Avec la reprise le 1er juillet : l’année scolaire post-COVID-19 le « La New Normal » pour 5 ans à venir

« Difficile de revenir au calendrier janvier-novembre sans diminution de la durée des grandes vacances scolaires »

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Le confinement national a bouleversé d’une manière drastique le calendrier scolaire établi depuis la période coloniale, avec l’alignement pour la période 2020-2022 sur celui des pays de l’hémisphère Nord, c’est-à-dire avec l’année scolaire commençant vers la fin juin pour terminer à la fin avril. Un changement qui entraîne obligatoirement un grand décalage aux examens du SC/HSC, qui se tiendront en milieu d’année, au lieu d’octobre-novembre. Des chefs d’établissements, des enseignants ainsi que des parents demandent au ministère de l’Education de venir confirmer si le nouveau calendrier en vigueur dès le 1er juillet sera ou non l « New Normal», car il serait difficile, selon des professionnels de l’éducation, de revenir au calendrier initial après les examens de 2022 sans d’autres changements majeurs dans la vie de l’école. Un minimum de cinq ans est avancé avant un retour à l’ancienne normalité.

D’après les informations officielles communiquées par la vice-Première ministre et ministre de l’Education, Leela Devi Dookun, l’année scolaire 2021-2022 débutera le 25 juin 2021 et durera jusqu’au 29 avril 2022. Quant aux examens de Cambridge pour la fin du cycle secondaire, ils se dérouleront encore une fois durant la période avril-mai-juin. À travers le monde, les pays utilisent deux types de calendriers scolaires, en fonction de leur situation géographique, et donc qu’ils se trouvent dans l’hémisphère Nord ou l’hémisphère Sud.
Au Nord, à l’instar de l’Europe et de l’Amérique du Nord, l’année scolaire débute ainsi en juillet/août, ou en septembre, pour prendre fin en avril-mai ou début juin. Tandis que dans l’hémisphère Sud, elle commence en janvier ou février pour se terminer en novembre ou décembre, comme en Australie, et à Maurice, jusqu’à l’avant-confinement, de janvier à novembre. Que ce soit pour les pays de l’hémisphère Nord ou ceux de l’hémisphère Sud, les grandes vacances scolaires sont programmées pour la période estivale.

« Il serait bon que la ministre de l’Education apporte des clarifications dès maintenant sur l’année scolaire, sinon nous serons à cheval entre deux calendriers possibles, et cela n’est pas sain pour le bon déroulement de l’éducation. En restant dans le flou, nous ne pourrons planifier les choses comme il se doit », réagit Bashir Taleb, directeur du Form VI Islamic Cultural College et président de la Fédération des managers. Selon ce dernier ce nouveau calendrier comporte des avantages comme des inconvénients, et il serait bon que le ministère en discute avec tous les “stakeholders” de l’éducation, car « c’est un grand changement dans la culture de notre système éducatif ».

En tout cas, les managers des collèges privés des zones 2 et 3, invités à une réunion avec la ministre lundi dans le cadre de la reprise de l’école, comptent bien soulever le sujet. « La ministre devrait être en mesure de donner des informations sur le calendrier qu’on aura après l’année scolaire se terminant en avril 2022, et elle ne peut continuer de répondre qu’il “faut attendre” », est d’avis un directeur de collège des Plaines-Wilhems.

Plusieurs directeurs d’établissements secondaires ne manquent pas de faire remarquer que le dernier trimestre pour l’année scolaire 2020-2021 et celle de 2021-2022, précisément de janvier à avril, coïncident avec la saison des fortes pluies et des cyclones. Sans compter un nombre important de jours fériés durant les quatre premiers mois de l’année.
« Le dernier trimestre est crucial dans la préparation aux grands examens de fin d’année scolaire. Or, tout le monde sait que les classes en début d’année sont souvent interrompues, soit à cause des jours fériés, soit en raison du mauvais temps », soulignent des responsables de collège.

En attendant les précisions de la ministre, des professionnels de l’éducation s’accordent à dire qu’il serait très difficile actuellement de revenir au calendrier traditionnel, soit de janvier à novembre. Ils ajoutent qu’une des options pour pouvoir démarrer fin janvier ou début février serait d’écourter considérablement les grandes vacances scolaires pendant au moins les cinq prochaines années. « Au lieu de deux mois de congé en fin d’année scolaire, on en aurait seulement un. De fait, en 2026 nous pourrions alors commencer l’année scolaire début février », selon les calculs d’Ally Yearoo, enseignant d’un collège d’Etat. « Mais dans un tel scénario, on aura alors une date différente chaque année pour la tenue des examens de Cambridge. Est-ce que ce serait raisonnable de changer de date à chaque fois ? » demande-t-il.

Une autre possibilité pour pouvoir retourner au calendrier « normal » serait l’allongement de la journée scolaire jusqu’à 15h30 pour le secondaire durant une certaine période. Mais cette suggestion ne plaît pas. « Personne ne voudra de cette option, car l’heure de la fin des classes coïncidera avec la sortie des bureaux, et les élèves seront alors confrontés à un gros problème de transport pour rentrer chez eux », rétorquent des enseignants.

Ce changement de calendrier scolaire ainsi que de la saison d’examens de Cambridge donne lieu à d’autres questions pertinentes, et auxquelles les réponses des responsables de l’Education sont très attendues. En effet, certaines personnes se demandent si les examens d’octobre/novembre proposés habituellement par Cambridge seront maintenus ou abolis à l’avenir, car les “private candidates” avaient jusqu’ici la possibilité de prendre part soit aux examens de mai-juin, soit ceux d’octobre-novembre. Des parents voudraient aussi savoir si l’Université de Maurice et les autres institutions d’études supérieures publiques et privées à Maurice ont déjà envisagé de repousser la date de leur rentrée universitaire, habituellement fixée en août, étant donné que les résultats de HSC seront proclamés l’année prochaine à cette même période.

Par ailleurs, une autre importante interrogation subsiste : Cambridge International Examinations aurait-elle des exigences qu’elle a formulées auprès des autorités mauriciennes compte tenu de la spécificité des questionnaires dédiés à Maurice pour mai/juin?

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