Le centre de quarantaine à Anse-La-Raie fait encore une fois l’objet de critiques. Une trentaine de personnes, dont une majorité de Mauriciens et deux touristes chinois qui y ont été admis, déplorent les conditions insalubres dans lesquelles elles sont forcées de vivre. Selon ces patients, « le dortoir et les toilettes ne sont pas nettoyés comme il le faut ». De plus, depuis vendredi, ils ont eu droit, selon eux, à « de la nourriture gâtée pour le dîner ».
Ils sont actuellement 31 patients placés sous observation au centre de jeunesse d’Anse-La-Raie, dont cinq enfants en bas âge, incluant un bébé de six mois. Ces patients ont séjourné dans différents pays dont la Chine et l’Italie. Ils sont arrivés à Maurice dans l’après-midi du vendredi 6 mars.
« Depuis que nous sommes arrivés à Maurice, nous recevons un traitement inadéquat. Déjà, nous avons dû attendre presque cinq heures à l’aéroport avant d’être escortés au centre de quarantaine à Anse-La-Raie. L’avion a atterri vers 16h30 et nous avons été soumis à une prise de température, des procédures qui ont été longues. Nous avons été autorisés à quitter l’aéroport vers 21h30 et nous sommes arrivés à Anse-La-Raie vers 22h30 », relate un porte-parole du groupe.
Selon ce dernier, les patients étaient affamés à leur arrivée, surtout les enfants, et espéraient avoir un repas approprié. Mais à leur étonnement, ils ont eu droit à de la nourriture gâtée. « Il y avait du riz, du curry de poulet et de poisson, le chou, des bringelles et une salade de concombre. Mais le repas était très froid et une odeur désagréable en émanait. Puisque nous avions tellement faim, nous avons été forcés de manger un peu. Dans la journée du samedi, nous avons eu un bon repas mais le dîner était comme la veille, avarié. Dimanche, pour le déjeuner, nous avons eu du briani mais nous avons préféré ne pas prendre le dîner de peur d’avoir encore une fois de la nourriture gâtée. Des proches nous ont alors apporté le dîner. Ce matin, nous avons eu du lait gâté », déplore le porte-parole.
Les patients se plaignent aussi des conditions insalubres dans le centre de quarantaine. « Depuis que nous sommes arrivés au centre le vendredi 6 mars, on nous a donné un drap pour le lit. Et à ce lundi 9 mars, nous dormons toujours sur ce même tapis. Ils n’ont pas jugé important de le changer pendant le week-end. De plus, les toilettes sont sales. Les Cleaners ne font que jeter de l’eau et un peu de Javel tous les jours. Mais nous ne les condamnons pas puisqu’ils n’ont pas d’équipements pour bien laver bien les toilettes, ni une brosse, ni de désinfectants. Puisque c’est nous qui allons utiliser ces toilettes, nous les nettoyons nous-mêmes. Nous avons demandé à nos proches de nous ramener les équipements nécessaires pour le nettoyage », indique un patient.
Ces internés ignorent quand ils seront autorisés à quitter le centre. En attendant, ils préfèrent eux-mêmes nettoyer le dortoir pour assurer les conditions hygiéniques. « Nous sommes arrivés ici en bonne santé mais nous craignons de quitter cet endroit avec une infection à cause des conditions insalubres dans lesquelles nous sommes appelés à rester », conclut-il.
A lundi matin, 104 personnes étaient sous observation dans les trois centres de quarantaine, dont 37 à Souillac et quatre en salle d’isolement, 31 à Anse-La-Raie et 32 au centre de Pointe-Jérôme. Toutefois, aucun de ces patients ne présente les symptômes du Covid-19.