Budget Day à Jour J -17 : Échéance prolongée à samedi pour les Budget Memoranda

Consultations pré-budgétaires avec les syndicats demain

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Swan-COVID-19 Aftermath Report prévoit un déficit budgétaire record de Rs 47 milliards, soit trois fois le niveau de 2019

Un manque à gagner de Rs 7,5 milliards au titre de la Corporate Tax alors que du côté de la TVA, les clignotants au rouge avec le ralentissement de la consommation

À Jour J -17 de la présentation du premier budget de L’Alliance Morisien à l’Assemblée nationale et avec les premières évaluations des répercussions de la pandémie de COVID-19, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy s’inscrit dans les dernières étapes des préparatifs. D’abord, le calendrier établi officiellement laisse voir que le délai pour la soumission des Budget Memoranda par les Stakeholders a été étendu à samedi prochain. Qui plus est, une séance de travail avec les représentants de l’All Employees Confederation (ACE) de Rashid Imrith a été convoquée pour demain, et avec probablement d’autres syndicats, et l’ultime arbitrage si besoin est avec les principaux ministères et institutions para-publiques en mesure de porter le plan d’investissements et de relance économique. En parallèle, depuis la fin de la semaine écoulée, la SWAN, l’un des Major Players au plan des assurances, s’est lancé dans un exercice d’évaluation des préjudices dus au coronavirus et le diagnostic conforme que l’économie requiert un remède de cheval compte tenu qu’au seul item du déficit budgétaire, il faudra compter avec un trou de Rs 47 milliards, soit trois fois le niveau enregistré lors des deux derniers exercices financiers. Et ce, sans compter que la dette publique titillerait la barre des 80%. Autant d’indicateurs donc attestant de gros nuages à l’horizon économique.

Compte tenu de l’ajournement des travaux de l’Assemblée nationale au jeudi 4 juin à 17 heures, le Grand Argentier – ce sera son premier grand oral au sein de l’hémicycle – opère déjà en mode pré-budgétaire. Dans des milieux avisés, l’on affirme que même avec le « Tight Schedule » du 4 juin, Renganaden Padayachy a intérêt à s’engager dans ce genre d’exercice dans la conjoncture. « Pour deux raisons principales, soit d’abord à la période où les Budget Memoranda avaient déjà été soumis, l’envergure de la crise de coronavirus n’avait pas été cernée et ensuite, le ministère des Finances veut faire l’économie de critiques à l’effet que le budget a été préparé sans consultations », faisait-on comprendre durant le week-end.

Cependant, il n’est un secret pour personne que « the magnitude of the impact reflects growth contraction worse than the 2008 crisis ». C’est ce qu’indique une analyse du groupe d’assurances Swan dans un document intitulé « Swan-COVID-19 – Its Aftermath on the Mauritian Economy ». Disséquant les conséquences sur Maurice cette compagnie d’assurances s’appesantit sur les Cascading Effects de COVID-19 sur le tourisme, l’emploi, le déficit budgétaire, la dette publique, l’évolution du taux de change de la roupie et la consommation en général.

Ainsi, pour cette année, les recettes brutes du tourisme sont estimées à Rs 27 milliards contre Rs 63 milliards l’année dernière, soit un déclin de 57%. Compte tenu des effets conjugués de cette réduction substantielle des revenus du tourisme et des répercussions sur le front des exportations manufacturières et des services, notamment le Global Business, la Swan exprime des craintes au regard des devises étrangères et prend à contre-pied les assurances du ministre des Finances à ce sujet lors de la Private Notice Question de vendredi dernier.

« The impact is a gradual depletion of the Bank of Mauritius Forex reserves which dropped  from US $ 7,6 billion to US £ 7 billion in the last 2 months. The Bank of Mauritius currently holds Forex reserves to cover 12 months of imports. If Forex inflows do not cover as per previous levels, our import cover will ball below 5 times by December 2020 », souligne la Swan, soit une couverture de 11,8 mois à quatre/cinq mois. L’une des options dont les autorités pourront toujours se prévaloir demeure la dévaluation de la roupie, qui a déjà connu un glissement de 7% en deux mois.

Il est aussi question du spectre du chômage, passant de 6,4% l’année dernière à un potentiel de 17% à la fin de cette année, soit 63 000 sans-emploi en plus. « More importantly, we are even more concerned by the duration of unemployment. We expect a loss of income of Rs 41 billion due to unemployment (de 2020 à 2022). This will contaminate the consumer goods sector and create further unemployment », note la Swan, qui mise sur un retour à la normale du taux de chômage à 7,7% à la fin de 2022.

Les répercussions de ces effets directs de COVID-19 sur l’économie auront une incidence sur des compagnies locales, selon les prévisions de la Swan, par « a staggering loss of Rs 170 billion in revenue, Rs 50 billion in profits and consequently the State coffers will be short of corporate tax to the tune of Rs 7,5 billion if the economy cannot be rebooted effectively in a timely manner ».

Sur le plan des finances publiques, la Swan n’écarte pas la possibilité que « the budget deficit is expected to reach record levels ». Les prévisions retenues sont que le déficit budgétaire devrait passer de Rs 17 milliards à Rs 47 milliards, soit trois fois plus et ce, pour deux raisons principales, notamment « the increased expenditure from Wage Assistance Scheme and COVID-19 Fiscal Support and decreased tax revenue following reduced consumption and corporate profit ».

Et la Swan de se demander, avec la détérioration du déficit budgétaire et le Crowding-Out Effect pour le financement du privé « with 2020 fiscal deficit three times more than 2008 and 2019 levels, who will bail Mauritius out if public debts were to explode ? »

Et le Bottom Line se fera sentir avec des pressions accrues sur la roupie car Swan note que « an inevitable victim of a weakened economy with little financial means is its currency… An even weaker rupee can be expected since the government could be tempted to devaluate the rupee in an attempt to artificially increase our hotel and manufacturing sectors earnings in rupee terms ».

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