Bilan financier : la filière cannière préoccupe davantage le groupe IBL

Arnaud Lagesse, CEO : « Que va-t-on faire des milliers d’employés du secteur, des usines de raffinage, de broyage, d’énergie ?»

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Le Chief Executif Officer (CEO) du groupe IBL, Arnaud Lagesse, est intervenu mardi au cinéma Star lors de la présentation de son bilan financier se terminant au 30 juin 2019. Il s’est attardé à cette occasion sur la remise en question de la filière cannière à Maurice, rappelant qu’en l’espace de 10 à 15 ans, la production nationale aura diminué de moitié, passant de 640 000 tonnes à 320 000 tonnes cette année. Pire : d’ici cinq ans, dit-il, l’industrie produira moins de 200 000 tonnes.

« La question que l’on se pose est de savoir comment valoriser les 15 000 hectares de terrains d’Alteo. Comment sécuriser un environnement écologique, qui est aujourd’hui occupé par des terres à canne, qui seront en partie abandonnées car elles ne seront plus rentables ? Que va-t-on faire des milliers d’employés du secteur, des usines de raffinage, de broyage, d’énergie ? Ce sont les vraies questions que se posent les producteurs à Maurice alors que nous savons tous que Alteo est l’acteur majeur en termes de volumes », a-t-il dit.

Le niveau de production en Afrique, et plus particulièrement au Kenya, est « acceptable » cette année, dit-il. Le prix du sucre « est aussi intéressant » et c’est en Tanzanie que le coût de production est le moins élevé. « Mais tout cela est contrebalancé par un bain de sang dans la filière cannière à Maurice. Cependant on a des solutions. La mécanisation à outrance, la valorisation des terres marginales pour des projets immobiliers, à l’instar d’Anahita… »

Le groupe a enregistré des pertes de Rs 280 millions provenant d’Alteo cette année. « Cependant, si nous savons produire 200 à 300 000 tonnes correctement à un coût compétitif et à haute valeur ajoutée, il y aura certainement un avenir pour le sucre à Maurice. Il faudra valoriser également les sous-produits, comme la bagasse, qui est un combustible fantastique pour l’énergie. » Le CEO d’IBL concède que la filière cannière est un « sujet difficile en ce moment », qui préoccupe l’ensemble des dirigeants sucriers du pays ainsi que le conseil d’administration du groupe IBL.

Présentant le bilan financier du groupe, Arnaud Lagesse a affirmé que le chiffre d’affaires d’IBL Ltd a connu une hausse de 7% pour atteindre Rs 39, 6 milliards. Les profits avant impôts sont en baisse par rapport à ceux enregistrés en 2018. Ils s’élèvent désormais à Rs 1,78 milliard, contre Rs 2,7 milliards l’année dernière, profits qui résultaient notamment de la vente d’Abax, qui avait rapporté au groupe Rs 777 millions. « Les bénéfices découlant de la profitabilité avant taxes, et hormis les autres gains et pertes, a progressé de 8% pour atteindre Rs 2,1 milliards », a indiqué le CEO du groupe.

Building & Engineering :

Les résultats de UBP sont en hausse. Les projets infrastructurels entrepris à travers le pays contribuent à ce  résultat. Manser Saxon a réalisé deux gros projets en 2017-2018, une performance non reconduite cette année. Les contrats de construction de bateaux étant en baisse cette année, les revenus du chantier naval ont par conséquent baissé également.

Commercial :

Winner’s poursuit son expansion, avec Winner’s Hyper à Trianon inauguré en novembre dernier et le lancement du site d’e-commerce. Ces investissements stratégiques ont engendré des coûts importants liés à sa restructuration et à son développement commercial.  BrandActiv et HealthActiv ont affiché de meilleurs résultats, et ce, malgré une concurrence accrue et une pression plus importante sur les marges.

Financial & Other Services :

La performance d’AfrAsia est un signe positif. Eagle Insurance souffre du fort taux de réclamation, ce qui a eu un impact négatif sur ses résultats cette année. DTOS enregistre une augmentation des coûts liés à son développement commercial.

Hospitality :

Le LUX * Grand Gaube contribue à la solide performance. Tous les hôtels étaient opérationnels au cours de la période et, par conséquent, le pôle a enregistré des revenus globaux plus élevés. Une légère diminution du taux d’occupation a été compensé par une augmentation des tarifs des chambres. Le Merville Hotel est en cours de reconstruction et rouvrira ses portes sous le nom de LUX * Grand Baie au cours du premier semestre 2021.

Manufacturing & Processing :

Chiffre d’affaires et bénéfices en hausse avec PhoenixBev faisant preuve de robustesse   malgré des perturbations de ses opérations au cours du deuxième semestre de l’année écoulée. Le  secteur des fruits de mer s’est  rétabli par rapport à l’année dernière lorsque les quotas de pêche avaient pesé sur les performances.

Agro :

Les conditions difficiles continuent d’affecter les résultats. Les résultats positifs des opérations en Tanzanie et au Kenya n’ont pas été suffisants pour contrer l’impact du faible prix du sucre à Maurice. Alteo a subi des pertes importantes sur les ‘impairments’ de ses bâtiments industriels dont la part d’IBL Ltd s’élève à Rs 280 millions. Property :

L’immobilier a connu une croissance au cours de l’année. Bloomage a augmenté sa surface de location brute au cours de l’année et le nouvel hôtel Groupe a ouvert ses portes sous la marque SALT en novembre 2018. Cette nouvelle marque a été très bien accueillie. La performance de BlueLife continue à faiure face à un faible volume des ventes de ses stocks en phase de développement.

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