(ASSEMBLÉE NATIONALE) Après la suspension : Boolell présentera ses excuses au Speaker ce week-end

Le chef de file du parti Travailliste, Arvin Boolell, a annoncé au Mauricien hier qu’il présentera ses excuses au Speaker, Sooroojdev Phokeer, ce week-end. Et ce, après sa suspension, mardi, avec les parlementaires Paul Bérenger et Rajesh Bhagwan, jusqu’à la fin de la session parlementaire alors que Patrick Assirvaden, lui, a été suspendu pour deux séances.
Cette démarche fait suite à une décision prise par les parlementaires du Labour. « Notre priorité est le Parlement parce que nous avons obtenu un mandat légitime du peuple. Avec la tyrannie du nombre, je n’aurais pas d’autre choix que de présenter mes excuses. Je crois en la doctrine de la séparation des pouvoirs. Le législatif doit être séparé de l’exécutif. Malheureusement, ce Speaker est devenu l’arme politique de l’exécutif. Notre devoir est de préserver l’indépendance de l’institution parlementaire », affirme Arvin Boolell. Il poursuit : «  Que ce soit Patrick Assirvaden ou mes deux collègues Paul Bérenger et Rajesh Bhagwan, nous savons dans quelle circonstance nous avons été suspendus à la suite d’une question conforme aux Standing Orders et concernant l’ambassadeur Soodhun, qui ne siège même pas au Parlement. »
« Nous sommes conscients que nous faisons notre travail en toute bonne foi. Au niveau de l’opposition nous agissons comme des remparts parce que nous connaissons la valeur de nos institutions. Que nous le voulions ou pas, nous avions réagi parce que le droit constitutionnel d’un parlementaire a été enfreint. J’ai dit au Speaker ses quatre vérités et nous avons réagi non seulement à cause de Patrick Assirvaden. Nous aurions fait la même chose pour n’importe quel parlementaire.
Au MMM on ne décolère pas. « Nous ne sommes pas d’humeur à présenter nos excuses au Speaker », fait-on comprendre. Une rencontre entre Paul Bérenger, Xavier-Luc Duval et Nando Bodha est prévue dans les prochains jours et une conférence de presse des trois dirigeants est prévue pour lundi.
Dans les milieux du PMSD, on se prononce en faveur d’une approche plus conciliante et non pour se plier aux diktats du Speaker mais par respect pour ce que représente l’institution parlementaire. « Le Speaker veut qu’on présente des excuses et on les lui présentera et on continuera notre travail quitte à marcher avec une lettre d’excuse en poche. Cela fait partie des risques du mandat de parlementaire qui ne peut être comparé à celui d’un collégien. Nous ferons notre travail comme il le faut sans fléchir », indique-t-on dans certains milieux de l’opposition.
Toujours dans des quarters du Parti travailliste, on considère que la décision du Speaker de biffer l’interpellation supplémentaire de Patrick Assirvaden du Hansard sans motivation est anticonstitutionnelle. L’éventualité de la présentation d’une injonction en Cour suprême est envisagée.

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