Breach of Quarantine Act : Quand l’inconscience met en péril la santé d’autrui

Roupesh Hematlal, détenu en isolation au Vacoas Detention Centre

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Son épouse et ses enfants en quarantaine  à l’hôtel Ambre

Si son attente dans la Grande île a été trop longue pour revoir sa femme et ses enfants, il devrait patienter encore avant de pouvoir les revoir à nouveau. Il doit faire désormais avec l’isolation. Et pas des moindres, mais entre les quatre murs du Vacoas Detention Centre. Ce, alors qu’il jouissait de la belle vue sur la mer, il y a une semaine encore. Mais ce milliardaire pensait pouvoir passer entre les mailles du filet des surveillants. Il ne savait pas que s’il pouvait tromper la vigilance du personnel affecté à l’hôtel Ambre, il ne pouvait tromper celle du voisin, l’hôtel Salt of Palmar. Et, au final, son dîner avec son épouse lui aura coûté bien cher. Roupesh Hematlal est devenu, depuis lundi dernier, le premier accusé de Breach of Quarantine Act. Traduit devant le magistrat de la cour de Flacq, vendredi, il a été reconduit en cellule d’isolement au Vacoas Detention Centre jusqu’au 3 juillet. Sa femme et ses enfants ont été placés en quarantaine. Selon nos informations, l’épouse de l’homme d’affaires malgache qui détient la nationalité mauricienne sera aussi inquiétée par la justice.

Cette affaire fait grand bruit depuis lundi dernier et a forcé les Mauriciens à redoubler de vigilance « au cas où » les contrevenants du Quarantine Act auraient transmis le coronavirus sur le sol mauricien, alors que Roupesh Hematlal était censé être en quarantaine. Les faits se sont déroulés dans la soirée du 21 juin, entre 19h20 et 20h. Face à un manque de vigilance et un laisser-aller déploré un peu partout dans tous les centres de quarantaine, comme d’autres résidents placés à l’hôtel Ambre, l’homme de 45 ans, rapatrié de la Grande île à bord du vol MK 289 avec 125 autres passagers le samedi 20 juin, s’est aventuré sur la plage. Mais lui, contrairement aux autres, est allé rejoindre son épouse et ses enfants pour dîner à l’établissement hôtelier voisin. S’il pensait avoir déjoué la vigilance des surveillants, son escapade n’est pas passée inaperçue par les résidents du centre de quarantaine de l’hôtel Ambre et par la caméra de surveillance de l’hôtel Salt of Palmar, où il a dîné en compagnie de sa femme. C’est ainsi que, dès le lendemain, l’affaire a éclaté, forçant les autorités à placer l’épouse de Roupesh Hematlal en quarantaine, toujours à l’hôtel Ambre, alors que le mari, lui, a été conduit au Vacoas Détention Centre et placé en isolation, dans un contexte où trois cas positifs de Covid-19 ont été répertoriés à l’hôtel Ambre.

Depuis, les mesures de sécurité pour dissuader toute escapade ont été renforcées à l’hôtel Ambre, désormais délimité par des rubans jaunes “Do not cross”.

Mercredi, le General Public Health Superintendant a fait une déposition contre le milliardaire pour Breach of Quarantine Act. Traduit une première fois devant le magistrat de la cour de Flacq, il a été reconduit en isolement en cellule policière à Vacoas, jusqu’au 3 juillet, date à laquelle son affaire doit être entendue en cour. Il risque une amende allant jusqu’à Rs 500 000 et une peine d’emprisonnement ne dépassant pas cinq ans.

Qui est Roupesh Hematlal ?

Roupesh Hematlal, le PDG de HV Group, est un « Karana » (un colon indien de Madagascar), qui avec son frère Sanjeev, a déménagé de Madagascar à Maurice en 2001 suite au décès de leur père. L’énorme succès du conglomérat HV, distributeur officiel de Samsung à Maurice et dans l’océan Indien, leur a permis d’obtenir la nationalité mauricienne. Depuis, l’entreprise, qui opère principalement à Maurice et à Madagascar, a diversifié ses activités et opère également dans le secteur industriel, le commerce international, la distribution et la vente à travers les segments de biens de consommation courante, d’équipements de la maison du multimédia et des enseignes franchisées. Le groupe opère aussi dans le domaine de l’immobilier.

Ce n’est pas la première fois que l’homme d’affaires à la tête de HV Holdings, entreprise familiale qu’il dirige avec son frère, est inquiété par la police. En 2017, l’habitant d’un appartement de Bagatelle Les Résidences Belle-Rive dans la Smart City de Moka figurait parmi les 9 personnes arrêtées, dont l’ex-bookmaker Paul Foo Kune, par la brigade des jeux à Quatre-Bornes pour des parties de poker illégales. Une somme de Rs 1,5 million avait été saisie lors de cette descente et les joueurs, incluant Roupesh Hematlal, avaient été inculpés sous une accusation de « carrying on activities without licence ». Cinq ans plus tôt, en 2012, l’homme d’affaires avait aussi fait parler de lui au Parlement, lors d’une PNQ de Paul Bérenger au sujet de la vente de propriétés immobilières sur les pas géométriques au préjudice d’investisseurs étrangers.

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