle n’a pas participé activement à ce recrutement en tant que présidente du board.

Youshreen Choomka a toujours avancé que ce n’est que lors du second entretien qu’elle a su qu’elle avait postulé pour le poste de directeur de l’IBA, car l’annonce de recrutement ne mentionnait pas le nom de l’organisme alors qu’Alentaris affirmait le contraire. Dev Phokeer, secrétaire permanent au ministère de la Technologie, de la communication et de l’innovation, sous le mandat de Pravind Jugnauth en 2015, avait été appelé à se présenter devant l’EOC dans le cadre de cette enquête. Ce dernier, proche du MSM, s’y était rendu après l’expiration du contrat de Me Brian Glover, le nominé travailliste à la tête de l’EOC en 2016.

Youshreen Choomka a aussi une autre affaire qui traîne à l’ICAC, notamment son rôle allégué de courtière dans le cadre d’un projet qu’avaient en tête Jerry Brassfield et Su Dae Won, des investisseurs ghanéen et coréen respectivement, à Maurice dans le secteur de la production d’énergie éolienne, l’immobilier ou encore dans l’hôtellerie entre autres. Ces allégations avaient contraint la principale concernée de prendre la sortie un peu plus d’un an après sa nomination controversée, soit en mai 2017.

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