AGALEGA – EMPLOYÉS DE L’OIDC : Pas de salaires de juin pour plusieurs Agaléens à Maurice

- Selon l’OIDC, ces employés auraient refusé de retourner dans leur archipel lors du départ du MV Trochetia lundi dernier

L’Outer Islands Development Corporation (OIDC) a mis à exécution sa menace de non-paiement des salaires dans le cas de plusieurs employés résidant officiellement à Agalega, mais se trouvant à Maurice depuis plusieurs mois. Les huit Agaléens concernés par cette sanction étaient venus à Maurice pour des raisons médicales et ont travaillé durant leur séjour. Aussi ces personnes ont été choquées jeudi, soit le jour de la paie pour les fonctionnaires, en découvrant qu’ils ont obtenu 1 à 3 jours de salaires, tandis que d’autres, eux, n’ont carrément rien reçu. Ces Agaléens qualifient la décision du management « d’injuste et d’inhumaine », et multiplient les démarches auprès des syndicats. Ils comptent aussi se rendre au ministère du Travail pour « faire respecter » leurs droits de travailleurs.
La quasi-totalité de ces employés a fait le déplacement vers Maurice principalement pour un traitement médical à la requête du médecin en poste dans l’archipel, en témoigne la « kart vizit lopital » qu’ils nous montrent. « Ena rezon valab kifer nou dan Moris. Nou pa vinn isi pou diverti, pou amize, me pou gaygn bann swin ki pena kot nou », nous dit avec colère l’une de ces Agaléens, ayant obtenu un seul jour de salaire pour juin. Leurs proches, dans l’archipel, sont consternés par cette coupure des salaires et avancent les mêmes arguments, tenant les autorités pour responsables d’une telle situation. « Nou finn fatige dir tou gouvernman ki ale-vini donn nou enn bon lopital pour ki nou pa bizin vinn Moris. komie nou finn tande ki zot pou renov servis lasante, me tou ankor parey », témoigne sur un ton furieux un habitant.
Au mois de février, l’OIDC avait demandé à ces Agaléens de repartir chez eux pour reprendre leur service, les informant des risques de non-paiement des salaires s’ils n’obtempéraient pas. Entre-temps, il y a eu le confinement national, et au début de ce mois, l’OIDC a ordonné à nouveau à ces employés agaléens de rentrer chez eux par le bateau, qui devait partir le 22 juin. L’organisme est revenu à la charge avec son avertissement dans une communication officielle, disant : « This is the final reminder requesting you to proceed to Agalega to resume your duty. In the event you again refuse to proceed disciplinary action my be initiated against you to declare your post vacant. »
Ces Agaléens affirment avoir reçu cette lettre le 10 juin et que, le même jour, ils ont été informés par l’OIDC qu’ils devront être en quarantaine le lendemain, 11 juin, en vue de leur départ pour Agalega le 22. Ils affirment qu’ils « n’ont jamais refusé » de rentrer chez eux, mais insistent sur le motif de santé, soulignant, pour certains, leurs dates de rendez-vous à l’hopital en septembre et, pour d’autres, en octobre. « Si nou ti pran bato le 22 juin, eski ladministrasion ti pou aksepte ki nou retourn Moris en septam pou nou bann randevou ? » demandent ces Agaléens.
Ces derniers dénoncent aussi ce qu’ils qualifient de « politique de deux poids, deux mesures de la part de l’OIDC » dans le calcul des salaires pour juin en raison des variances dans les montants versés. En effet, certains ont obtenu un ou deux jours de salaires, et d’autres, rien. Selon ces Agaléens, l’OIDC aurait calculé leur salaire de juin d’après le nombre de jours de présence au travail. Or, ils ne sont pas d’accords avec cette manière de faire, car c’est l’employeur lui-même, soutiennent-ils, qui leur aurait demandé d’attendre les directives pour venir au travail.
L’un de ces employés raconte qu’il s’était rendu au bureau le 2 juin et qu’un des officiers lui aurait demandé de rentrer chez lui ce jour-là. « C’est malhonnête de la part de l’OIDC de couper aujourd’hui mes salaires parce que je n’étais pas présent. Faudrait-il se rendre au bureau du travail pour faire respecter mes droits », se demande l’un de ces Agaléens.
Selon nos renseignements, le management de l’OIDC n’écarterait pas la possibilité dans les prochains jours de convoquer devant un comité disciplinaire ces Agaléens qui ne sont pas montés sur le bateau le 22 juin. Or, au sein même de cet organisme, certaines personnes disent que la mise sur pied d’une instance disciplinaire, d’après les procédures, survient généralement après trois avertissements officiels à un employé. Ce qui ne serait pas le cas de ces Agaléens, à en croire ces derniers.

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