- Selon une plainte déposée au ministère de la Pêche, des certificats ont été octroyés à des candidats ayant échoué à l’examen d’entrée
Y a-t-il eu des malversations à la Mauritius Maritime Training Academy ? C’est ce que soutiennent des dénonciateurs, qui ont alerté le ministère concerné sur la question. Dans un document qui circule, il est stipulé que deux candidats ne possédant pas le « minimum requis » ont obtenu « huit certifi cats différents ».
Les faits remontent à 2014 et 2015. L’un des deux candidats serait proche d’un haut cadre du ministère en question. Comment des candidats ayant échoué aux examens d’entrée de la Mauritius Maritime Training Academy (MMTA) ont-ils, par la suite, obtenu leurs certificats ? C’est ce que se demandent des dénonciateurs, produisant les papiers d’examen corrigés à l’appui. En 2014, les candidats D. C. et V. S. R. ont passé le « Proficiency Test in English » afin de pouvoir suivre une formation STCW, leur permettant de travailler sur des paquebots.
Les documents montrent qu’ils ont échoué. Toutefois, leurs noms figurent sur la liste de ceux ayant réussi. Le « Profi ciency Test in English » fait offi ce d’examen d’entrée pour les cours STCW, selon les normes internationales. Dans le premier cas, le candidat D. C., résidant dans l’ouest, a passé l’examen le 18 juillet 2014. Le document portant la référence MMTA/G/106 indique qu’il a obtenu 40%, soit 5 points pour la partie A du questionnaire, 18 pour la partie B, 12 pour la partie C et 1 pour la partie D, faisant un total de 36 sur 90. Le « pass mark » pour ce test est de 50%. Le candidat s’est présenté à nouveau pour l’examen le 8 septembre 2014. Cette fois, il a obtenu 46%. Soit 13 pour la partie A du questionnaire, 6 pour la partie B, 8 pour la partie C et 4 pour la partie D, totalisant ainsi 41 sur 90. Cependant, dans un mémo daté du 16 février 2015, le nom de D. C. apparaît sur une liste de cinq ayant réussi le STCW Oral Examination, avec une note demandant : « Please make the necessary arrangement for issue of their certificates. »
Quant à V. S. R., résidant dans l’est, les dénonciateurs avancent qu’elle « n’a pas soumis son “application” officiellement, comme l’atteste le registre de la MMTA ». La raison serait qu’elle ne possède pas les qualifi cations nécessaires pour suivre le cours. Tout comme D. C., elle aurait échoué au « profi ciency test » en anglais. Son nom apparaît cependant sur « l’oral examination time table » signé par un responsable de l’école et daté du 19 janvier 2015, tout comme celui de D.C. Deux mois plus tard, soit le 17 mars 2015, un « certificate of completion » en « Crowd Management & Safety Training » est émis à son nom.
Les dénonciateurs disent avoir déjà alerté le ministère de l’Économie océanique, des Ressources marines, de la Pêche et des Services maritimes. Ils souhaitent qu’une enquête soit menée à ce sujet. Nous n’avons pu cependant avoir une explication du ministère concerné à ce sujet à l’heure où nous mettions sous presse.