Assemblée nationale — Santé publique : Anwar Husnoo acculé sur la propreté des hôpitaux

Xavier-Luc Duval : « Cela veut tout dire quand un Senior Member of government is not using your dialysis services »

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La Private Notice Question du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a acculé le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, sur le niveau de propreté dans les hôpitaux tombant sous son ministère. Face à des photos démontrant l’état du département de dialyse au Sir Seewoosagur Ramgoolam National Hospital produites par Xavier-Luc Duval, le ministre de la Santé a concédé : « In fact there is a problem of general maintenance in hospital. I know the problem. We are trying to reorganise the service. » Face aux interpellations supplémentaires au sujet de l’absence de papier-toilette pour les patients dans ce département, Xavier-Luc Duval réclamant une « apology » du ministre sur ce problème, celui-ci devait tout simplement dire : « You can advise them yourself how to do it (sans les rouleaux de papier-toilette). »

La réaction du ministre devait faire monter la tension d’un cran au sein de l’hémicycle, le leader de l’opposition rappelant : « People are taking note of your callous attitude. I hope they will not vote for you. » Il devait poursuivre : « Cela veut tout dire quand un Senior Minister of government is not using your dialysis services. The Deputy Prime Minister has given you a certificat d’incompétence by paying huge sums of money to private clinic for his treatment. »

« We know there is no hygiene. We know that it is filthy. Not there is no fire certificate », devait ajouter Xavier-Luc Duval lors des échanges, le ministre énumérant les différents projets du ministère de la Santé. « I can’t do magic. I don’t do magic overnight », devait lâcher le ministre.

Dans sa Private Notice Question, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a demandé au ministre de la Santé, Anwar Husnoo, de dire si concernant le Renal Dialysis Service, il est au courant des nombreuses doléances concernant le traitement accordé, d’indiquer s’il en a pris connaissance et s’il a rencontré les membres de la Renal Disease Patients Association concernant ces problèmes.

Le ministre a observé qu’il n’avait reçu aucune plainte de la part de la Renal Disease Patients Association. Il a expliqué que « les services de dialyse sont offerts dans tous les cinq établissements hospitaliers du pays et à Rodrigues ». Et de poursuivre : « Les services sont aussi offerts dans sept cliniques privées et 148 machines de dialyse sont actuellement en opération dans les hôpitaux alors que 75 sont utilisées dans le secteur. 980 patients suivent des séances de dialyse dans les hôpitaux et 383 dans le secteur privé. » Le nombre de patients est passé de 970 en 2012 à 1363 en mars de cette année. Il a expliqué que la politique du ministère « est d’étendre le service dans les hôpitaux de manière à ce que les malades n’aient plus à avoir recours aux cliniques privées ».

Il a annoncé la création d’une deuxième unité à l’hôpital Jeetoo avec 26 machines. Cette unité qui permettra de traiter quelque 150 malades sera opérationnelle au début de l’année prochaine. Une autre unité sera opérationnelle à Montagne Longue alors que l’unité en opération à SSR Hospital sera agrandie. Il a aussi annoncé que 20 machines seront reçues d’une organisation privée en Inde et a reconnu que les dialyses sont quelquefois reportées parce que les machines sont en panne.

De plus, a-t-il ajouté, des dispositions sont prises pour que les patients soient traités le même jour. Il a finalement indiqué que son ministère a commandé 60 machines, dont 34 remplaceront les anciennes. Il a par ailleurs annoncé l’achat de 11 nouvelles ambulances pour le transport des malades.

Le leader de l’opposition est passé à l’attaque dès sa première question supplémentaire en produisant une série de photos prises dans la matinée au centre de dialyse de l’hôpital SSR, qu’il a remises au ministre. Il a demandé au ministre s’il était au courant de « l’état hygiénique déplorable » dans lequel se trouvaient les salles et, même, les toilettes, « qui sentent une odeur nauséabonde et ne disposent même pas de papier-toilette ». Ce à quoi le ministre a répondu qu’il est au courant qu’il y a un problème hygiénique au niveau des hôpitaux et que son ministère prenait des dispositions afin de corriger la situation et de réorganiser le service au niveau administratif.

Xavier-Luc Duval lui a demandé de « présenter ses excuses » auprès des patients « pour le service dont ils disposent » à l’hôpital. « I know the problem », a lancé le ministre, sans toutefois présenter d’excuse. Le leader de l’opposition a enchaîné pour dénoncer « l’odeur dans les salles » et a demandé si le ministère « n’a pas un peu d’argent pour acheter du papier-toilette et fournir des masques au personnel » du service. À la suite d’une réponse du ministre, le leader de l’opposition l’a alors qualifié « d’arrogant » et a émis son souhait qu’il ne soit « pas élu à nouveau ».

Poursuivant ses questions, le leader de l’opposition a dénoncé le fait que la climatisation ne fonctionnait pas. Une des rares fois où le leader de l’opposition a été interrompu par la majorité a été lorsqu’il a fait une remarque concernant le Premier ministre adjoint. Hormis cela, l’exercice de la PNQ s’est déroulé dans le silence.

À une question du leader de l’opposition concernant une piqûre qui n’est disponible qu’à l’hôpital pour ceux utilisant les services publics alors qu’elle est disponible dans les cliniques privées, le ministre a expliqué que cette décision résulte d’une question de sécurité et afin de s’assurer que cette injection ne soit pas utilisée pour d’autres raisons. Des autres questions du leader de l’opposition, il ressort que malgré l’adoption de la loi concernant la transplantation d’organes, cette dernière n’a pas encore été proclamée. Ce à quoi le ministre a expliqué qu’une série de mesures doivent encore être prises avant de s’engager dans de telles opérations. En conséquence, les malades sont actuellement envoyés à l’étranger. Le ministre a également indiqué que les deux médecins qui devaient se rendre en France pour des formations sont encore à Maurice en attendant que l’université complète les procédures d’usage.

Le leader de l’opposition est ensuite revenu à la charge sur la question des dialyses, demandant « pourquoi il n’y a pas de machines dans les ICU » obligeant les malades admis en urgence à être transportés ailleurs. Le ministre a expliqué que les médecins « n’ont pas fait de demande » dans ce sens.
À un certain moment, Rajesh Bhagwan devait intervenir pour demander que les malades se rendant dans les centres de dialyse soient traités « humainement ». Une remarque en direction de Showkutally Soodhun concernant Dubayy devait provoquer une vive réaction de la part de ce dernier, demandant au député mauve de « ferm to labous ». La Speaker a dû intervenir pour mettre de l’ordre.
Le leader de l’opposition a par la suite dénoncé l’état des certains appareils, « qui sont très vieux », et demandé que les malades soient « traités dans la dignité ». Le ministre a finalement évoqué la construction de plusieurs nouveaux établissements hospitaliers et l’achat d’un certain nombre de machines de dialyse.

A la fin des échanges, Showkutally Soodhun, dont le nom est cité dans l’affairede Shameem Onenonly, a signalé sa présence au sein de l’hémicycle par une prise de bec avec le député du MMM, Rajesh Bhjawan, qui faisait état du calvaire des patients sous traitement de dialyse dans les centres du ministère de la Santé.

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