Ambiance – 2e phase de réouverture : Le grouillement de bazar au Marché Central

Le contrôle d’accès dépassé par l’affluence des clients dont bon nombre ne respectant pas les consignes sanitaires dans la matinée de samedi

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Le Marché Central a rouvert ses portes samedi après plus de 50 jours de fermeture, soit depuis le confinement imposé à la population le mercredi 10 mars dernier. Le bazar a repris ses droits, bien que timidement, coupé court par le fait que samedi était férié et que les opérations devaient se terminer à midi. L’on aura noté dans l’enceinte un manque d’animation, plusieurs marchands de légumes et de fruits n’étant pas en poste pour divers motifs. Toutefois, les officiers sanitaires censés contrôler l’affluence des personnes aux différents points d’accès étaient dépassés par les évènements car de nombreux clients ne respectaient pas les consignes de distanciation sociale ou encore le port convenable du masque.

« Mo bien kontan, Bazar Porlwi inn reouver. Deziem fwa nou finn viv sa lexperians-la. Li pa fasil kan pa travay. Nou zis espere ki tou dimounn pran zot responsabilite e ki nou pa viv enn trwaziem vag », laisse entendre Anil, un des maraîchers du marché central, qui s’est réveillé très tôt pour être en mesure de se procurer les légumes qu’il vend au marché.

« Sa bann gro lapli kinn deroule la inn gat impe legim lor marse. Pa fasil pou nou marsan gagn marsandiz. Bokou legim finn detrir ek gro lapli ek pri legim pe monte. Sirtou bann zafer kouma karot, gro pima,  cotomili, lamant. Legim fin pou kout ser », affirme-t-il. L’on prévoit d’ailleurs que le volume des légumes sera moindre sur le marché dans les semaines à venir.

L’on soutient également au niveau du marché que de nombreux marchands n’ont pas fait le déplacement samedi étant toujours affectés par les grosses pluies qui ont endommagé plusieurs plantations à travers le pays, notamment dans le Sud. « Pa travay pandan tou sa semenn la, sa finn afekte nou terib. Li pa ti fasil. Nou kwinse nou osi, nou pena swa. Noun bizin respekte seki lotorite finn deside », avance un autre maraîcher. Il affirme, en effet, que le contexte difficile quant aux répercussions de la pandémie de COVID-19 s’ajoute aux conséquences des inondations ayant fortement impacté les planteurs.

Plusieurs marchands ont profité de la timide reprise de samedi pour procéder à une réorganisation de leurs étals. Des clients étaient de retour au Marché Central. « Toultan mo finn ravitay legim, fri, poul dan bazar mwa. Kan bazar inn ferme, kouma dir inn bizin sanz labitid. Plis ki karant banane so routinn inn bizin sanze ek al aste lot plas », affirme Gérard, un habitant de la capitale.

Ce dernier dit toutefois prendre des précautions mais regrette que de nombreuses personnes ne respectent pas scrupuleusement les consignes sanitaires. « Komie ou pou koze, dimounn-la pa pran kont mem. Get komie dimounn ki pann konpran sa zafer gard distans la. Zot kole em ar ou. Mwa mo dir zot fran, res lwin mwa », poursuit le sexagénaire.

Aux principaux points d’accès du Marché Central, les files d’attente étaient longues. Des officiers de la municipalité de Port-Louis y étaient affectés pour les prises de température et l’administration de gel hydroalcoolique. Mais visiblement celui qui prenait la température était dépassé ne pouvant gérer la grosse affluence aux abords des portes d’entrée désignées. « Dimounn-la prese pou rantre. Li pa atan so tour kouma bizin, li nek fons lor ou », laisse entendre l’officier en charge.

De nombreuses personnes ne portaient pas leurs masques correctement. Certains se déplaçaient en groupe et ne cessaient de l’être devant les marchands pour choisir leurs fruits et légumes. Et ce, sans prendre en compte les règles imposées par les autorités sanitaires dans le cadre de cette deuxième phase de réouverture du pays.

Au Foodcourt, le mouvement était moindre et le lieu moins bruyant que d’habitude. Très peu de marchands y étaient samedi mais le fameux Alouda Pillay affichait présent. « Travay la mwins zordi. Bizin les li repran kouma bizin dan enn 2-3 zour ankor », faisait ressortir la gérante Anjalee Pillay. Les clients fidèles, eux, sont de retour dare-dare avec la réouverture. « Ou kone depi kan pe anvi manz enn bon roti dan bazar ek bwar enn alouda isi ? », laisse entendre un jeune habitué du marché central.

L’ambiance morose du côté du Foodcourt s’explique aussi par le fait que beaucoup de clients observent le jeûne du Ramadan; cependant, dans le même temps et à quelques pas de là on ne pouvait que noter la grosse affluence vers les boucheries du Marché central pour l’approvisionnement en viandes et poulets entre autres. « Nou demann bann klian pa regroupe devan nou latab e gard zot distans, letan ki nou servi zot », affirme un des bouchers sur place.

Les rues aux abords du marché grouillaient de monde, bruyantes comme en temps normal avec les marchands ambulants de retour sur les lieux. «Pe bizin tras lavi la ek nou bann ti lartik. Depi de mwa pa travay la Boss. Karay so net ! », a lâché l’un d’eux à tue-tête en passant.

Les magasins et grossistes ont également repris leurs activités. Bon nombre d’entre eux ont eu tout le mal du monde à procéder au monitoring quant à l’affluence même des clients après plusieurs semaines de confinement vécues, à n’en point douter pour beaucoup, comme un véritable enfermement.

Mais à partir d’aujourd’hui, ce sera une autre paire de manches au Grand Bazaar de Port-Louis, dont la réputation dépasse les rivages de l’île Maurice…

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