AFFAIRE BOSKALIS | Me Rashid Ahmine (Poursuite)  – « Siddick Chady was not supposed to get even one cent »

L’appel interjeté par Siddick Chady, ancien directeur du Port et ex-ministre, reconnu coupable dans l’affaire Boskalis, a été entendu hier devant les juges Nirmala Devat et Karuna Gunesh-Balaghee. Le Deputy Director of Public Prosecutions, Me Rashid Ahmine, a maintenu que le verdict de la Cour intermédiaire « est un jugement complet qui a pris en compte tous les éléments et témoignages de cette affaire ». Il est revenu sur les faits et a souligné que les éléments présentés lors du procès sont « beyond reasonable doubt ». Et d’ajouter : « he knew what he was doing, as a Public Official. Siddick Chady was not supposed to get even one cent out of Boskalis. »

- Publicité -

Me Ahmine estime que le jugement de la magistrate Wendy Rangan démontre que « there was sufficient grounds to prove all elements of the case beyond reasonable doubt ». Il a fait ressortir que la cour intermédiaire avait pris en considération tous les éléments clés de cette affaire avant de rendre un verdict, notamment les témoignages de protagonistes importants dans cette affaire. Il est revenus sur la rencontre entre Pieter Boer, le représentant de Boskalis, et Siddick Chady à son domicile à trois reprises. « M. Chady was a public official and he abused of his position to obtain a gratification », soutient-il. C

Le représentant du DPP  a fait ressortir que, selon les témoignages, il avait été relevé que cette rencontre avait été organisée par Prakash Maunthrooa en vue de faciliter le paiement d’un pot-de-vin. Il s’est une fois de plus appuyé sur le témoignage de Gilbert Phillipe qui avait concédé avoir obtenu de l’argent sur son compte bancaire. Il a aussi fait allusion aux diverses communications entre la firme Boskalis, M. Nazir, le cinéma Ritz et M. Johar. « All these companies were associated to M. Chady. Why would M. Nazir contact Boskalis if it was not M. Chady who was linked ? There is sufficient evidence to prove all elements on reasonable grounds », s’est-il demandé. Selon le Deputy DPP, il a pu être établi « sans aucun doute que lorsque Boskalis a obtenu le contrat de dragage du port, cela a permis à Siddick Chady d’user de sa position comme Chairman de la MPA pour obtenir des gratifications ».

« Pléthore de preuves »

Me Rashid Ahmine s’est appesanti sur les dispositions de la Prevention of Corruption Act (POCA) pour avancer que les lois « sont claires » à ce sujet. « Une fois qu’un fonctionnaire a utilisé sa position pour obtenir une gratification, c’est un délit », a-t-il dit. Sur la base d’une pléthore de preuves contre les deux accusés, la poursuite a pu établir qu’ils ont tous deux commis un délit sous les dispositions de la POCA : Siddick Chady pour avoir usé de son influence comme Chairman de la MPA afin d’obtenir des gratifications de Boskalis, et Prakash Maunthrooa pour avoir organisé des rendez-vous entre Siddick Chady et des représentants de Boskalis en vue de faciliter les négociations, après le contrat obtenu par Boskalis en 2006 pour le dragage du port.

Pour ce qui est des faits qui étaient reprochés à l’accusé, Me Ahmine a réfuté l’argument que l’affaire était remplie d’ambiguïtés. « If the information was ambiguous, it was the duty of the defence to request for particulars. No such application was made. A complaint cannot be made now at this stage for lack of particulars. The offences were straigthforward and the particulars were provided », dit-il. Il a aussi fait ressortir que la magistrate avait conclu que M. Chady savait ce qu’il faisait. « In the present case, the magistrate found there was knowledge. He did asked for bribe and caused payment to be done. He knew what he was doing and as a public official he was not supposed to get even one cent out of Boskalis », a argué Me Ahmine.

La magistrate avait estimé qu’une peine de prison était une sanction appropriée dans le cas de Siddick Chady et Prakash Maunthrooa, reconnus coupables respectivement de “public official using office for gratification” et d’“aiding and abetting the author of a crime” sous la PoCA. Elle avait fait état dans son verdict d’un délit grave, soit celui de corruption, rappelant les postes à responsabilités des deux hommes, notamment Siddick Chady, qui était Chairman de la MPA.

Siddick Chady et Prakash Maunthrooa avaient écopé de neuf mois de prison chacun pour corruption et entente délictueuse respectivement dans l’affaire Boskalis. Ces derniers devaient faire appel de ce jugement. Le DPP a aussi déposé un appel pour contester la sentence imposée par la magistrate Wendy Rangan.

Dans ses deux points d’appel, le DPP dit ainsi être « insatisfait » du jugement prononcé par la Cour intermédiaire le 21 novembre 2019 et que la sentence « n’est pas proportionnelle quant à la gravité du délit ». Siddick Chady a été reconnu coupable en Cour intermédiaire d’avoir, le 8 janvier 2007, alors qu’il était Chairman de la MPA, utilisé la firme Boskalis pour que cette dernière effectue un transfert de 25 000 euros à Gilbert Philippe. Prakash Maunthrooa avait, quant à lui, été reconnu coupable d’avoir, en 2006, arrangé des rendez-vous privés entre Siddick Chady et Pieter Boer, représentant de Boskalis, après que celle-ci avait obtenu le contrat de dragage.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -