ASSEMBLÉE NATIONALE — Violences conjugales : XLD prend à contre-pied la VPM Daureeawoo

  • Le leader de l’opposition réclame une enquête présidée par un magistrat au sujet des trois victimes agressée mortellement par leur conjoint et qui avaient averti au préalable les autorités, dont la police
  • SAJ malmène verbalement la police dans l’enquête sur le meurtre de Shabneez Mohammud survenu à Bel-Air

La vice-Première ministre et ministre de l’Égalité des genres, Fazila Daureeawoo, est prise en porte-à-faux par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, au sujet des informations fournies lors de la Private Notice Question (PNQ) concernant les cinq dernières victimes de violences conjugales. Xavier-Luc Duval contredit en effet la No 4 du gouvernement de Lalyans Lepep en affirmant que, dans trois de ces cas, les victimes avaient averti au préalable les autorités, dont la police, de leurs graves problèmes aux mains de leur conjoint. Fazila Daureeawoo a soutenu qu’en aucun cas ces autorités n’ont été informées. D’autre part, le ministre mentor, sir Anerood Jugnauth, a littéralement malmené la police dans l’enquête sur le meurtre de Shabneez Mohammud, commis par son époux à Bel-Air-Rivière-Sèche le 10 septembre dernier. C’était toujours lors des travaux de l’Assemblée nationale d’hier.

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Non satisfait des éléments de réponse à la PNQ, Xavier-Luc Duval est revenu à la charge contre Fazila Daureeawoo sur sa page Facebook. Il demande en effet au gouvernement d’instituer une enquête confiée à un magistrat pour faire la lumière sur la responsabilité de la police dans ces drames conjugaux, soutenant que « ces tragédies auraient pu être évitées » si des mesures avaient été prises suite à des dénonciations préalables. « La ministre Daureeawoo nous a informés ce matin, lors de ma PNQ, que ni police, ni son ministère n’étaient au courant de la situation des cinq femmes tuées par leur partenaire ces derniers mois. Pourtant, j’ai personnellement vérifié avec les parents et proches de trois d’entre elles, soit Chansella Perrine, Stéphanie Menès et Joyce Revat. Ils me confirment que ces trois femmes avaient bel et bien contacté la police de leur localité à maintes reprises pour dénoncer leur partenaire pour violences conjugales et réclamer de l’aide », soutient le leader du PMSD à cet effet. « Qui dit vrai ? » se demande Xavier-Luc Duval au sujet de ces contradictions flagrantes, ajoutant : « Le gouvernement doit impérativement démarrer une enquête indépendante, présidée par un magistrat, pour faire la lumière sur toute cette affaire. Ceci afin d’éviter d’autres tragédies et de trouver et traduire les responsables en justice. »

De son côté, répondant à une Parliamentary Question du député du MMM, Adil Ameer Meea, sur le meurtre de Shabneez Mohammud, sir Anerood Jugnauth a soutenu que « they (des policiers du poste de Bel-Air, Ndlr) are found guilty, they should be dismissed ». Il commentait l’enquête policière pour le délit de “Culpable Omission”. A ce stade, les quatre policiers affectés au poste de Bel-Air le 10 septembre font actuellement l’objet d’un transfert pour n’avoir pas pris au sérieux la déposition des deux fils de la victime à l’effet que celle-ci était agressée par leur père.

Le ministre mentor a également fait part de son agacement sur cette même enquête. « I find it very strange why at that stage the inquiry has been sent to the Office of the Director of Public Prosecutions », devait-il lâcher. La séquence des événements de ce 10 septembre indique que le benjamin de la famille, âgé de 10 ans, était arrivé au poste de police à 8h32 pour dénoncer l’agression de sa mère par son père. Deux minutes après, il avait été rejoint par l’aîné au poste de police. Les policiers ne devaient arriver sur les lieux que vers 9h11. Il était alors déjà trop tard pour la victime.

Le député Meea met en garde contre tout “Cover-Up” dans cette affaire, car les policiers auraient avancé un accident fictif comme prétexte pour expliquer le délai. « In the Diary Book at the police station, there is no mention of any road accident », devait-il s’insurger. Sur ce, sir Anerood Jugnauth devait ajouter : « I consider what has happened as very serious. L’enquête en cours doit couvrir tous les aspects. »

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