Changement climatique : L’Est, surpris par des débordements

Les fortes averses, qui se sont abattues depuis samedi, ont provoqué des accumulations dans plusieurs régions, particulièrement dans l’Est de l’île. En effet, les dégâts les plus conséquents ont été observés du côté de la région de Bramsthan, à Flacq, où plus d’une vingtaine de maisons ont été inondées après qu’une rue a été transformée en ‘rivière en crue’ hier matin, précisément au morcellement Fuel et aussi du côté de Queen Victoria. Les habitants ont assisté impuissants à la montée des eaux en l’espace de quelques minutes.

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Selon les propriétaires des maisons ravagées, tout s’est passé « très vite » hier matin après que les fortes pluies ont arrosé l’Est de l’île. Ils affirment que l’eau est montée dans leurs maisons et que certains ont vainement tenté de sauver leurs effets personnels pour éviter le pire. Le terrain de foot de Bramsthan a été complètement envahi par les eaux. On pouvait à peine voir les poteaux de but, tellement le niveau d’eau était monté.

Les pompiers ont même dû intervenir pour pomper l’eau, notamment sur le terrain de foot, mais aussi du côté de l’avenue d’Orchides, qui était elle aussi complètement inondée. Selon les premiers constats effectués par les autorités hier, les régions de Bramsthan et de Queen Victoria ont été sérieusement inondées après que des débris ont obstrué les canalisations habituelles de ces eaux. Ainsi, les grosses pluie depuis samedi après-midi ont inondé, dans un premier temps, les rivières se trouvant dans ces endroits principalement et qui ont quitté leurs lits. Les cours d’eau ont été obstrués par les débris, comprenant des rochers, des branches ou encore des troncs d’arbres, qui ont causé un refoulement du côté du pont de Bramsthan.

Les pompiers ainsi que les unités de la Special Mobile Force ont dû intervenir pour tenter de débloquer la situation, avec non seulement plusieurs maisons, mais aussi des véhicules se retrouvant coincés avec la montée de ces eaux. Des arbres ont été déracinés, des maisons inondées également du côté de Grande- Rivière-Sud-Est et des plantations ont aussi été ravagées à Bel-Air. De nombreux habitants se sont retrouvés en l’espace de quelques heures avec leurs effets personnels et leurs stocks de provisions complètement ravagés, n’ayant pas eu le temps de les protéger.

Pour beaucoup d’entre eux, c’est la première fois qu’ils assistent à une telle inondation dans ces régions de l’Est. Le pont d’Anse-Jonchée et Pont-Lardier étaient eux aussi à un moment donné impraticables.

Bramsthan :

Une victime : « Seki finn arive dimans, li enn rekor sa »

Didier Rousseau habite Bramsthan depuis 2004. Il était vers 7h30 dimanche lorsqu’il commençait à pleuvoir dans la région. « J’étais au travail lorsque ma femme m’a dit que la voiture, qui se trouvait dans le garage, avait été submergée jusqu’au tableau de bord. C’était la panique à la maison. Chacun faisait de son mieux pour évacuer l’eau qui pénétrait à toute vitesse dans les maisons », dit-il. Il ajoute : « Premie fwa ki vilaz Bramsthan ti touse par inondasion, sete an 2004. Li pa ti fer otan dega koumsa. Seki fi nn arive dimans, li enn rekor sa. » Selon lui, des débris provenant des champs de cannes sont à l’origine des accumulations d’eau. Les autorités, insiste-t-il, « ont intérêt à remonter jusqu’à la source du problème pour trouver au plus vite des solutions ».

Didier poursuit : « Heureusement que cela s’est produit en plein jour et pas dans la nuit. Sinon enn zour pou ena enn dram dans sa rezion-la. » Gabriel Evenor, lui, habite à quelques mètres de son collègue Didier. Le pont Bramsthan est, dit-il, un danger permanent. « Tous les débris sont coincés dans les canaux des deux côtés de la route. Finn atir lorite plizir fwa lor sa danze-la. Gagn per kan ou dan bis ek kan ou pe traverse lor sa pon-la kan ena move tan », dit-il. « Il y a des autobus qui transportent des passagers et les gros véhicules, qui empruntent ce pont pour se rendre dans un concasseur presque toute la journée », indique-t-il.

Et de conseiller : « Il faut trouver des solutions au plus vite. En attendant, il faut maintenir une surveillance et veiller à ce que les débris provenant des champs de canne n’obstruent pas le pont. »

37 interventions des pompiers à ce matin

Les fortes pluies s’étant abattues sur l’est du pays hier ont nécessité une forte mobilisation des pompiers sur le terrain dans l’Est. Entre 7h à 16h30 hier, les éléments de la Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS) avait effectué 37 interventions. De leurs côtés, les soldats de la Special Mobile Force (SMF) ont procédé à 11 sorties dans la région. Ce matin, les routes dans la région de Bramsthan étaient à nouveau praticables.

Outre Bramsthan, les régions de Queen Victoria, Clémencia, Argy, Camp-de-Masque Pavé et Bel Etang, entre autres, ont été très affectées par les pluies diluviennes du week-end. La montée des eaux a été telle que le centre communautaire de Bramsthan a dû ouvrir ses portes pour accueillir des sinistrés. Pendant tout le week-end, les éléments de la MFRS ont été sur le qui-vive dans la région. Ainsi, entre 7h et 1630 hier, il y a eu 37 interventions des pompiers. Dans la majorité des cas, il s’agissait d’évacuer l’eau dans les maisons ou dans les cours.

Dans d’autres cas, les pompiers ont également aidé les familles à évacuer leurs maisons. Les éléments de la SMF ont été également sollicités sur le terrain. Ils ont ainsi aidé à déblayer les routes, notamment avec des chutes de branches et de pierres sur les routes. Au cours de cette même période, la SMF a effectué 11 interventions. A hier soir, les pompiers étaient toujours à l’oeuvre à Bramsthan, en vue d’évacuer l’eau accumulée sur les routes et dans les cours. Ce matin, les équipes étaient de retour sur place.

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