« Ki manier enn komann AstraZeneca finn fini par vinn enn livrezon Covaxin »
L’ancien ministre des Affaires étrangères passé dansles rangs de l’opposition, Nando Bodha, a révélé, hier, avoir passé une commande de 300 000 doses d‘AstraZeneca alors qu’il occupait ses fonctions ministérielles. « Comment une commande d’AstraZeneca a fini par devenir une livraison de Covaxin? » se demande-t-il dans un message diffusé sur sa page Facebook. Il explique qu’en plus du don indien de 100 000 doses d’AstraZeneca, il avait placé une commande de 300 000 doses supplémentaires qui devait être livrée en trois fois : 100 000 à fin mars, 100 000 à fin avril et 100 000 à fin mai. Ce qui aurait permis au pays de disposer d’un total de 400 000 doses du vaccin AstraZeneca.
Nando Bodha souligne que la situation se complique avec la propagation du virus à Maurice. Il met l’accent sur la nécessité d’une transparence accrue afin d’éviter une psychose au sein de la population. « Nous sommes devant des problèmes qui entraînent beaucoup de questions qui créent l’impression que le problème de vaccination est géré avec beaucoup d’amateurisme », dit-il.
Un des principaux problèmes auquel le pays est confronté concerne le vaccin Covaxin. « Nous avons reçu une cargaison de 200 000 doses du vaccin Covaxin de l’Inde qui a été commandé par le ministère de la Santé auprès du laboratoire Bharat Biotech. Il nous faut remercier l’Inde pour avoir accordé une attention spéciale à Maurice pour combattre la COVID-19. Mais le vaccin Covaxin n’a pas encore été approuvé par l’OMS », note Nando Bodha
« La question maintenant est de savoir qui a bloqué la commande d’AstraZeneca pour la remplacer par Covaxin. Quand est-ce que nous recevrons une nouvelle cargaison d’AstraZeneca ? Est-ce que la commande d’AstraZeneca que j’avais faite a été transformée en Covaxin ? Je pense que tous ceux qui vont se faire vacciner se posent cette question », affirme Nando Bodha – qui constate qu’il y a désormais deux catégories de vaccinés, la première avec AstraZeneca et l’autre avec Covaxin qui n’a pas encore été approuvé par l’OMS.
Quant au Consent Form, Nando Bodha souligne qu’en Inde un tel accord n’est pas nécessaire pour le vaccin AstraZeneca parce qu’il a passé les trois phases nécessaires et a été approuvé par l’OMS. Par contre, les autorités indiennes réclament un Consent Form pour Covaxin qui est encore au niveau de la phase 3. Il existe une possibilité de compensation parce que le vaccin est utilisé avec un statut d’urgence, selon Nando Bodha. Et de noter que le régulateur indien a accepté que le vaccin puisse être utilisé pour une ‘‘restricted emergency use’’.
« L’OMS n’a pas encore donné son approbation à Covaxin. Outre l’Inde, seul le Zimbabwe utilise ce vaccin en ‘‘emergency use’’. Je me demande s’il ne faudrait pas attendre avant d’utiliser le Covaxin », dit Nando Bodha. Et de souligner s’il ne faudrait pas demander une considération spéciale auprès de l’Inde en vue de la livraison des autres cargaisons d’AstraZeneca au plus vite.
Nando Bodha met en exergue que « toute cette pagaille démontre que le problème de COVID est géré avec amateurisme et irresponsabilité alors que chaque jour compte dans cette bataille ». Et d’ajouter : « C’est la raison pour laquelle les gens sont méfiants, que nous sommes dans un climat de confusion et de psychose qui grandit de jour en jour, surtout avec l’augmentation de cas positifs. » Il déplore finalement l’absence de transparence concernant la présence d’éventuels « nouveaux variants du coronavirus à Maurice » et le fait que la population ne soit pas informée comme il le faut alors qu’un laboratoire a déjà constaté « qu’il y a des variants à Maurice ».