CEB – Bombe à retardement de Rs 700M : Un Tip-Off en avril 2018 met le feu aux poudres

BWSC confirme avoir « Self-Reported » cette affaire de corruption à la BAD et aux « other relevant stakeholders » (probablement le CEB) dès février 2019

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L’étau de l’enquête à être diligentée par l’Independent Commission Against Corruption se resserre irrémédiablement autour des protagonistes impliqués dans le scandale de fraude et corruption lors de l’octroi du contrat de la Central Saint-Louis pour le compte du Central Electricity Board (CEB). Au vu de la détermination exprimée par la firme danoise, Burmeister & Wain Scandinavian Contractor A/S, de prendre ses distances de la bombe à retardement de Rs 700 millions – représentant la différence du coût entre l’appel d’offre annulée de 2014 et l’allocation du contrat de l’ordre de Rs 4,3 milliards – les cerveaux derrière ce complot en vue de s’approprier de pots-de-vin de cette envergure savent que leur situation va se corser. Sur le plan politique, le PMSD est monté au créneau pour réclamer la démission du Deputy Prime Minister et leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo. La pression devrait monter d’un cran en cette fin de semaine avec la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Arvin Boolell, alors que le leader du MMM, Paul Bérenger – auteur de deux précédentes PNQs sur cette même affaire alors qu’il était leader de l’opposition – prend son mal en patience pour porter l’estocade politique à la « poro » de ce réseau de corruption institutionnelle.

Dans l’immédiat et dans n’importe quel scénario d’enquête sur les dessous du contrat de la centrale thermique de Saint-Louis, la collaboration des contracteurs de Burmeister & Wain Scandinavian Contractor A/S de Danemark ne devrait pas être difficile à s’assurer. Et pour cause, toute cette affaire de « financial reward to Mauritian Officials » pour le Tailor-Made Contract de Saint-Louis, a été déclenchée par la BWSC. C’est ce qui ressort des détails publiés sur le Website de la firme danoise.

BWSC avait initié des procédures d’enquête sur ce contrat suite à un Tip-Off anonyme depuis avril 2018, soit presque un mois après l’inauguration de la Saint-Louis Power Station. « In April 2018, Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC) received an anonymous tip-off from a whistleblower alleging misconduct in some of its projects », peut-on lire sur le Website sous forme de background. Sur la base de ces indications, BWSC avait confié une « external investigation » à la firme légale Poul Schmith (Kammeradvokaten).

Les conclusions de cette enquête étaient que  « certain employees of BWSC had violated their employment contracts and the company’s Code of Conduct. Furthermore, the investigation gave reason to suspect that certain employees had engaged in bribery ».  Les employés de BWSC, coupables de ces pratiques de corruption active, furent limogés et deux personnes dénoncées à la police danoise.

Avec les Findings de l’enquête de la firme Poul Schmith en mai, BWSC avait pris la décision de « Self Report » cette affaire à la Banque africaine de développement (BAD), le bailleur de fonds de la réhabilitation de la centrale Saint-Louis. Chronologiquement, cette étape est franchie en février 2019. BWSC n’informe pas seulement la BAD mais « other relevant stakeholders », soit très probablement le Central Electricity Board (CEB) au moins en tant que client du projet exécuté.

Ainsi, l’embarras au QG du CEB et à l’hôtel du gouvernement est encore plus accablant car tout semble indiquer qu’il n’y a aucune trace de Preliminary Probe dans cette affaire au moins à février 2019 jusqu’au communiqué de la BAD de lundi dernier étalant au grand jour ce cas de corruption impliquant des Mauritian Officials et Third Parties. À moins que l’ICAC aurait déjà initié laborieusement une enquête sur la base de dénonciations anonymes. Du moins c’est ce que veulent accréditer certains dans le giron de Lakwizinn du PMO « pou esey sov lapo ».

Néanmoins, les prochaines étapes risquent d’être extrêmement critiques pour les protagonistes de ces Corrupt Practices, qu’ils soient les récipiendaires d’argent ou encore les facilitateurs sur le terrain. D’abord, de par le Memorandum of Understanding en vigueur entre la BAD et l’ICAC, il faudra que l’Office of Integrity and Anti-Corruption de la BAD communique des informations déterminantes pour faire avancer l’enquête à Maurice sous la Prevention of Corruption Act et la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act.

De son côté, BWSC devrait poursuivre sur sa lancée de coopération pour démanteler ce réseau de Corrupt Practices. D’ailleurs, commentant les derniers développements dans la bombe à retardement de Rs 700 millions, Nikolaj Holmer Nissen, Chief  Executive Officer de BWSC, soutient que « the investigation revealed behavior that is unacceptable and against BWSCs policies. The settlement and relatively short debarment period reflect a constructive collaboration with AfDB and the bank’s recognition of BWSC’s transparency in dealing with the matter as well as our efforts to enhance our compliance program following the investigation ».

Et comment le CEO de BWSC pourra-t-il faire machine arrière suite à une éventuelle demande de coopération en vue de boucler le volet de l’enquête à Maurice pour que ce ne soit pas une Half-Baked Probe?
Affaire à suivre….

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