Campagne de nettoyage – Pravind Jugnauth : « Nous sommes obligés de réussir »

Le coup d’envoi de la grande campagne de nettoyage « To kontan Moris twa ? Protez li » à l’initiative du ministère de l’Environnement, en collaboration avec l’Association des Hôteliers et des Restaurateurs de l’Île Maurice (AHRIM), la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), la Tourism Authority et l’Union européenne, entre autres, a été donné hier sur la plage de Pointe-aux-Piments. Une première phase de la campagne de nettoyage des côtes qui tombe à point nommé cinq jours avant la réouverture des plages. L’environnement étant un élément indissociable du tourisme, les secteurs public et privé mise gros sur cette campagne qui, ils espèrent, jettera les jalons d’une île Maurice plus verte et durable.

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Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a visité trois sites hier, notamment Pointe-aux-Piments, les plages de Mont Choisy et Grand-Baie. « Je suis présent parce que j’ai personnellement un attachement à la protection de l’environnement de notre République et je veux démontrer que pour moi, comme Premier ministre, et avec tous nos ministres, une de nos priorités est de tout faire pour protéger notre environnement et continuer à sensibiliser la population sur les bonnes pratiques », a déclaré ce dernier. Il a longuement parlé du binôme environnement-tourisme et de l’urgence d’une prise de conscience collective au sein de la société. « Dans le contexte actuel, dans cinq jours, on passe à une étape que je considère “extrêmement importante” pour la vie économique et sociale du pays, car on va ouvrir nos frontières aux touristes vaccinés. C’est un tournant qu’on ne peut pas rater. Nou bizin ek oblizé réussi, car la pandémie de Covid a affecté Maurice et le monde entier. »

Le Premier ministre a rappelé les effets dévastateurs de la Covid sur le tourisme qui « était à genoux. » Il a aussi parlé des répercussions sur tous les acteurs du secteur, en passant par les propriétaires d’hôtels aux chauffeurs de taxi qui dépendent de ce secteur. « Tous les pays ont dû réfléchir et agir, et chaque pays a agi différemment. Nous, nous avons agi dans la meilleure façon pour protéger la santé de la population, c’est notre priorité. Aujourd’hui, c’est clair qu’il y a des choses qu’on ne peut faire comme les lockdowns. Ils étaient efficaces pour casser la chaîne de contamination, mais on ne peut pas rester longtemps dedans. On doit être réalistes », a-t-il avancé. Il a aussi soutenu que le vaccin est devenu une sorte d’obligation pour se sortir de la crise et en a profité pour lancer un appel à ceux qui n’ont pas encore fait le leur, tout en précisant que vaccin ou non, il faut continuer à respecter les protocoles sanitaires.

« Pas de compromis pour la protection
de l’environnement »

Pravind Jugnauth a aussi salué les efforts des hôteliers et a déclaré que « c’est en partenariat qu’on peut aller plus loin. Quand on unit nos forces, gouvernement, secteur privé et population, nous aurons plus d’énergie pour bouger en avant. » Pour lui, il est ainsi nécessaire que cette initiative de nettoyer les côtes, îles et parc publics, puisse continuer. « Il faut tout faire pour avoir un environnement propre, un joli pays. C’est un élément déterminant. Car les étrangers vont-ils être attirés par un pays quand c’est sale ou propre et joli ? Il est important que chaque citoyen joue son rôle », a-t-il souligné.

Pravind Jugnauth a aussi profité de l’occasion pour remonter les bretelles de ceux qui polluent. « J’ai une question à ceux qui polluent. Le district council a un budget pour le nettoyage et doit employer des gens pour nettoyer. On dépense de l’argent pour nettoyer parce qu’il y a des gens qui polluent et cet argent, le district council l’obtient du gouvernement et ce même argent est la contribution de la société. Kan ou pé zété, ou pé pran larzan dan ou pos ou pé zété. » Et il a ajouté que « ce n’est pas la première campagne de sensibilisation et on doit être franc, ce n’est pas le premier gouvernement et on ne peut pas dire les mêmes choses à chaque fois. Pendant combien de temps pourra-t-on continuer à tolérer l’irresponsabilité des autres qui continuent de polluer ? Je souhaite que pour cette énième campagne, que tout le monde prenne conscience. » Il a ajouté que si les choses ne changent pas, le gouvernement se verra obligé de durcir les lois envers les « irresponsables qui polluent ». « Le gouvernement ne va pas tolérer ces actions irréfléchies contre la loi et le gouvernement va devoir durcir les lois. S’il le faut, on sera encore plus sévère. Chacun doit assumer ses responsabilités et on doit travailler ensemble. »

Le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, a pour sa part précisé que la campagne concernera dans un premier temps 12 régions du nord et que des équipes de 50 personnes ont été mobilisées. Après les zones côtières, les lieux de randonnées seront aussi nettoyés vers fin juillet et les îles en septembre et octobre. « On peut paraître sévère, mais il n’y a pas de compromis à faire pour la protection de l’environnement. » Il a aussi rappelé les nombreuses initiatives prises pour lutter contre le plastique à usage unique notamment.

Kavy Ramano a également mis l’accent sur les nouvelles pénalités allant de Rs 3 000 à Rs 5 000. Le ministre de l’Environnement a par ailleurs avancé que Maurice fait actuellement face à des défis majeurs de changement climatique, notamment l’érosion des plages. « Maurice est dans une position extrêmement vulnérable par rapport à notre position géographique et topographique. On prend des mesures drastiques pour protéger la beauté de la zone côtière qui fait la fierté du pays. » Kavy Ramano a ainsi plaidé pour une « nouvelle politique de transition écologique » qui sera déterminante pour protéger l’environnement du pays, mais aussi pour le rendre plus attrayant.

 

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