(Assemblée nationale) Métro express : les bus affectés de 30 à 50%

  • Obligation aux propriétaires d’Electric-Propelled Vehicles de se faire enregistrer officiellement à la NLTA et de souscrire à des polices d’assurance

Présentant le National Land Transport Authority Bill, le Light Rail Bill, le Road Traffic (Amendment) Bill et le Victoria Station Overhead Pedestrian Bridge (Authorised Construction) Bill en deuxième lecture hier au Parlement, le ministre des Infrastructures publiques et du Transport intérieur, Nando Bodha, a balisé les répercussions incontournables. Pour la mise en opération du Metro Express, les compagnies d’autobus seront affectés à hauteur de 30% dans un premier temps pour passer ensuite à 50%. D’autre part, ces amendements auront des incidences sur les véhicules électriques. Désormais, une certaine catégorie de cyclomoteurs à propulsion électrique tombera sous ces projets de loi. Leurs propriétaires devront donc se faire enregistrer auprès de la National Land Transport Authority (NLTA), qui chapeautera la National Transport Authority.
Ainsi, le Metro Express, qui entrera en opération en septembre, forcera les compagnies d’autobus à diminuer leurs activités par 30% dans un premier temps pour ensuite passer le cap des 50%. Des consultations avec les compagnies d’autobus vont se poursuivre. Le redéploiement des employés des compagnies d’autobus reste cependant une option. « The redeployment of the existing workforce in the industry is yet another option. A Few employees of the industry have already taken the opportunity to join the operational staff of the Metro Express Ltd. Consultation with bus operators and trade unions representing the bus workers would be persued to ensure the interest of bus employees is safeguarded », a affirmé le ministre.

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Parlant des usagers du métro, le ministre Bodha a souligné que ces derniers auront le choix de prendre leurs tickets ou d’utiliser une Smart Card. Il n’y aura toutefois pas de receveurs à l’intérieur des rames. Afin d’éviter que des passagers voyagent illégalement, des inspecteurs vérifieront cependant les titres de transport des passagers. Ceux qui tenteraient de voyager avec un faux ticket écoperont d’une amende de Rs 25 000 pour une première tentative et de Rs 50 000 pour une deuxième. Ils seront aussi passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 12 mois. Une amende et une peine d’emprisonnement sont également prévues pour ceux endommageant le système de rails. « Offences relating to intentional damage to the light rail system or premises or such acts likely to cause or result in endangering the safety of a person is being addressed under this Bill such that offenders be liable to fines and terms of imprisonment upon conviction. Any person having caused damage or destruction to the light rail shall, in addition to any penalty, be liable to compensate for damages sustained to the light rail », a ainsi déclaré Nando Bodha.

En ce qui concerne le Victoria Station Overhead Pedestrian Bridge, le ministre annonce que sa construction démarrera ce mois-ci et durera neuf mois.

Abordant l’autre volet de ce nouveau cadre légal, le ministre a fait part des nouvelles obligations pour les utilisateurs de véhicules à propulsion électrique. « I have to stress that the incidence of this amendment would imply that owners of the electric-propelled vehicules having a power output between 4 kilowatts and 250 watts would have to take an insurance cover and register their vehicules with NLTA. No payment for motor vehicule licence would however be required », a déclaré le ministre Bodha. Il devait aussitôt déclarer qu’un comité technique fera des recommandations « très bientôt » pour les bicyclettes à propulsion electrique. « Reckoning with safety issues related to electric bicycles, a Technical Committee would shortly make recommendations to Government on policy decisions. »

Rappelant qu’il « ne s’agit pas d’un métro, mais d’un tramway », le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, dit regretter que le ministre Bodha ait « gardé le silence » sur le “soft launch” du métro, et ce « alors que le projet doit être opérationnel dans un mois ». Il a insisté sur le fait que le ministre n’ait pas pipé mot sur le fait que le métro sera gratuit et jusqu’à quand. « Est-ce jusqu’aux prochaines élections générales ? » s’est-il demandé. Il devait aussi souligner que le ministre a « raté l’occasion de créer des aires stationnement » et que « provision n’a pas été faite pour les personnes handicapées ». Il a aussi insisté sur la nécessité de mettre sur pied un comité pour enregistrer les plaintes des usagers de ce moyen de transport. Quant à l’amende de Rs 1 million prévue pour l’opérateur en cas de non-respect des règlements, il juge le montant « trop faible ».

Répondant à Xavier-Luc Duval, la ministre Fazila Daureeawoo devait déclarer qu’une importance est accordée aux personnes âgées dans le projet Metro Express. Elle devait souligner qu’il s’agit d’un véhicule “low floor”. De plus, dit-elle, une place est réservée pour les handicapés à l’intérieur, se disant « fière » que le gouvernement ait pu venir de l’avant avec ce projet. « Et pourtant, plusieurs gouvernements ont essayé dans le passé. Tous les parlementaires doivent apprécier ce projet à sa juste de valeur, car le gouvernement est en train de jeter les bases pour une nouvelle ère de développement », a-t-elle fait ressortir.
Intervenant à son tour, le député Rajesh Bhagwan a estimé « trop forte » l’amende de Rs 25 000 à Rs 100 000 qui sera infligée à ceux traversant les rails en voiture ou à pied. « Prohibition to drive, park, stop or walk on or across a railway line a fine of between Rs 25 000 and Rs 100 000 will be imposed on any person walking on or across a railway line. In addition to the fine, the offender will be liable to imprisonment for a term not exceeding 2 years. »

Le député mauve a par ailleurs souligné que dans d’autres pays, les gens traversent les rails durant la journée. « I do not know if they have ever visited cities where there are light rail vehicules operating on streets alongside other vehicules and pedestrians for example Manchester, Montpellier and Bordeaux. Throughout the day, you will see pedestrians crossing the railway line. The fine is as heavy as for drink driving if not heavier », a-t-il dit.
Pour Anil Gayan, qu’il s’agisse ou non d’un métro, « ce n’est pas grave », se référant ainsi aux remarques du leader de l’opposition. « Ce qui est important, c’est que la population dispose désormais d’un système de transport moderne. » Il dit se souvenir des parlementaires du Parti travailliste, « qui avaient levé la voix lorsqu’on procédait au déblayage » du terrain. « Maintenant, ces mêmes parlementaires disent “oui” au métro. »
Après avoir égratigné une certaine section de la presse, Anil Gayan devait souligner que la promenade Roland Armand sera reconstruite au coût de Rs 100 millions. Il a aussi affirmé que le nombre de places assises dans le métro sera d’environ 30%, « comme c’est le cas ailleurs ». Sans compter que ce moyen de transport « aidera les gens à développer leur sens de la courtoisie ».


RAVI RUTNAH : « Moderniser pour assurer l’avenir de nos enfants »

Le député Ravi Rutnah s’est attardé sur l’histoire du train à Maurice, rappelant qu’en 1860, les gens voyageaient alors que les marchandises étaient transportées sur des chariots, des ânes et des chevaux, entre autres. Ce n’est qu’en 1864, poursuit-il, que les trains ont commencé à opérer à Maurice jusqu’en 1956 pour les passagers, et 1964 pour les marchandises. Il devait aussi faire ressortir que les trains étaient un moyen de communication et un symbole de développement dans le pays. Il ajoute que c’est avec cette même vision que le Premier ministre a à nouveau introduit le Metro Express à Maurice.
« Nous parlons des parcours en Metro et les facilités que ce moyen de transport offre. Nous parlons aussi de moderniser le système de transport ainsi que le pays, surtout avec l’avènement des Urban Terminals. Nous créons de l’emploi et modernisons nos villes. Tout cela pour assurer l’avenir de nos enfants », dit-il.
Répondant à Arvin Boolell, Ravi Rutnah souligne que le MSM n’a jamais fait de campagne contre le projet Metro Express alors que le PTr était au pouvoir. « Nous avons mené une campagne contre la somme colossale que le projet allait coûter au public. Initialement, c’était un projet de Rs 13 à 14 milliards. Puis en 2013-2015, le coût est passé à Rs 37 milliards. Quand nous sommes venus au pouvoir, nous avons réalisé ce projet à moitié prix. De plus, nous avons bénéficié de la moitié du financement du gouvernement indien et l’autre moitié comme emprunt avec un taux d’intérêt préférentiel », précise-t-il.
Ravi Rutnah s’en est aussi pris au leader de l’opposition pour lui expliquer la différence entre un métro léger et un tram. « Le tram passe au niveau du sol, soit à une vitesse très lente, contrairement au métro léger qui roule sur des pilotis et à une vitesse très rapide », dit-il.


DAN BABOO : « Les projets de loi pas discutés avec la NTA »

Le député du PMSD, Dan Baboo, déplore, lui, que ces projets de loi soient présentés alors qu’il ne reste que quelques séances parlementaires avant les vacances d’hiver, ou encore dans une éventualité où le Parlement pourrait être dissous en vue des prochaines élections générales. En ce qui concerne les projets de loi, il déplore qu’aucun d’eux n’ait été discuté avec la National Transport Authority ni aucune Trade Union, et ce malgré la tenue de plusieurs réunions au ministère des Infrastructures publiques.
Commentant les parcours gratuits pendant trois mois, Dan Baboo a voulu savoir si le gouvernement a prévu un budget pour couvrir ces premiers voyages gratuits offerts au public. « Y a-t-il une source de financement pour couvrir les voyages gratuits ou le gouvernement projette de récupérer cet argent avec les contribuables après les élections ? Je demande au ministère de confirmer si un budget a été considéré dans les Rs 18,8 milliards pour cette période de gratuité », affirme le parlementaire.
Par ailleurs, Dan Baboo s’est enquis sur la maintenance du métro léger. « Qui sera responsable de la maintenance du métro léger ? Serait-ce le Metro Express Ltd ou une autre compagnie ? Il y a des risques si c’est une autre entité qui devra s’assurer de la maintenance », dit-il.
Pour ce qui est de l’opération du métro léger, il indique que le Light Rail Bill ne fait aucune mention de l’agence qui s’en occupera. « Cette agence doit avoir une expérience internationale et doit être une organisation certifiée, car il s’agit de la sécurité de nos citoyens. Elle doit aussi avoir les compétences pour assumer cette responsabilité », avance Dan Baboo.
Enfin, il souligne qu’aucune mention n’a été faite au sujet du “security deposit” pour un projet qui coûte Rs 18,8 milliards. Des détails au sujet de la RDA et de la CWA, entre autres, sont aussi manquants. « Cela nous fait poser des questions sur la faisabilité du projet », dit-il.


BASHEER JAHANGEER : « Un passage souterrain au lieu du Victoria Station Overhead Pedestrian Bridge »

Le député du MSM Basheer Jahangeer s’oppose à la construction du Victoria Station Overhead Pedestrian Bridge car les Mauriciens « ne l’utiliseront pas ». Il a cité comme exemple les passerelles sur l’autoroute que beaucoup de gens n’utilisent pas et le fait qu’il y ait des victimes d’accident de route. Il a ainsi demandé au ministre Nando Bodha de « revoir » la possibilité de construire un passage sous terrain.
« Les passerelles sont à une hauteur de 6 mètres. Je me demande si des facilités seront accessibles pour des personnes en situation de handicap ou même les personnes âgées. Sur l’autoroute, plus précisément, nous avons constaté le nombre d’accidents survenus parce que les piétons n’utilisent pas les passerelles. Par ailleurs, j’espère que si le Victoria Station Overhead Pedestrian Bridge est construit, il sera bien structuré et équipé pour assurer la sécurité », affirme le député.
Basheer Jahangeer s’est aussi intéressé aux “cable cars” à Port-Louis, qui permettront de transporter des passagers de l’Urban Terminal à différents faubourgs de la capitale. « Ce sera bientôt une réalité à Maurice et nous ne savons pas sous quelle catégorie il tombe », dit-il.
Au sujet du recrutement des 3 000 travailleurs étrangers sur le chantier, Basheer Jahangeer devait préciser que le gouvernement n’a eu d’autre choix que de les recruter, car il est « difficile » de trouver la main-d’œuvre à Maurice. En ce qui concerne les trois mois pendant lesquels les Mauriciens pourront voyager gratuitement dans le métro léger, le député souligne que ce sera sur une base d’essai. Enfin, répondant aux critiques par rapport aux feux qui tombent en panne, il soutient qu’un “Scala System” a été installé à Richelieu pour détecter tous les feux en panne.


PATRICE ARMANCE : « Le public pas représenté sur le board de la NLTA »

Lors de son intervention, le député du PMSD Patrice Armance a indiqué que le National Land Transport Authority Bill ne fait aucune mention des qualifications requises pour les postes de Chief Land Transport Commissioner, Road Transport Commissioner et le Light Rail Commissionner. Par ailleurs, il indique que le projet de loi fait mention d’emploi sur une base contractuelle. « La NTA sera fusionnée avec la NLTA. Je me demande si ce sont les employés de la NTA qui passeront à une base contractuelle. Par ailleurs, je déplore que le public ne soit pas représenté sur le Board de la NLTA », dit-il.
Patrice Armance souligne que les quatre projets de loi ont « plusieurs lacunes » et demande au ministre Nando Bodha d’apporter plus de détails dans son discours de “summing-up” pour mieux éclaircir les parlementaires ainsi que le public. Et d’ajouter : « Nous sommes à presqu’un mois du début de l’opération du Metro Express mais le projet est toujours aussi opaque. »

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