Airports of Mauritius Ltd —Les employés dénoncent un climat industriel exécrable

Cela semble aller de mal en pis à Airports of Mauritius où trône comme président Ken Arian, le protégé politique du MSM de Pravind Jugnauh, Premier ministre et ministre des Finances. Il avait déjà la haute main sur ce secteur très stratégique mais comme si cela ne suffisait pas, il a également imposé un de ses petits copains de la maison, Siven Chellen, au poste de Officer in Charge après le départ orchestré de Romesh Bhoyroo, qui avait été recruté après un appel à candidatures en bonne et due forme. C’est depuis que le tandem gère AML à sa guise que les relations industrielles ont connu une dégradation soudaine et marquée, dénoncent des employés très remontés.  

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Les salariés d’AML ne comprennent toujours pas les motifs pour lesquels – comme cela s’est fait depuis des années – il n’y pas eu d’appel à candidatures pour remplacer Romesh Bhoyroo et que c’est Siven Chellen, le plus ancien cadre et responsable de l’audit, qui a été directement nommé Officer in Charge pour le remplacer. Pour eux, cette situation est à la source du climat tendu qui règne en ce moment au sein de la compagnie.

On se souvient que Rajesh Bhagwan avait, lors de la dernière séance parlementaire du 21 mai, obtenu du Pm p.i. des informations confirmant que depuis juillet 2018, le poste de CEO d’AML est vacant et le recours à un appel à candidatures est toujours  “à l’étude”.

Le député avait aussi réussi à pousser Ivan Collendavelloo à révéler que Siven Chellen, un voisin de quelques ministres en vue du gouvernement et un proche de certains milieux socioculturels, touchait une enveloppe totale de Rs 240,000 depuis sa nomination comme Officer in Charge.

Injustement suspendu 

Le cas du président du syndicat, Sharvin Sunassee est resté en travers de la gorge des salariés d’AML. Ce dernier avait été injustement suspendu de ses fonctions pour avoir partagé certaines réflexions dans un groupe sur réseaux sociaux partagé par les membres de son syndicat. Il avait obtenu gain de cause après avoir saisi la Cour suprême qui avait infligé un gros camouflet à la direction d’AML en ordonnant sa réintégration.

Or, la direction avait, le jour même de ce décret de la plus haute instance judiciaire du pays, envoyé une nouvelle lettre au syndicaliste pour lui signifier une nouvelle suspension. L’affaire devrait être de nouveau tranchée par la justice et la police pour infraction à l’ICTA Act, soit l’accès illégal à des informations privées échangées entre particuliers. Ce n’est qu’une des pratiques que dénoncent ceux qui travaillent à AML.

La toute première objection que les employés formulent quant à l’occupation du poste de OIC (Officer in Charge) par celui qui est aussi l’auditeur principal d’AML, c’est la possibilité de situations de conflit d’intérêts. Et si l’audit avait à redire sur des décisions et des positions prises par l’OIC, que se passera-t-il? se demandent ceux qui sont attachés à la bonne gouvernance et à la transparence.

Décisions
arbitraires

Dans la liste des récriminations des salariés, le départ forcé de certains cadres qui se sont trouvés en opposition avec les décisions arbitraires ou mal avisées de la hiérarchie. Ils s’étonnent que ces derniers aient eu à partir, alors que ce sont ceux qui ont falsifié un curriculum vitae et qui avaient été rabroués par le département des ressources humaines qui auraient dû être sanctionnés.

Ils parlent aussi de ceux qui sont surnommés “11h20” – parce qu’ils ont la fâcheuse habitude d’aller rejoindre leurs amies intimes sur l’aire de stationnement de la compagnie et qui auraient curieusement bénéficié de promotions (pas canapés celles-là, mais plutôt “banquettes” de voitures) au détriment de collègues bien plus méritants – qui auraient dû être inquiétés pour manque de discipline.

Si ce sont les cadres de Resistans ek Alternativ, Ashok Subron ou Jean Yves Chowrimootoo qui apportaient un soutien au syndicat d’AML, c’est désormais Narandranath Gopee, président du FCSOU, qui se tient aux côtés des salariés d’AML.

On ne sait pas si c’est l’ancien avocat de R&A, Nilen Vencadasmy, devenu un des conseillers légaux d’Airport Terminal of Mauritius (ATOL) qui est à l’origine de cette prise de distance des activistes du mouvement de gauche et également négociateurs syndicaux.

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