Bombe à retardement de Rs 700 M — Hôtel du GM : Court-circuit !

– Le résumé transmis par la BAD comprend également les noms de Bertrand Lagesse, représentant local de BWSC, et d’Alain Hao Thyn Voon, de PAD & Co Ltd

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– L’ICAC multiplie les contacts avec la BAD et la firme danoise BWSC pour des compléments d’informations avant les premières convocations “under warning”

C’est le court-circuit sur l’échiquier politique avec le Saint-Louis Gate et la bombe à retardement de Rs 700 millions. Deux semaines après les révélations explosives de la Banque africaine de développement (BAD) au sujet de pots-de-vin à des « officials of the Mauritian administration through third parties » dans l’allocation du contrat de “Redevelopment” de la centrale thermique Saint-Louis de Rs 4,5 milliards, le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo, a été révoqué par le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Le nom de l’ex-No 2 de L’Alliance Morisien et leader du Muvman Liberater figure dans un document d’une vingtaine de pages transmis par la BAD au gouvernement. Initialement, il avait refusé d’obtempérer à la demande de Pravind Jugnauth de “step-down”, le temps que durerait l’enquête initiée dans cette affaire portant atteint à l’intégrité de Maurice sur le plan international.

Toutefois, la clé de ce scandale de corruption pourrait se retrouver entre les mains de deux intermédiaires, dont les noms figurent en bonne position dans le résumé en possession du Premier ministre et remis à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) à des fins d’enquête. Le premier nommé est Bertrand Lagesse, représentant local de Burmeister & Wain Scandinavian Contractor A/S (BWSC) et le second n’est autre qu’Alain Hao Thyn Voon, un des responsables de la société PAD & Co. Ltd, l’un des “frontline subcontractors” pour la mise à exécution du projet de réhabilitation de la centrale thermique de Saint-Louis.

Même si ces deux derniers, dénoncés comme des intermédiaires pour l’arrosage des officiels “of the Mauritian administration” nient toute connaissance des dessous-de-table de ce contrat, ils intéressent l’ICAC à plus d’un titre. Ils pourraient être parmi les premiers à être inquiétés sous la Prevention of Corruption Act (PoCA) et la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA). Mais dans l’immédiat, l’ICAC se concentre sur l’analyse des documents “impounded” au QG du Central Electricity Board, au ministère des Utilités publiques, à l’Independent Review Panel et au Central Procurement Office. En parallèle, des échanges se multiplient avec la BAD et BSWC pour des compléments d’informations. De son côté, la direction de BWSC a confirmé son entière collaboration sur l’enquête « while safeguarding our legal and other obligations » en vue de faire la lumière sur ce cas de corruption avérée…

Pravind Jugnauth : « Finn mentionn montan larzan ek a ki finn done »

L’Investigation Report de la BAD remis à l’ICAC par le Premier ministre mentionne les noms d’Ivan Collendavelloo et de Paul Bérenger entre autres

Steven Obeegadoo, nouveau DPM, hérite du portefeuille du Tourisme, alors que Joe Lesjongard passe à l’Énergie et les Utilités publiques

Le Premier ministre et leader de L’Alliance Morisien, Pravind Jugnauth, a révoqué hier le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques et leader du Muvman Liberater, partenaire de L’Alliance Morisien, Ivan Collendavelloo, en marge de la Saint-Louis Gate avec la bombe à retardement de Rs 700 millions. Ce développement est intervenu à l’issue de 24 heures de tractations au niveau du Prime Minister’s Office à la réception d’un Investigation Report de la Banque africaine de développement (BAD) sur les « fraudulent and corrupt practices » avec l’allocation du contrat de 67 MW St-Louis Redevelopment Project de Rs 4,5 milliards à la firme Burmeister and Wain Scandinavian Contractor A/S (BWSC). Il a appliqué le couperet de révocation avec le nom du No 2 du gouvernement cité dans le rapport de la BAD sur les allégations de pots-de-vin à des « members of the mauritian administration ». Pravind Jugnauth, entouré de ses Senior Ministers, a laissé entendre qu’il prend très au sérieux les points avancés par l’institution panafricaine de développement. « Finn mentionn montan ek a ki finn done », a-t-il déclaré.

« Ena bann valer ek bann prinsip ki finn touzour gid mwa. E lorla zame mo pa finn fer konsesion ek ou kapav kont lor mwa ki sa pa pou sanze pou kik se swa », soutient Pravind Jugnauth. Il avance que depuis la publication du communiqué de la BAD le 8 juin, il a engagé des contacts pour en savoir davantage sur ces affirmations de « sanctionable practices » dans le cadre du projet de la centrale St-Louis. « Mo finn rasanble mo ban linformasion. E mo ti dir ki mo pa kapav sanksionn kik se swa lor baz enn kominike ki pa mentionn nom personn. Ministre des Finances et Attorney General finn kontakte BAD. Mo finn resevwar enn rezime rapor l’Office of Integrity and Anti-Corruption BAD lor alegasion koripsion lor zafer St-Louis », poursuit-il.

Pravind Jugnauth ajoute que les “findings” qui lui ont été communiquées sont à prendre au sérieux. Il a précisé que le document qu’il a reçu de la BAD stipule clairement que des irrégularités ont été commises lors des exercices d’appels d’offres à la fois en 2014 et en 2015. « Ena plizir lezot findings ki bien grav. E parmi bann nom site ena Ivan Collendavelloo. Swit a sa mo finn koz ar li. E mo finn demann li pou Step Down le tan ki fer lanket e nou gagn plis eleman ankor par rapor a seki finn mentionne. Mo pa finn ziz dimounn avan ler me bann institision bizin kapav fer zot travay an indepandans ek transparans. Ivan Collendavelloo pa finn dakor pou Step Down ek mo finn desid pou revok li », s’est-il appesanti.

« Sa zafer la konsern plizir dimounn dan tender 2014 ek 2015. Li konpran kontrakter lokal ek azan lokal. E ena lezot personalite ki zot nom mentione y konpri Paul Bérenger lider MMM », affirme-t-il.

Le PM a aussi indiqué que le document qu’il a reçu a été remis à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC). Un réaménagement des responsabilités ministérielles est intervenu avec le portefeuille de l’Énergie et des services publics attribué à Joe Lesjongard et Steven Obeegadoo devenant le nouveau No 2 de L’Alliance Morisien et du gouvernement.

À l’heure des questions :

Ivan Collendavelloo parle de document farfelu de la BAD. Ne croyez-vous pas qu’une commission d’enquête est justifiée pour tirer au clair toute cette affaire ?

La BAD m’a envoyé un Investigation Report qui émane de son département de l’OIAC. C’est un département de renommée internationale et réputé pour ses enquêtes. Je prends ce document très au sérieux. Je ne suis pas là pour condamner qui que ce soit.

Mais quand ce document fait mention d’un de mes ministres, je ne peux pas traiter cette affaire à la légère. J’ai demandé à Ivan Collendavelloo de Step Down et de laisser l’enquête établir la vérité. Nous saurons à la fin si ce document est farfelu. Il y a une enquête initiée par l’ICAC. Ce document qu’on a est en fait un résumé.

Ce document fait partie d’un rapport qui a été réalisé par une firme indépendante de la BWSC. Une firme légale. Éventuellement l’ICAC comme une Investigating Body, a les capacités pour retracer les informations nécessaires. Une commission d’enquête n’aura pas ces pouvoirs et elle devra se contenter que des affirmations du CEB ou de ce qui a été publié et n’iront pas plus loin. Si vre mem nou anvi ki la lumiere fer, l’ICAC se lotorite ki pou kapav fer sa.

Le gouvernement envisage-t-il de prendre les devants à travers une Mutual Legal Assistance avec les autorités danoises ?

Certainement. J’ai dit que vous pouvez compter sur moi pour faire toutes les démarches et les procédures nécessaires pour avoir toutes les informations nécessaires dans cette affaire.

Pouvez-vous donner les noms dont le rapport de la BAD fait mention ?

Je ne peux pas communiquer des noms. Les deux noms que j’ai cités sont des politiciens. Les autres je laisse à l’ICAC d’enquêter. Je ne divulguerai aucun nom.

N’avez-vous pas précipité la révocation d’Ivan Collendavelloo ?

Certainement pas. Je suis sûr que la population appréciera et réalisera que l’enquête déterminera la vérité. Une institution internationale a émis un rapport qui va aussi loin en mentionnant des noms. C’est grave et sérieux. Je ne suis pas juge. Comme Premier ministre je veux que les enquêtes se fassent en toute indépendance et qu’il ne soit pas perçu que nous gardons un ministre en poste alors qu’il fait l’objet d’une enquête.

Mo pa pe dir ki linn fer sa. Mo konn Ivan Collendavelloo tre bien. Après, on aurait crié Cover-Up ou manipulation. Je peux avoir une opinion personnelle. Il y a des gens qui ne sont pas fautifs mais qui ont dû Step Down en raison des procédures. Li kapav pa vre. Li kapav vre. Kot mo pou kone mwa? Éventuellement chacun donnera sa version.

Y a-t-il un malaise avec le Muvman Liberater ?

Cela n’a pas été plaisant du tout pour moi. Ivan Collendavelloo a été un partenaire que j’ai de tout temps respecté. C’est quelqu’un avec qui j’ai travaillé très bien depuis l’ancien gouvernement. Malheureusement je dois assumer mes responsabilités comme Premier ministre. C’est la preuve. Mo pena problem avek ML mwa. Mo pena okenn problem ek ban mamb ML. J’ai eu un désaccord avec le leader du ML sur une question de principe. Et j’ai eu à prendre une décision.

ST-LOUIS GATE | Opération « Fizib Sote » : Le DPM : « Des allégations farfelues, d’où mon refus de Step Down »

Le leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo, qui rencontrait la presse hier après-midi à son bureau après sa révocation en tant que Premier ministre adjoint et ministre des Utilités publiques, affirme avoir été révoqué par Pravind Jugnauth « sur la base d’un papier contenant des allégations farfelues » formulées à son encontre. Il dit avoir rencontré le Premier ministre une première fois mercredi matin et avoir refusé de “step-down”, comme le lui avait demandé Pravind Jugnauth. Dressant la chronologie des événements, il a ensuite eu une séance de travail avec plusieurs ministres dans l’après-midi avant de rencontrer à nouveau le Premier ministre, où il a confirmé son intention de « ne pas step-down ». De ce fait, le Premier ministre a usé de ses prérogatives constitutionnelles pour demander au président de la République, Pradeep Roopun, de révoquer Ivan Collendavelloo du gouvernement.

Poursuivant sur les circonstances de sa révocation, Ivan Collendavelloo explique que la compagnie danoise BWSC avait demandé à des avocats danois, sur la base des allégations de corruption dans le cadre du contrat de la centrale thermique de Saint-Louis, que les conclusions soient portées à la connaissance de la Banque africaine de développement (BAD). Par la suite, la commission d’intégrité de la BAD avait initié une enquête, qui avait révélé que des politiciens mauriciens étaient impliqués dans une affaire de corruption.

« Le Premier ministre m’a informé qu’il avait obtenu un document de la BAD, qu’il m’a montré. Selon ce papier, la compagnie danoise BWSC aurait donné de l’argent à deux entités mauriciennes différentes dirigées par deux Mauriciens et que l’intention de la compagnie danoise était que cet argent soit versé à des hommes politiques locaux pour aider la compagnie dans son contrat. Selon ce papier, des hommes politiques locaux devaient donner des informations confidentielles pour aider la compagnie danoise à obtenir le contrat », ajoute Ivan Collendavelloo.

Les auteurs du document citent deux noms, soit le sien, alors qu’il était vice-Premier ministre et ministre des Utilités publiques, et celui du leader de l’opposition d’alors, Paul Bérenger. « Ma première réaction était qu’il s’agissait d’allégations bien farfelues. Je ne sais pas si on voulait nous donner de l’argent à nous deux, ou à nous deux séparément, mais, surtout, ce qui est très important, c’est qu’il n’y a rien qui dit que l’argent a été accepté ou a été pris, que ce soit par Paul Bérenger ou moi. J’ai dit au Premier ministre que ce sont des allégations si farfelues qu’on devrait faire une enquête afin de savoir s’il y a des traces et si l’argent a été payé », s’appesantit l’ex-Deputy Prime Minister.

Ce dernier ajoute que le Premier ministre lui a dit son embarras sur toute cette question et qu’il pensait qu’il aurait été mieux « ki mo step-down » comme ministre. « Je lui ai répondu qu’il fallait quelque chose de solide avant qu’il ne demande à un ministre de step-down, au lieu de se baser sur une allégation à l’effet que deux personnes devraient donner de l’argent à Paul Bérenger ou à moi. Je lui ai dit que je n’étais pas d’accord de step-down et que je l’aurais fait s’il y avait quelque chose d’un peu plus concret que cela », dit-il.

« J’ai rencontré cet après-midi (hier) le Premier ministre, qui a essayé de me convaincre de changer d’avis et qu’il pensait qu’il serait mieux que je step-down. Je lui ai dit le contraire. Il a cité le cas de Roubina Jadoo et je lui ai rappelé que dans son cas, il y avait une commission d’enquête, qu’elle faisait l’objet de plusieurs allégations et que c’est après la conclusion de la commission d’enquête qu’il a demandé à Roubina Jadoo de step-down. De même, dans son propre cas, dans le cadre de l’affaire MedPoint, il y a eu une longue procédure alors que j’étais persuadé de son innocence, et ce n’est qu’après la condamnation et la sentence qu’il avait démissionné. Je lui ai fait comprendre que toute cette affaire doit faire l’objet d’une enquête menée par l’ICAC afin de voir s’il a des éléments plus sérieux que ces allégations », maintient-il.

Et Ivan Collendavelloo de conclure : « Puisque nous étions en désaccord, il a exercé ses prérogatives et a demandé au président de la République de me révoquer comme ministre des Utilités publiques et comme Premier ministre adjoint. »

Interrogé par la presse, Ivan Collendavelloo a insisté sur le fait qu’il n’était pas au courant de l’enquête menée par la BAD avant le 8 juin dernier. Il a rejeté l’idée d’une commission d’enquête, préférant que l’enquête soit menée par l’ICAC, et affirmé qu’il répondrait aux questions des enquêteurs de la commission anti-corruption. Par ailleurs, il a refusé de révéler l’identité des deux intermédiaires dont les noms figurent dans le document en possession du Premier ministre, précisant n’avoir pas demandé à Pravind Jugnauth d’obtenir une copie du document.

En réponse à d’autres questions, il a affirmé n’avoir pas l’intention de solliciter des précisions à la BAD et qu’il comptait laisser les événements suivre leur cours. Quant à savoir ce que compte faire le Muvman Liberater au sein du gouvernement, le principal intéressé a indiqué qu’il discutera avec les dirigeants de son parti avant de prendre une décision.

Réactions

Navin Ramgoolam : « Une commission d’enquête s’impose »

Le leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, réclame l’institution d’une commission d’enquête sur toute l’affaire de la centrale thermique de Saint Louis. C’est ce qu’il déclare après la révocation d’Ivan Collendavelloo en tant que Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques.

« Il nous faut savoir qui sont les intermédiaires?  Pourquoi Pravind Jugnauth n’a pas donné les noms figurant sur le document en sa possession. La BAD a impliqué l’administration de Maurice, ce qui veut dire que dans le gouvernement certains ont touché des commissions. Il nous faut savoir qui sont ceux qui ont touché les Rs 700 M ou plus? Pourquoi un Certificate of Urgency avait été émis deux heures avant que l’IRP ne commence ses travaux pour entendre ceux qui contestaient l’allocation du contrat? », se demande le leader du Parti Travailliste.

Navin Ramgoolam a poursuivi en se demandant : « Est-ce que c’est le leader de l’opposition qui octroie les contrats? Pourquoi donc avoir cité le nom de Paul Bérenger? Qui était Premier ministre au moment de la signature du contrat? ».

« Bizin fer enn komision danket parski pa zis Ivan ki involved », a-t-il lancé en rappelant que dès le début quand Ivan Collendavelloo avait affirmé que la corruption s’est produite en 2014, il avait réclamé l’institution d’une commission d’enquête.  Il se dit certain de pouvoir bientôt obtenir le rapport de la BAD à travers ses contacts.

Paul Bérenger : « Cover-up à prévoir… »

« Notre régional No 19 s’est rencontré pour la première fois après le confinement le jour où Ivan Collendavelloo a été révoqué en tant que No 2 du gouvernement et ministre. Je rappelle que pour nous, il n’a jamais été élu et qu’il y a une pétition devant la Cour suprême. En temps et lieu, toute la lumière sera faite sur cette question »

« Tout au long de l’affaire Saint-Louis, j’ai réclamé la démission de Collendavelloo et l’institution d’une commission d’enquête, présidée par un juge sur toute cette affaire. J’ai dénoncé le fait qu’ils se sont cachés derrière l’ICAC, qui est une Cover-Up Machine.  Lorsque j’écoute sa bann-la swa ou rie swa ou zoure.  J’avais dit que Collendavelloo et compagnie nous inspiraient du dégoût maintenant c’est du mépris aussi. Mon panse ena en trik deryer tousala. Pravind Jugnauth et Ivan Collendavelloo continuent à parler de l’ICAC. Je n’exclus pas que tout cela soit une mise en scène qui débouchera sur une conclusion de l’ICAC à l’effet qu’il n’y a rien eu. Nou denons sa. Esey zet labou. C’est dégoûtant. Nous mettons au défi Ivan Collendavelloo de démissionner comme député aussi. Nous continuons à demander l’institution d’une commission d’enquête présidée par un juge de la Cour suprême. Peut-être qu’ils veulent détourner l’attention sur les autres scandales de ces derniers temps. Mais notre attention ne sera pas détournée d’aucune façon. L’affaire Saint-Louis est là. Il y a d’autres dont celle de Hyperpharma. Répondant à des questions, Pravind Jugnauth et Ivan Collendavelloo veulent détourner l’attention. »

Paul Bérenger souligne qu’Ivan Collendavelloo a affirmé que le document à la disposition de Pravind Jugnauth est farfelu. « Ce qui veut dire qu’il a été révoqué que une base farfelue et que le Premier ministre est farfelu ».

Arvin Boolell : « C’était inévitable »

« La révocation de Deputy Prime Minister était inévitable. Le Premier ministre doit informer la population sur toute la question. Nous demandons qu’il y ait une commission d’enquête. À ce jour, Ivan Collendavelloo n’a pas dit toute la vérité sur cette affaire et que par conséquent il devrait démissionner du Parlement. »

Bashir Jahangeer : « Tout un réseau à déraciner »

Je félicite le Premier ministre pour sa décision, même si elle est un peu tardive. Depuis 2015, je n’ai cessé de dénoncer cet appel d’offres fait sur commandes. Si on m’avait écouté à l’époque, on n’en serait pas là aujourd’hui. Je tiens également à dire qu’il n’y a pas qu’Ivan Collendavelloo dans cette affaire. Il y a tout un réseau bien ancré qu’il faut déraciner, car il faut en finir avec ces appels d’offres “tailor-made”. J’attends maintenant que les autres noms soient aussi dévoilés. Pour ma part, je suis satisfait d’avoir soulevé cette affaire dès 2015. Je n’ai aucun regret.

Ashok Subron : « Que le rapport soit rendu public »

Tous les documents relatifs à cette affaire doivent être rendus publics. Le peuple a le droit de savoir ce qu’ils contiennent. C’est tout à fait logique qu’Ivan Collendavelloo soit révoqué s’il est mis en cause dans le rapport. Cela démontre également qu’il y a tant de parasites autour des institutions d’Etat. Avec les gros corrupteurs qui circulent sur le plan local aussi bien qu’international, il faut un contrôle citoyen plus prononcé. Cette affaire révèle un système pourri. Quand on pense qu’il y a des gens qui ont été déconnectés parce qu’ils n’avaient pas d’argent pour payer leurs factures… Il faut rendre des comptes à la population.

Ismaël Rawoo déjà « très proche » du MSM

Ivan Collendavelloo n’a pas été en mesure d’entrer en contact avec son député du No 13, Ismaël Rawoo, après sa révocation, comme il l’a personnellement admis lors de sa conférence de presse hier. À Rivière-des-Anguilles/Souillac, cette nouvelle ne surprend pas. « Ismaël Rawoo était déjà très proche MSM. Il a posé sous la bannière du Muvman Liberater pour des raisons stratégiques. D’ailleurs, personne ne savait pendant la campagne qu’il était un candidat du ML, avant qu’Ivan Collendavelloo n’en parle dans un meeting à Rivière-des-Anguilles », disent les partisans du No 13.

Ces derniers rappellent que le parti d’Ivan Collendavelloo voulait marquer sa présence dans la circonscription bien avant la campagne de 2019. Il y avait notamment recruté un certain nombre de personnes, considérées comme des anciens du MMM et du PTr, au CEB. Ce qui avait provoqué la colère des partisans du MSM. « En fait, Ivan Collendavelloo voulait que l’ex-chairman du CEB Seety Naidu soit candidat au No 13. Mais il a dû se raviser quand le MSM a opté pour Renganaden Padayachy. Mais quand Zouberr Joomaye est parti au No 2, on a alors présenté Ismaël Rawoo comme un candidat du ML. » Notre interlocuteur rappelle que par le passé, l’Alliance Sociale avait présenté Tassarajen Pillay Chedumbrum comme candidat du MSM, mais que ce dernier « s’était révélé être un candidat du PTr après la cassure de l’alliance ».

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