Aviation civile : MK émet Rs 500 M d’actions de préférence

  • Le board applique une formule de capitalisation de la compagnie aérienne sans altérer, pour ne pas dire perdre le contrôle
  • Le PM cite l’exemple de Dubayy pour justifier la prise de participation de la compagnie aérienne nationale de 20% au sein d’Airports of Mauritius

En attendant de publier le bilan pour l’exercice financier se terminant au 31 mars prochain, avec ce que le monde des affaires prévoit comme des « dégâts considérables », la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, multiplie les initiatives. Ainsi, après avoir entériné une prise de participation de 20% au sein d’Airports of Mauritius Ltd en fin de semaine dernière, le board de la compagnie aérienne nationale a approuvé en ce début de semaine l’émission de Rs 500 millions d’actions de préférence. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une restructuration du capital d’Air Mauritius, une des mesures abordées par le Top Management en marge de l’annonce des pertes de Rs 1 milliard pour les neuf premiers mois de l’année financière, soit au 31 décembre dernier.

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À ce stade, très peu d’indications sont disponibles sur la levée de fonds de Rs 500 millions par Air Mauritius sur le marché. Le seul élément d’informations disponible est sous forme de Cautionary Announcement au terme de la “Listing File 11.3” de la Stock Exchange of Mauritius et de la Securities Act 2005. De ce fait, Air Mauritius confirme une émission de Preference Shares pour un montant de Rs 500 millions.

Ces actions de préférence seront émises après le feu vert des actionnaires de même que l’approbation des Statutory and Regulatory Bodies. Air Mauritius prend le soin de souligner que cette nouvelle catégorie d’actions ne sera pas cotée à la Bourse. Aucun détail sur ladite émission des Preference Shares ou encore sur les conditions de rémunération de ces mêmes actions.

Cette démarche d’Air Mauritius est diversement interprétée, non seulement dans le milieu du monde des affaires ou encore sur le plan politique avec ce qui se présentait jusqu’ici comme des “Jewels in the Crown”, prenant du plomb dans l’aile. « Il était évident que la compagnie aérienne ne pouvait échapper à une recapitalisation au vu des investissements massifs dans le renouvellement de la flotte. Toutefois, le Board a cru vouloir jouer au plus fin en procédant à une émission d’actions de préférence. C’est une recapitalisation déguisée, sans pour autant altérer le contrôle d’Air Mauritius. Voilà en quoi se résume l’opération du 2 avril », fait-on comprendre dans les milieux avisés après la Cautionary Announcement.

Le débat sur les Preference Shares de Rs 500 millions déborde également sur la problématique de l’endettement de la société. Des spécialistes en comptabilité soulignent que, pour les International Financial Standards Reporting, des fonds gérés par l’émission des actions de préférence constituent des dettes. D’autres sources, s’appuyant sur les pratiques et procédures adoptées au niveau du Fonds monétaire international, contestent cette définition de la dette par le truchement d’Issue of Debentures.

D’autre part, profitant d’une Parliamentary Question du député indépendant Kavi Ramano à l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a justifié les 20% au sein d’Airports of Mauritius Ltd en citant l’exemple de Dubayy. « With regard to the difficult financial situation of Air Mauritius and taking into account what has been the practice in other countries with regard to airlines, we have seen that they have not been restricted only to the business of carrying passengers. In other countries like Dubai and so on, they have also invested in, let’s say, operations that are incidental to the airline business and, of course, airport being the main place where people have to come for taking a plane, therefore, we have thought it fit that they should also invest and be part of these companies », devait-il faire comprendre.

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