ASSEMBLÉE NATIONALE – PNQ : Ambiance électrique avec les Rs 20 M d’Angus Road

  • À peine les premiers échanges entamés sur la PNQ du leader de l’opposition sur les propriétés immobilières de Pravind Jugnauth, le Speaker décide de « Name » le député Rajesh Bhagwan
  • Un dialogue de sourds avec le PM, mettant en avant l’enquête de l’ICAC et le Speaker mettant fin prématurément aux échanges après plusieurs interruptions

La Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Arvin Boolell, sur les Rs 20 millions de l’acquisition de propriétés immobilières par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à Angus Road, s’est heurtée à une fin de non-recevoir. Et comme pour ne pas déroger à la tendance des séances avant les dernières vacances, les sanctions ont été appliquées. Ainsi, à peine une dizaine de minutes après le début de la séance, le Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer, est passé à l’action en enjoignant le député du MMM, Rajesh Bhagwan, de « withdraw from the Chamber » et après un troisième avertissement, il devait annoncer la décision qu’il allait Name ce dernier en levant la séance, le temps que les procédures à cet effet soient enclenchées. De son côté, répondant à la PNQ au sujet d’une éventuelle enquête sur les acquisitions immobilières à Angus Road, Vacoas, en mai et juin 2008, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a servi une fin de non-recevoir à la demande de détails en déclarant que « ICAC has informed my Office that there is an on-going inquiry and further information cannot be divulged ». Il devait revenir avec sa déclaration quant à la menace à ses détracteurs que « they will have just to wait and see ». Pour ce qui est du cas de Rajesh Bhagwan, à la suite de la motion du Premier ministre, secondée par le Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, il a été suspendu pour la séance du jour et les deux prochaines.

- Publicité -

Dans sa PNQ, Arvin Boolell, devait tenter d’obtenir des détails sur les transactions immobilières à Angus Road en mai et juin 2008 aussi bien que sur une demande de Mutual Legal Assistance dans cette affaire. Tout en affirmant que sous la section 81 de la Prevention of Corruption Act, avec une enquête en cours à l’ICAC, « further information cannot be divulged ». Il a ajouté que « there is no ministerial responsibility to answer the question. It relates to operational issue ». Pravind Jugnauth devait maintenir cette position en mettant de l’avant l’enquête de l’ICAC pour éviter de répondre aux interpellations supplémentaires, notamment
le paiement de Rs 20 millions hors de la vue du notaire pour ces acquisitions immobilières ;
de confirmer l’identité de l’intermédiaire, un dénommé Govinden, avec des transferts de fonds à l’étranger ;
ses relations personnelles avec ce même Govinden ou encore
si ce même Govinden est le même qui était impliqué dans les contrats alloués à la Mauritius Duty Free Paradise pour le compte de Heinemann.

Lors de cette première partie des échanges, le Speaker devait prendre la mouche devant la remarque du député Bhagwan à l’égard du Premier ministre, notamment « ki senn-la kwar l’ICAC? To mem nom boug-la ». Sur ce, Sooroojdev Phokeer devait servir un premier avertissement au député de l’opposition, puis un deuxième et un troisième avant de le Name. Après la reprise, à la suite de la motion du Leader of the House, Rajesh Bhagwan a été suspendu pour la séance du jour et deux autres.

Le dialogue de sourds a été noté entre Pravind Jugnauth et Arvin Boolell, ce dernier demandant au Premier ministre « to be like Caesar’s wife and to come clean and put an end to his culpable silence ». Suite à la déclaration du leader de l’opposition à l’effet que dans cette affaire, « the Prime Minister is guilty of impropriety », le ministre Alan Ganoo devait voler au secours de Pravind Jugnauth, en soulignant que les Standing Orders n’autorisent pas des commentaires « in the personal character and conduct » et que le seul moyen est de recourir à une Substantive Motion.

Le ton devait monter subséquemment, le leader de l’opposition demandant au Premier ministre de « step down » en vue de permettre à l’ICAC de poursuivre cette enquête, qui remonte déjà à une dizaine d’années.

La réponse du Premier ministre devait faire allusion à l’enquête sur un cas de conflit d’intérêts allégué dans l’affaire Sun Tan, impliquant le Directeur des poursuites publiques sans toutefois mentionner que le DPP est le frère du leader de l’opposition. « Avec cette demande du leader de l’opposition pour que Je Step Down en vue de permettre à l’ICAC de poursuivre cette enquête, dois-je comprendre que cela aurait dû s’appliquer au détenteur de ce poste constitutionnel ? », a déclaré en substance le Premier ministre.

À un certain moment, le leader de l’opposition avait voulu savoir pourquoi jusqu’à l’heure, le Premier ministre n’avait pas encore été convoqué par l’ICAC pour répondre à des questions. « Je ne suis pas l’ICAC et je ne peux répondre à la question ».

Finalement, devant la pression exercée par le leader de l’opposition sur le Premier ministre, le Speaker devait intervenir sous la forme d’un Ruling, mettant fin prématurément aux échanges sur la PNQ en dépit du fait qu’Arvin Boolell avait encore d’autres interpellations supplémentaires sur l’Angus Road Saga.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -