Bombe à retardement de Rs 700 M : Controverse et polémique sur le « rapport » de la BAD au PM

BAD maintient : « They cannot be shared even (…) because the reports are not conclusive of any due process rights and so the sharing of such material with third parties could violate due process rights »

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L’Attorney General’s Office déjà en contact avec la Central Authority au Danemark par voie de Mutual Legal Assistance pour accéder aux dossiers formels sur la corruption à la BWSC

Le document brandi à l’Assemblée nationale par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur la St-Louis Gate, avec la bombe à retardement de Rs 700 millions, alimente la polémique et suscite la controverse sur l’échiquier politique. Sur la base de la teneur de cette communication officielle de la Banque africaine de développement (BAD) portant sur des « sanctionable practices », dont s’est rendue coupable la firme danoise, Burmeister & Wain Scandinavian Contractor A/S, Pravind Jugnauth a révoqué, jeudi dernier, Ivan Collendavelloo de ses fonctions de Deputy Prime Minister, avec L’Alliance Morisien orchestrant une campagne contre le leader du MMM, Paul Bérenger, au sujet de ces allégations de pots-de-vin « to officials of the Mauritian Administration though third parties ». Intervenant à l’Assemblée nationale en fin de soirée d’hier, le Whip de l’opposition, Shakeel Mohamed, est revenu sur cette affaire en affirmant que « la BAD ne m’a pas confirmé de rapport envoyé au PM ». En parallèle, l’Attorney General’s Office a initié en début de semaine les procédures sous la Legal Mutual Assistance avec la Central Authority au Danemark en vue d’être en mesure d’accéder aux détails des enquêtes menées dans ce pays depuis avril 2018 dans ce scandale de fraude et de corruption.

Sur la base d’un échange de correspondances avec l’Office of Integrity and Anti-Corruption de la BAD, Shakeel Mohamed s’est évertué à prendre à contre-pied le Premier ministre avec les réponses fournies dans la matinée lors de la Private Notice Question (PNQ) sur la St-Louis Gate. « His (Pravind Jugnauth) concept of cleanliness of the Prime minister is different. He decides to be selective in a report that supposedly was given to him by the African Development Bank specifically by Mr Alan Bacarese. I have been in contact with the ADB. I have exchanges with the ADB via emails. And he has not been able to confirm any report whatsoever was given to the Prime minister », soutient le Whip de l’opposition.

Cette déclaration de ce Front Bencher de l’opposition devait donner lieu à des protestations, le Speaker Sooroojdev Phokeer intervenant pour sommer le député de lui remettre les copies de ces échanges électroniques. Mais l’orateur devait soutenir qu’il allait obtempérer aux ordres de la présidence à la fin de son intervention.

Néanmoins, la polémique ne s’arrête pas là. La question qui interpelle au sein de l’opposition est que sur la base des directives de la BAD, le Premier ministre était-il habilité à communiquer les détails de ce résumé à Ivan Collendavelloo, une des Frontline Parties citées dans la St-Louis Gate avec un contrat de Rs 4,3 milliards pour la réhabilitation de la centrale thermique. En date du 14 juin, tout en refusant « to assist with your request for copies on our internal documents, agreements and reports on this matter », suite à une demande formelle de Shakeel Mohamed, la BAD apporte une précision.

« They (internal documents, agreements, and reports) cannot be shared even with our shareholders because the reports are not conclusive of any due process rights and so the sharing of such material with third parties could violate due process rights », écrit Alan Bacarese de la Banque africaine de développement dans un courrier adressé au Whip de l’opposition, tout en ajoutant que « Public Integrity and Anti-Corruption reports are very sensitive and covered by appropriate levels of confidentiality ».

Dans les rangs de l’opposition, l’on déduit que « cette manœuvre avec ce document de la BAD relève d’une campagne de ‘zet labou’ orchestrée contre le leader du MMM. Ni plus ni moins ». L’on dénonce également le faux pas du Premier ministre en partageant les détails de ce dossier avec un potentiel Indictee dans cette enquête. Par contre, à l’hôtel du gouvernement, l’on rétorque que « l’ancien DPM et leader du ML a été révoqué par le Premier ministre sur la base du même document ».

D’autre part, dans un autre ordre d’idées, Le Mauricien a appris de sources autorisées que l’Attorney General’s Office a déjà établi les contacts avec la Central Authority au Danemark aux termes de la Legal Mutual Assistance. Cette démarche vise à obtenir tous les documents en possession des enquêteurs danois et de la BWSC sur cette affaire de corruption avec le chiffre de Rs 250 millions mentionné par le leader de l’opposition, Arvin Boolell, à l’Assemblée nationale hier. Ces documents et Pieces of Evidence seront ensuite remis à l’Independent Commission Against Corruption pour la suite de l’enquête.

Affaire à suivre.

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