BUDGET 2020/2021 – VISA : Hausse des droits d’accise sur la cigarette réclamée

Les mineurs de plus en plus touchés

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La consommation de la cigarette chez les jeunes, en particulier les mineurs, est un fait troublant. Même si la loi empêche que la cigarette leur soit vendue, ils peuvent facilement s’en procurer à chaque coin de rue. Cette situation devient de plus en plus inquiétante pour l’ONG VISA qui réclame une augmentation graduelle des droits d’accise sur la cigarette dans le prochain budget. L’objectif : décourager le tabagisme à Maurice et accroître les revenus du gouvernement pour financer des projets.

La demande d’une augmentation des droits d’accise sur la cigarette, selon Deowan Mohee, président de l’ONG VISA, fait suite à un rapport préparé par l’Université de Maurice, celle de Cape Town et l’ONG VISA en octobre 2018 et intitulé A review of excise taxes on cigarettes in Mauritius.  « Cette augmentation de la taxe est nécessaire pour que les fumeurs soient découragés de continuer avec la cigarette. Nous avons d’ailleurs noté une hausse de fumeurs parmi les jeunes », déplore le président. La situation à Maurice, dit-il, est très inquiétante surtout parmi les jeunes car « la cigarette est vendue au détail dans les boutiques », facilitant ainsi l’achat. Cette hausse des droits d’accise est d’une importance capitale pour Deowan Mohee car les jeunes qui fument deviennent accros à la cigarette, et à l’âge adulte, ils éprouvent de grandes difficultés à s’en sortir.

Le rapport présente trois options au gouvernement pour que la consommation de la cigarette soit réduite graduellement. Dans leur mémoire envoyé au ministère des Finances, l’ONG cite ces trois options qui, espère-t-elle, seront considérées pour le prochain budget. Ces options prennent en compte une période de quatre ans. La première option est l’augmentation de 15% des droits d’accise au bout des trois ans. À travers l’application de cette première option, une baisse de 15% dans le nombre de consommateurs devrait être observée sur quatre ans. La deuxième option est une augmentation de 40% des droits d’accise la première année et, une hausse continuelle de 15% annuellement. Ainsi, le nombre de consommateurs de la cigarette devrait chuter de 20%. La troisième option du rapport est une augmentation de 30% des droits d’accise la première année et une hausse continuelle de 20% chaque année sur quatre ans. Cela, selon les prévisions, cela fera chuter de 22% le nombre de fumeurs. Pour Deowan Mohee, une augmentation graduelle des droits sur la cigarette répond à la demande de l’OMS.

Si une de ces trois options est appliquée, il estime que le gouvernement sera le plus grand bénéficiaire grâce à la hausse des revenus que produirait cette augmentation de prix de la cigarette. Ne craignant nullement que cette hausse pourrait avoir un effet sur la popularité du gouvernement, il soutient que la santé publique doit être la priorité du gouvernement. Il déplore que les anciens budgets du gouvernement n’aient rien fait pour décourager la consommation de la cigarette qui gagne du terrain. « La cigarette n’est pas une denrée de base. Elle n’est nullement un produit de nécessité qui nous fait du bien. Au contraire, elle nous fait plus de tort », avance le président. Selon lui, le gouvernement mauricien doit s’inspirer du gouvernement philippin qui n’a pas hésité à augmenter les droits d’accise sur la cigarette pour protéger sa population et, de l’autre côté augmenter ses revenus pour ses projets.

Le président de VISA constate une recrudescence de mineurs qui fument. Selon ses chiffres, les jeunes de 13 à 15 ans sont de plus en plus touchés par le fléau de la cigarette. Les statistiques du ministère de la Santé révèlent que de 2003 à 2016, une hausse de 2,6% dans le nombre de jeunes a été notée, passant de 14,8% à 17,4%. Il trouve inconcevable que les mineurs puissent acheter leurs cigarettes dans les commerces, principalement les petites boutiques du coin. Pour que cette tendance s’arrête, il demande que les lois soient appliquées s’agissant de la vente de la cigarette aux mineurs. La vente de la cigarette au détail et des cigarettes électroniques doit cesser. Alors que l’importation du tabac est interdite à Maurice, Deowan Mohee constate que les “shishas louanges” sont toujours ouvertes à Maurice, encourageant la vente du tabac. Si les femmes ont aussi les droits égaux, il constate que les jeunes filles sont aussi consommatrices de la cigarette. Cette tendance est mondiale, dit-il, car l’industrie du tabac « veut montrer aux femmes qu’elles resteront minces » en consommant du tabac. Il déplore que des cigarettes « slim » ont aussi été créées pour attirer les filles. Selon lui, cette industrie a voulu montrer à la femme qu’en fumant, elle projette une image d’une femme intelligente, libre et dont la capacité est comme celle de l’homme. Or, pour lui, une telle image a entraîné des problèmes de santé chez la femme. En 2016, 3,9% de la population féminine fumait à Maurice et 38% d’hommes sont des fumeurs.

Pour décourager les fumeurs, Deowan Mohee demande au gouvernement de changer les images dissuasives sur les boîtes de cigarettes chaque année. Les images actuelles datent de dix ans. Pour ce président, les gens se sont tellement habitués à ces images qu’ils ne ressentent aucune crainte. Par ailleurs, dans le cadre de la Journée mondiale sans tabac célébrée le 31 mai, une série d’activités sera organisée par VISA. L’ONG mènera une autre étude cette année pour analyser l’accessibilité de la cigarette chez les jeunes.

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