Au large de Pointe-d’Esny – Premières vérifications de la coque du Wakashio

– Des séances de plongée aujourd’hui d’une équipe de plongeurs de la SMF en compagnie d’autres professionnels pour un état des lieux

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– Quelque 200 mètres de Sea-Booms placés aux alentours du Marine Park de Blue-Bay en cas d’Oil Spill

– Des spécialistes en remorquage de cargo naufragé de Smit Salvage attendu ce week-end pour mettre au point le Refloating Plan

À partir d’aujourd’hui et après une première série de consultations au sein de l’Oil Spill Response Team et avec les armateurs japonais du vraquier Wakashio, long de 300 mètres et immobilisé sur les brisants à un kilomètre du rivage de Pointe-d’Esny, les premières opérations devront être menées. Les indications disponibles sont qu’une équipe de plongeurs de la Special Mobile Force (SMF), en collaboration avec d’autres professionnels, se prépare à effectuer des plongées autour du Bulk Carrier, notamment pour des vérifications préliminaires de la coque. En parallèle, les autorités ont établi des contacts avec la société japonaise Okiyo Maritime Corporation pour mettre en place un plan de travail et ainsi, il est convenu que les spécialistes en remorquage de la firme Smit Salvage des Pays-Bas, pourraient arriver à Maurice durant le week-end pour mettre au point tous les détails du Refloating du Wakashio.

Toutefois, la principale préoccupation de l’heure à Maurice concerne les risques de pollution avec les fuites d’huile échappant du Wakashio. Ainsi, dans un premier temps, l’Oil Spill Response Team a fait placer quelque 200 mètres de Sea-Booms aux alentours du parc pour le moment. « À ce stade, il n’y a qu’une légère quantité d’huile lourde qui s’est échappée du navire, car la cale a pris l’eau », fait-on comprendre dans les milieux autorisés, avec une Police Mobile Command Post en opération à Blue-Bay.

De ce fait, des commandos de la Special Mobile Force (SMF), aidés d’une équipe de plongeurs expérimentés, devaient aujourd’hui effectuer une série de sorties en mer autour du Wakashio pour établir si le vraquier a subi des dommages extérieurs. « Normalement, cet exercice de plongée aurait dû se dérouler dans la cale du bateau, où c’est moins dangereux pour nos hommes. Mais nous n’avons pas l’autorisation du ministère de la Santé pour monter à bord à cause des procédures liées à la pandémie de COVID-19, d’où des plongées en mer », indique-t-on officiellement.

« Notre équipe de plongeurs ne va pas trop s’approcher du Wakashio, car le navire bouge avec les vagues et la mer houleuse. Nous sommes bien conscients des risques et allons prendre toutes les précautions nécessaires. Toutefois, cet exercice est crucial car il nous permettra d’établir s’il faut placer encore davantage de Sea-booms ou s’il faudra passer à une étape supérieure en cas de fissure, comme le pompage de l’huile en attendant l’arrivée des spécialistes de la Salvage Company », fait-on comprendre dans les milieux autorisés, qui mettent l’accent sur la présence de quelque 3 800 tonnes de mazout à bord. Des Oil Slicks étaient apparents hier mais les autorités rassurent qu’il ne s’agit que des « fuites minimes et normales » avec les vagues autour du vraquier.

Ainsi, les discussions dans le cadre de la Salvage Operation pour désincarcérer le vraquier des récifs de Pointe-d’Esny ont progressé avec la signature d’un accord de cette mission entre la compagnie propriétaire du navire, Okiyo Maritime Corporation, et Smit Salvage. Des recoupements d’information effectués par Le Mauricien auprès de sources informées indiquent également que d’autres contacts sont approfondis pour pouvoir disposer des “Tugs” et autres équipements pour les besoins de cette opération de remorquage. Des indications émanant de la Shipping Division laissent comprendre qu’un équipage composé de 20 personnes devrait effectuer le déplacement à Maurice dans une semaine, soit au plus tôt le prochain week-end pour dégager un Refloatation and Salvage Plan. Mais les autorités seraient aussi en attente d’une confirmation d’arrivée d’une équipe de six personnes dans les prochaines 24 heures à cet effet.

Pour l’heure, les discussions sont en cours du côté du Singapour et de Madagascar pour s’approvisionner en ces « tugs ». On affirme qu’une fois tous les moyens logistiques, dont des équipements cruciaux pour mener à bon port cette mission réunis, l’équipe de Smit Salvage devrait pouvoir organiser son vol cargo pour le débarquement à Maurice.

Dans le cadre des discussions d’hier, sous la présidence d’Enrico Donat de la Shipping Division, les Japonais d’Okiyo Maritime Corporation ont choisi un contact local pour agir comme son agent dans le cadre de cette Salvage Operation, soit la compagnie Port Agency Services. Les services d’une compagnie de plongée locale Immersub ont aussi été retenus pour effectuer les premiers constats sous l’eau aux abords du point de naufrage. D’autre part, la vingtaine de membres de l’équipage à bord du Wakashio, dont un ressortissant indien, deux Sri-Lankais et 16 Philippins devront subir des tests à la COVID-19 avec une équipe mauricienne devant se rendre sur le navire incessamment.

En ce qui concerne l’enquête policière, des sources bien informées avancent que le capitaine du navire n’a pas encore donné de détails sur les circonstances dans lesquelles le Wakashio a échoué sur les récifs de Pte-d’Esny. « Il nous a fait comprendre qu’il est en contact avec son employeur et que sa priorité est d’assurer qu’il n’y ait pas un déversement d’huile en mer ». Au sujet des allégations à l’effet que des membres d’équipage auraient abandonné le vraquier avant cet incident, les Casernes centrales disent ne pas être en présence de ces informations à ce stade, mais que différentes thèses sont étudiées dont une éventuelle mutinerie, une panne d’électricité à bord qui fait que le navire ait dérivé ou encore une négligence de la part du capitaine.

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