Angola Connection : Dénouement dans la Bastos Saga

  • L’Angola Sovereign Wealth Fund recouvre des placements de Rs 117 milliards, dont Rs 82 milliards dans des banques à Maurice et en Grande-Bretagne
  • Le CEO de Quantum Global Group en détention à la prison de Luanda, en Angola, depuis le 24 septembre dernier remis en liberté sans condition
  • La FSC restitue les sept Global Business Licences du groupe suspendues depuis le 8 avril de l’année dernière

Rideau sur la Bastos Saga concernant des avoirs de l’Angola Sovereign Wealth Fund (FSDEA) de l’ordre de Rs 117 milliards, principalement à Maurice et en Grande-Bretagne. Sur la base d’un deal secret, conclu après de négociations ardues au plus haut niveau politique et diplomatique, le Chief Executive Officer du Quantum Global Group, le Suisse Jean-Claude Bastos de Morais, a été libéré de la prison de Luanda en Angola sans aucune accusation. Il y était incarcéré depuis le 24 septembre de l’année dernière pour des délits allégués de blanchiment d’argent, de corruption, de formation d’une organisation criminelle et de détournement de fonds. Le quotidien suisse Le Matin, dans son édition d’hier, avance que le crime allégué aurait été d’environ un demi-milliard de dollars (Rs 18 milliards), détournés du fonds souverain et investi dans ses propres projets. En contrepartie, l’Angola Sovereign Wealth Fund a récupéré des avoirs d’un montant de Rs 117 milliards (3,35 milliards de dollars américains), dont Rs 82 milliards dans des banques à Maurice et en Grande-Bretagne.

- Publicité -

Ce développement est intervenu en fin de semaine. Mais, déjà depuis la mi-mars, suite au déplacement à Maurice d’une mission de haut niveau, composée de hauts officiels d’Angola, les premiers éléments de cet accord avaient mis à exécution. Ainsi, des Freezing Orders contre des entités du Quantum Global Group sur des placements bancaires de Rs 17,2 milliards dans au moins quatre banques commerciales avaient été levés. Ces ordres émis par des juges de la Cour suprême, siégeant en référé, avaient été obtenus par la Financial Intelligence Unit sur des demandes formelles formulées par la Financial Services Commission depuis avril de l’année dernière.

Dans un communiqué, émis en Suisse, vendredi, le Quantum Global Group confirme “la conclusion d’un accord sur une base confidentielle entre le Fundo Soberano de Angola (FSDEA) et Jean-Claude Bastos de Morais (M. Bastos), président fondateur du groupe, ainsi que les parties Quantum”. Ce groupe ajoute que “the settlement agreement follows success in the courts over the past months in Switzerland and in the United Kingdom, where the English High Court dismissed the Worldwide Freezing Order against Quantum Global and Mr Bastos and authorized that these parties can pursue damages”.
Accord confidentiel

De leur côté, les autorités en Angola, par le truchement du State Prosecutor’s Office, ajoutent que “Fundo Soberano de Angola now has control of all financial and non-financial assets. It included about $2,35 billion of financial assets held in U.K. and Mauritius banks, and $1 billion of real estate holdings in hotels, gold mines, farms and resorts in the country and abroad”.

Toutefois, au terme de l’accord convenu, mais dont la teneur est restée confidentielle, les deux parties ont pris l’engagement d’abandonner tous les procès initiés et de ne pas poursuivre des cas de réclamations en dommages et intérêts, et en compensation, logés devant différentes instances judiciaires internationales. Le communiqué du Quantum Global Group souligne que “dans le cadre de cet accord, il a été convenu qu’aucune nouvelle action ne sera intentée par l’une des parties contre l’autre. L’accord couvre l’ensemble des actions initiées par la FSDEA dans des juridictions internationales, dont l’Angola, l’île Maurice, la Suisse et le Royaume-Uni. Conformément à cet accord, Quantum Global et Jean-Claude Bastos abandonneront également leur action en dommages et intérêts contre la FSDEA au Royaume-Uni et cesseront leurs actions commerciales contre la FSDEA à Maurice”.

D’autre part, la Financial Services Commission, le régulateur du Global Business Sector, qui avait initié une enquête sous les dispositions de la Financial Services Act contre le CEO du Quantum Global Group pour faire la lumière sur des allégations contenues dans les Paradise Papers de l’International Consortium of Investigative Journalism (ICIJ) avait aussi suspendu les sept Global Business Licences octroyées. Mais dans le sillage de l’accord du 22 mars, la FSC a pris l’engagement de restituer ces permis. Mais, à hier après-midi, la FSC, qui s’était réunie dans la soirée du dimanche 8 avril 2018 pour entériner la suspension des permis, n’a pas encore fait état de ces derniers développements dans la Bastos Saga sur son Website.

Un autre protagoniste dans la Bastos Saga n’est autre que le fils de l’ancien président angolais, Jose Filomea Dos Santos. La presse internationale faisant état des soupçons du ministère des Finances d’Angola rappelle que “Jose Filomeno dos Santos was suspected of having developed, while running the Angolan sovereign wealth fund (Fondo Soberano de Angola), a massive scam that could have enabled him and his accomplices to embezzle up to $1,5 billion (CHF1,4 billion). This scam was part of a plan that would allow Angola to benefit from $35 billion in financing, with a false guarantee from the Credit Suisse bank, reports say. The fraud was discovered through a suspicious transfer of $500 million to the London account of Credit Suisse, blocked by the British authorities”.

En guise de défense aux graves accusations portées contre eux, Jean-Claude Bastos de Morais et Jose Filomeno Dos Santos affirment qu’ils sont victimes de vendetta polotique avec le Political Changing of Guards à la tête de l’Angola.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -