- Concertations Maurice-Réunion en vue de retracer le bateau de plaisance s’apprêtant à partir pour Maurice vendredi soir de La Réunion avec les Rs 100 M de gandia
Les quatre Mauriciens faisant partie de la bande de six individus arrêtés dans la nuit de vendredi à samedi à Sainte-Rose, à La Réunion, pour trafic de 142 kg de gandia (“zamal”), seront présentés devant la cour de Saint-Denis pour leur inculpation. À ce stade, la section de recherche de la gendarmerie réunionnaise, en charge de l’enquête, est sur la piste du cerveau derrière une telle production de cette drogue. Elle soupçonne le réseau d’un trafiquant prénommé Laurent, figure connue du trafic de “zamal” à l’île sœur, d’être derrière cette affaire. Un autre aspect majeur de cette affaire porte sur les traces du bateau de plaisance, qui a pris la fuite vendredi soir à Anse des Cascades à La Réunion à l’arrivée des gendarmes.
Son bras droit, Loris Rouget, avait été intercepté à l’aéroport de La Réunion l’année dernière avec 26 000 euros dans son sac. Il revenait d’un séjour à Maurice, où il résidait dans un hôtel à Quatre-Bornes. Le suspect a effectué plusieurs voyages entre les deux îles depuis 2015 pour des séjours très courts. Après des échanges d’informations avec l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU), la gendarmerie réunionnaise a appris que Loris Rouget visitait Maurice concernant des commanditaires de gandia après les livraisons par bateau. En plus, le rôle de Loris Rouget consistait également à contacter des skippers mauriciens prêts à prendre la mer pour embarquer la drogue jusqu’à Maurice.
D’ailleurs, après l’arrestation de Loris Rouget, l’ADSU et la police réunionnaise ont placé sous surveillance le déplacement des individus suspects qui font la liaison entre les deux îles. Ce qui a abouti à l’arrestation de six suspects qui s’apprêtaient à embarquer dix sacs de gandia sur un hors-bord en partance pour Maurice. « Nous avons travaillé pendant de longs mois sur cette affaire. C’est le fruit d’une collaboration entre les autorités réunionnaises et mauriciennes », a fait comprendre à la presse réunionnaise samedi le DCP Cholun Bhojoo, patron de l’ADSU.
D’après les renseignements recueillis, la gendarmerie a appris que des activités louches se déroulaient dans le petit port d’Anse-des-Cascades, à Sainte-Rose, vendredi soir, avec des individus ne résidant pas dans la région et qui faisaient des va-et-vient. C’est alors que les policiers ont déclenché une opération qui a mobilisé environ 45 gendarmes, le GIGN et un hélicoptère. Sauf qu’ils n’ont pas prévu de logistique en mer, estimant qu’ils pouvaient intercepter les suspects à terre. Mais un skipper qui attendait l’embarquement de la drogue au port a pu prendre la fuite.
Entre-temps, le quartier général de l’ASDU a été informé des retombées de cette affaire et des instructions ont été données à la NCG et l’Helicopter Squadron pour surveiller notre zone maritime, surtout le secteur ouest, au cas où une embarcation suspecte ferait son apparition. Mais, à lundi matin, les Casernes centrales n’ont rien détecté de suspect. La police n’écarte pas l’hypothèse que le skipper ait pu prendre la direction de Madagascar.
En ce qui concerne les identités des Mauriciens arrêtés à l’île sœur, le QG de l’ADSU ne souhaite rien révéler dans l’immédiat, en soutenant « ena enn travay ki pe fer an se moman. Less nu fer nou lanket ». Selon un haut gradé à l’ADSU, même les proches des Mauriciens à Maurice ne sont pas au courant de leur arrestation. Seule information disponible : ils habitent les régions de Roche-Bois, Baie-du-Tombeau et Grand-Gaube. Par ailleurs, il est prévu que le procureur de la République à la Réunion tienne un point de presse ce lundi pour commenter cette affaire.
D’autre part, depuis vendredi soir, les autorités mauriciennes et réunionnaises conjuguent leurs efforts en vue de retrouver les traces du bateau de plaisance devant assurer le transfert de la cargaison de drogue d’une valeur marchande de Rs 100 millions à Maurice. A l’arrivée des gendarmes de La Réunion à Anse des Cascades, vendredi soir, le skipper devait mettre le moteur du bateau en marche pour prendre la fuite. À ce matin, les recherches en vue de récupérer ce bateau ont été vaines. Depuis le week-end, l’état-major de la National Coast Guard est en état d’alerte dans le cadre de cette opération. Tous les postes de la NCG ont été appelés à effectuer un relevé des départs et des arrivées de bateaux de plaisance à cet effet.