Année 2018 : la CTSP déplore la lenteur du gouvernement

La Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) a procédé à un bilan de l’année 2018 concernant le monde du travail. Le syndicat accueille ainsi favorablement l’introduction du salaire minimum mais regrette que des employeurs « trouvent toujours des astuces pour ne pas payer » la totalité des sommes dues aux employés. De même, Jane Ragoo et Reeaz Chuttoo, les porte-parole, disent attendre le gouvernement de pied ferme concernant les amendements aux lois du travail. Ils souhaitent également que le rapport du NRB sur la relativité salariale soit discuté au Cabinet. Ils déplorent la lenteur sur ces dossiers.

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D’emblée, Reeaz Chuttoo rappelle que l’année dernière, des femmes opérant comme Cleaners dans des écoles primaires avaient dû entamer une grève de la faim en raison de leur maigre salaire, soit de Rs 1 500 par mois. Reeaz Chuttoo est d’avis que cet événement « a permis de mettre l’exploitation au grand jour » et a contribué dans l’application d’un salaire minimum. Il remercie également tous ceux ayant exprimé leur solidarité à ce combat. Toutefois, ajoute-t-il, certains employeurs trouvent toujours « des astuces » pour contourner la loi. « Certains ont converti des allocations en un montant fixe, qu’ils comptabilisent pour le salaire minimum. De même, les travailleurs étrangers, qui étaient auparavant logés et nourris, selon le contrat, ont vu la somme de Rs 2 500 déduite pour la nourriture et le logement. » Dans le secteur de la sécurité, regrette-t-il, les employés touchent le salaire minimum pour 72 heures de travail, au lieu de 45 heures, comme les autres.

De même, la CTSP dit attendre maintenant l’application du rapport sur la relativité pour corriger les distorsions causées par le salaire minimum. « Le NRB a déjà fait son travail. Un rapport a été préparé, mais on attend toujours que le ministre du Travail le présente au Cabinet. » Les dirigeants syndicaux ont ainsi déploré « la lenteur » à ce sujet. Idem pour les amendements aux lois du travail, qui se font toujours attendre. « Nous suivons ce dossier de près et nous espérons qu’à la rentrée parlementaire, en mars, les amendements seront à l’agenda de l’Assemblée. »

Reeaz Chuttoo dit également accueillir favorablement l’institution d’une Special Needs Education Authority, une demande de la CTSP. Cependant, il regrette que provision n’a pas été faite pour qu’un représentant des travailleurs siège au conseil d’administration. « La loi dit que la ministre peut choisir deux personnes ayant de l’expérience, mais ne dit rien sur les travailleurs. »

Dans le secteur de la construction, la CTSP a déjà signé un accord pour une hausse salariale de 22% avec l’association des employeurs de ce secteur. Le NRB a déjà consulté les différents partenaires à ce sujet. Toutefois, à ce jour, aucun rapport n’a été publié. Dans ce secteur, ajoute Reeaz Chuttoo, il y a actuellement 10 000 travailleurs étrangers. Il dénonce un « système mafieux » en place pour le recrutement de travailleurs du Bangladesh et réclame une Employment of Foreign Workers Act.

Concernant le financement des partis politiques par le secteur privé, Reeaz Chuttoo est d’avis qu’une telle pratique « relève du trafic d’influence et ne cadre pas avec la bonne gouvernance ». Ce dernier déplore également « l’utilisation abusive » des caméras de surveillance sur les lieux de travail, disant son souhait qu’il y ait une loi pour réglementer tout cela.

De son côté, Jane Ragoo se réjouit « qu’après cinq années de lutte, les travailleurs d’Airmate recevront finalement une augmentation ». Elle note cependant qu’il « aura fallu que les employés d’Air Mauritius obtiennent les leurs pour que ceux d’Airmate soient considérés ». Elle souhaite également qu’à l’avenir, les employés d’Airmate bénéficient des mêmes conditions que celles d’Airmate « car ils font le même travail » et cette compagnie est une entité d’Air Mauritius. « Le combat continue », ajoute-t-elle.

La CTSP dénonce également les « pratiques » de la municipalité de Beau-Bassin/Rose-Hill concernant la collecte des ordures. « Le camion transporte les ordures et les travailleurs dans la même benne alors qu’on aurait dû avoir un compacteur pour les ordures et une cabine séparée pour les travailleurs. Ce que vivent ces éboueurs relève de la cruauté. La Diffuse Collection Regulation n’a-t-elle pas été mise en vigueur ? »
La CTSP attire également l’attention des travailleurs dont les contrats arrivent à terme avant décembre qu’ils ont droit au boni de fin d’année. « C’est une tactique utilisée dans certains secteurs, notamment la construction. Mais le boni doit être payé au prorata. »

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