CIRCONSCRIPTIONS 11, 12, 13 ET 14 : Une âpre lutte au Sud et l’effet Ganoo à l’Ouest

Il n’y a aucune certitude quant à la domination d’un bloc en particulier dans les circonscriptions du Sud. Viendra se greffer à cette tension l’effet Ganoo, député sortant du No 14, qui fait l’objet d’offensive sans égal de la part de ses adversaires sur le terrain.

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Même si L’Alliance Nationale semble avoir une avance à Mahébourg/Plaine-Magnien (No 12), tout comme L’Alliance Morisien à Vieux-Grand-Port/Rose-Belle (No 11), la lutte sera serrée. Au No 13, Rivière-des-Anguilles/Souillac, les deux blocs pourraient se partager les sièges, comme ce fut le cas lors des dernières élections. Il n’est pas exclu non plus que le MMM place un de ses candidats dans ces circonscriptions.

Vieux Grand-Port/Rose-Belle est la circonscription où L’Alliance Morisien a organisé ses premiers congrès suivant la dissolution du parlement le 6 octobre : d’abord, le dimanche 13 octobre, à Bambous-Virieux, avec la participation de Pravind Jugnauth; ensuite, le jeudi 17 octobre à Nouvelle-France, toujours en présence du leader. Il y a deux lectures possibles de ce choix de L’Alliance Morisien : soit elle voulait démarrer dans une circonscription où elle était assurée d’une certaine force, afin de marquer les esprits, soit elle a voulu consolider sa présence, dans une circonscription où elle avait des faiblesses. Au vu de l’assistance présente pour ces deux rassemblements, on peut dire que la première option semble plus plausible. D’autant plus que Mahen Seeruttun y assure une présence. La faiblesse de L’Alliance Morisien sera ses deux candidates, Naveena Ramyad et Teenah Jutton, qui sont à leur première participation.

L’équipe du PTr-PMSD avait accusé du retard dans la campagne, avec la finalisation tardive de sa liste de candidats. Ce qui a évidemment, fait des mécontents. Ainsi, Anishta Babooram, qui occupait le terrain depuis un certain temps, n’a pas manqué de faire connaître sa frustration sur les réseaux sociaux. Mais depuis, les choses sont rentrées dans l’ordre pour L’Alliance Nationale. Avec Rajesh Jeetah, qui y avait été élu en 2005 avec 54,5% des votes, l’équipe ne part pas en terrain inconnu pour autant.

Le MMM, qui joue la carte de la proximité, ne fera pas de la figuration dans cette circonscription. En alignant Dave Kissoondoyal, un habitant d’Union-Park qui avait déjà obtenu 33% des votes en 2010, les mauves ont voulu consolider leur présence. Il aura à ses côtés, Nitin Jeeha, un jeune habitant de Saint-Hubert et l’universitaire Sheila Bunwaree, qui connaît aussi le terrain pour avoir notamment organisé des consultations avec des pêcheurs dans la région.

Mahébourg/Plaine-Magnien (No 12) a accueilli le premier congrès de L’Alliance Morisien le même jour que Bambous-Virieux. Le démarrage a été quelque peu laborieux. En revanche, L’Alliance Nationale a démarré fort. Alors que les candidats avaient prévu une « petite » réunion pour annoncer le lancement de la campagne électorale, ils étaient étonnés de voir l’engouement d’une foule de partisans venue les soutenir. Cela devrait donner un avant-goût de la lutte très serrée au No 12. Bobby Hurreeram, élu en tête de liste aux élections de 2014, se bat pour être tout de même de la course.

La tâche de Stephan Toussaint sera difficile face à Richard Duval, qui marque son retour en politique. Élu en deuxième position en 2005, il connaît la région. Ritish Ramful sera le fer de lance pour L’Alliance Nationale. Le MMM, qui a aligné trois “zanfan lakaz”, à savoir Tony Apollon, Kishore Pertab et Rouma Bahadoor, aurait un rôle d’arbitre entre les deux alliances. Il faudra également surveiller le travailleur social Georges Ah Yan, qui avait réalisé un bon score, avec 15,5% des votes en 2014.

La hantise de 2014

À Rivière-des-Anguilles/Souillac (No 13), les candidats des grands partis politiques, à savoir L’Alliance Morisien, L’Alliance Nationale et le MMM, se sont lancés dans une course contre la montre. Réunions nocturnes, réunions privées, rencontres avec les jeunes, porte-à-porte et congrès… Ils n’épargnent aucune stratégie pour entamer cette dernière ligne droite. À la veille des élections générales, la campagne s’annonce de plus en plus serrée. La leçon de 2014, avec l’élection de Zouberr Joomaye, alors au MMM, est encore vive à l’esprit. Certains n’ont pas hésité à parler « bate-rande », poussant les leaders à mettre en garde contre le « koupe-transe ».
Quand la campagne électorale a démarré au No 13, les trois candidats de

L’Alliance Morisien, le Dr Kailesh Jagutpal, Renganaden Padayachy et le Dr Ismael Rawoo, semblaient avoir le dessus sur les autres candidats. Mais au fil des semaines, les habitants ont témoigné une montée de L’Alliance Nationale et de ses trois candidats, Lormus Bundhoo, Tassarajen Pillay et Rubna Daureeawo, qui sont venus lancer un défi aux candidats de L’Alliance Morisien. Pendant plusieurs jours, le combat se déroulait entre les deux alliances sans qu’elles ne s’aperçoivent de la menace qui les guette, c’est-à-dire le MMM. En effet, depuis deux semaines, les partisans du MMM sont sortis de leur mutisme et sont descendus sur le terrain pour affirmer leur présence.

À en croire le nombre de partisans présents dans les congrès et meetings, le match s’annonce très serré entre les trois principaux blocs. À ce stade, il est difficile de déterminer qui remportera les sièges dans la circonscription No 13. Celle-ci réserve bien des surprises, surtout avec la montée étonnante de L’Alliance Nationale et du parti mauve. Néanmoins, à ce stade, le Dr Kailesh Jagutpal, de L’Alliance Morisien, demeure le favori. Originaire de Grand-Bois, il est le chouchou de la majorité au No 13. Tout porte à croire qu’il pourrait être élu en tête de liste, s’il ne perd pas un peu de sa popularité à la dernière minute. Il faudra également surveiller la progression du candidat du MMM, Munsoo Korrimbacus, qui semble avoir ses ancrages dans certains quartiers de la circonscription.

Plus à l’Ouest, le député sortant qui surfe au No 14 depuis 38 ans, Alan Ganoo, sait au fond de lui que les données ont changé. Sur le terrain, les attaques contre sa décision de se ranger dans le camp des Jugnauth fusent de toutes parts. Il devra se démener pour tenter de conserver son siège vu que les militants de la base n’arrivent pas à lui pardonner ses ‘koustik’ depuis 2014. Le No 14 a été une des rares circonscriptions à offrir un clean 3 -0. Mais très vite, cet électoral a dû déchanter.

Le MMM avec Jasmine Toulouse, qui ne passe pas inaperçue et ses deux colistiers, s’est donné les moyens de faire la différence jeudi. Il y a également le meeting de Chemin-Grenier, qui a galvanisé les militants du No 14 et du Sud.
Ezra Jhuboo, chef de file de L’Alliance Nationale, tentera le coup de poker mais il pourra ne pas disposer des cartes des militants de la base, qui lui ont porté chance en décembre 2014.
En tout cas, à l’Oust, il ne manquera pas d’amination avec Jasmine Toulouse et Sandra Mayotte sur le terrain sans compte la présence des vétérans comme Sylvio Michel et José Paya tentant un come-back…

La discrétion du MMM

Pas de banderoles, pas de grands meetings, pas de démonstration de force… Le MMM a mené sa campagne dans les circonscriptions du sud dans la discrétion. Même sollicités par les journalistes, les candidats n’ont pas voulu se mettre en avant, préférant mener leur campagne loin des projecteurs. Aux Nos 11, 12, 13 et 14, c’est l’exercice de porte-à-porte qui a été privilégié, souvent avec une petite équipe de partisans. Dans certains cas, dans des endroits précis. On a ainsi vu l’ancien ministre de l’Énergie, Swaley Kasenally, descendre dans l’arène au No 13, pour prêter main-forte à Avi Thancanamootoo, Prem Aumeer et Munsoo Korrimbocus. Par la suite, le leader du MMM, l’a présenté comme président de la République, en cas de victoire. Un seul meeting réunissant les trois circonscriptions a été organisé à Chemin-Grenier.

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