(Aviation) Chez les membres du Cabin Crew : Des risques d’infections multiples à la COVID-19 perdurent

Les différentes de politiques d’auto-isolement entre le personnel navigant et le personnel de conduite et technique favorisent cette situation

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AMCCA : « Il doit y avoir uniformité des mesures, puisque tous les employés de l’aviation travaillent dans le même environnement »

L’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA) pointe du doigt les risques de contamination à la COVID-19 associés à l’application différenciée de l’auto-isolement par le personnel de cabine et celui des équipages de conduite et techniques. C’est ce qui ressort d’un courrier adressé en fin de semaine dernière aux administrateurs, Sattar Hajee Abdoullah et Arvind Gokhool, et les membres de l’équipe dirigeante d’Air Mauritius.
Selon le personnel navigant, cette configuration de risque majeur d’infection au virus de COVID-19 s’est produite heureusement sans dommages jusqu’ici, avec le commandant de bord qui a contracté le virus, lundi dernier, et les deux autres pilotes, qui l’accompagnaient et qui sont repartis dans une autre mission avec d’autres collègues du personnel navigant. De ce fait, il est urgent d’agir pour prémunir les prochains vols de telles configurations à gros risques.
En référence au manuel sur la santé et la sécurité du personnel de l’aviation, l’AMCCA soutient que les membres du personnel de cabine « respectent à la lettre » le protocole de l’auto-isolement de sept jours et le test PCR le huitième jour pour les vols sur Rodrigues. Par contre, elle dit constater que « ce n’est pas le cas des équipes techniques et de conduite ». Ainsi, si un membre de l’équipage technique ayant effectué un vol international, qui a été infecté, est appelé à effectuer un autre vol dans les sept jours qui suivent, il pourrait devenir un vecteur de transmission. Par conséquent, le risque potentiel d’infecter les membres de l’équipage de cabine est réel.
Selon l’AMCCA, cette situation s’est vérifiée la semaine dernière, quand un commandant de bord a été testé positif à la COVID-19. Entre-temps, deux de ses collègues, qui avaient voyagé avec lui, ont effectué d’autres vols pendant les sept jours obligatoires d’isolement, exposant de fait d’autres membres d’équipage à une contamination possible. Si ces deux pilotes s’étaient retrouvés positifs au virus, cela aurait pu engendrer une propagation rapide de l’infection parmi les autres membres d’équipage, et favoriser celles de leurs familles, et par extension, d’autres citoyens du pays.

L’auto-isolement à la maison

Dans le sillage de cette affaire, l’AMCCA en profite pour remettre une couche sur leur revendication restée sans réponse positive jusqu’ici. À savoir qu’un logement alternatif est obligatoire pour ceux qui reviennent d’un voyage. L’AMCCA insiste de plus sur le fait que, si un logement avait été fourni pour l’auto-isolement de tout l’équipage, aujourd’hui tous les employés de ce vol et les membres de leur famille n’auraient pas été soumis à la quarantaine forcée de 14 jours. Cette situation aurait dû être évitée, car elle implique que les enfants de la famille du pilote ne peuvent aller à l’école pendant quelques jours et que les conjoints ou parents ne peuvent, eux, se rendre au travail, ce qui constitue un risque pour leur emploi dans la situation actuelle.
L’AMCCA insiste pour que le protocole sanitaire en vigueur soit strictement respecté aussi bien pour le personnel de cabine que pour le personnel de conduite et technique. Elle affirme toutefois que « cela n’est pas le cas actuellement » et constate que, pour le bon fonctionnement du protocole sanitaire en place, il doit y avoir « uniformité des mesures » puisque tous les employés de l’aviation travaillent dans le même environnement. L’AMCCA recommande ainsi, pour le bien-être de tous, qu’aucun équipage ne soit appelé à effectuer des vols dans les sept jours précédant le test PCR.

Tout en affirmant de toujours s’efforcer d’atteindre les buts et les objectifs de la compagnie aérienne nationale, l’AMCCA demande aux administrateurs de répondre à trois questions pour qu’elle puisse élaborer ses recommandations en termes de protocole sanitaire pour l’équipage en cours de formation sur simulateur à l’étranger, pour les auditeurs de santé et le personnel effectuant aussi bien des vols commerciaux que de fret :

1) Une évaluation des risques pour la sécurité a-t-elle été réalisée en ce qui concerne la gestion de l’équipage de conduite en cours de formation sur simulateur dans le contexte du protocole sanitaire en vigueur ?
2) Une évaluation des risques pour la sécurité a-t-elle été réalisée en ce qui concerne la gestion des auditeurs de la santé et de la sécurité sur déclaration générale pour effectuer des audits de santé et de sécurité et toutes les tâches connexes qui peuvent être assignées aux membres de l’équipage de conduite/de cabine par la direction ?
3) Une évaluation des risques pour la sécurité a-t-elle été réalisée sur la gestion du personnel de cabine effectuant des vols commerciaux et de fret réguliers avec le protocole sanitaire existant ?
L’AMCCA s’attend à ce que les réponses à ces questions soient soutenues par des arguments documentés afin de remédier rapidement aux failles du système et pour atténuer les risques d’infection au virus à bord des courriers d’Air Mauritius, en particulier ceux revenant de l’étranger, afin de garantir la sécurité sanitaire de Maurice.

 

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