Civil Service College: 50% des fonds non utilisés

Un atelier de travail a été organisé ce matin pour faire le point sur le Civil Service College trois ans après son lancement. Il a ainsi été révélé que Rs 60 M, non utilisées l’année dernière, sont retournées dans les caisses du gouvernement. Les syndicalistes déplorent « le manque d’intérêt » de certains chefs de département de la fonction publique. Le ministre de tutelle, Eddy Boissézon, a, lui, rappelé que l’investissement dans les ressources humaines est « primordial » pour offrir un meilleur service.

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D’emblée, Eddy Boissézon a rappelé que la mise sur pied du Civil Service College vise à offrir les formations nécessaires aux fonctionnaires dans le cadre de la modernisation des services. Faisant référence à la Vision 2030 du gouvernement et au Business Strategic Plan, il a ajouté que les objectifs seront atteints, seulement si on a un service civil adapté à cette ambition.

En 50 ans d’indépendance, a-t-il ajouté, il faut reconnaître que le service civil a joué un rôle important dans le progrès et le développement du pays. « Mais il est aussi important que la fonction publique s’adapte et réponde aux besoins du pays et aux objectifs du gouvernement. Pour cela, il faut se réinventer et renforcer les capacités des fonctionnaires à travers la formation. »

Pour cela, a-t-il poursuivi, le gouvernement a mis une enveloppe de Rs 120 M pour la formation, dans le budget 2016-2017. « Mais je dois dire mon insatisfaction. Alors que le gouvernement est en train de faire des efforts pour trouver des fonds, en dépit des conditions difficiles, pour l’année financière écoulée, seulement la moitié du budget a été utilisé pour des formations. »

Eddy Boissézon a ainsi appelé les chefs de départements des différents ministères à accorder l’attention nécessaire à la formation de leur personnel. « C’est un paradoxe flagrant et cruel. D’une part, le rapport du PRB préconise 60 heures de formation par an à chaque fonctionnaire et d’autre part, la plupart des ministères et départements du gouvernement, à l’exception d’un seul, n’ont pas fait bon usage du fonds mis à leur disposition. »
Eddy Boissézon a invité les responsables à prendre les dispositions nécessaires, afin que les membres de leur personnel, à tous les échelons de la hiérarchie, puissent profiter des formations et offrir un meilleur service. « Le gouvernement, en tant qu’employeur, veut investir dans le capital humain. Le Civil Service College et la Fonction publique doivent travailler en partenariat afin de développer des programmes de formation selon les besoins. »

Finalement, Eddy Boissézon a rappelé qu’un Memorandum of Understanding a été signé avec l’Inde pour le développement d’une National Training Policy. Le gouvernement indien a également approuvé une enveloppe de USD 4,74 pour la construction du Civil Service College au Triangle de Réduit.

Réactions
RASHID IMRITH (FSSP): « Manque de volonté des chefs de département »
Trois ans après le lancement du Civil Service College, il était important de faire le point pour savoir si on va dans la bonne direction. Il y a beaucoup de critiques à l’égard du collège, les gens ont l’impression que ça n’a pas encore démarré réellement. Pour l’année écoulée, il y a presque Rs 60 M qui sont retournées dans la caisse du gouvernement, car il n’y a pas de volonté chez les chefs de département de s’embarquer dans un programme de formation. Si on fait un simple constat de ceux présents ici, on peut dire que la majorité des chefs de département sont absents. Ils ont délégué des Junior Officers. C’est une indication de leur manque de volonté. D’après les conditions de travail des fonctionnaires, chacun doit bénéficier de 60 heures de cours par an. Ce qui ne se traduit pas dans la réalité.

RADAKRISHNA SADIEN (GSEA): « Le gouvernement doit prendre une décision »
La formation est importante pour la transformation de la fonction publique. Pour cela, les derniers rapports du PRB ont fait des recommandations pour 60 heures ou 40 heures de cours, respectivement, à chaque fonctionnaire. Il y en a certains qui n’ont jamais bénéficié de formation depuis qu’ils sont dans le service. Mais quand j’entends dire que 50 % des fonds n’ont pas été utilisés, je trouve que c’est grave. Il y a un manque de volonté pour la formation dans certains ministères. Le gouvernement doit prendre une décision au plus haut niveau contre ceux qui ne respectent pas le rapport du PRB. D’ailleurs, on a constaté que beaucoup de chefs des ministères n’étaient pas présents à l’atelier de travail du Civil Service College. J’ai l’impression que le service civil est en train de reculer au lieu de progresser. Il y a un gros problème et le ministre l’a reconnu lui-même.

NARENDRANATH GOPEE (FCSOU): « En déphasage avec l’intention du GM »
Nous sommes en phase de transformation du service civil. Cela passe par la formation. Malheureusement, on constate un manque de motivation de la part de certains officiers responsables. Chaque ministère a un pourcentage sur le salaire de l’ensemble des membres de son personnel pour la formation. Mais certains ne s’en servent pas. C’est une situation en déphasage avec l’intention du gouvernement de moderniser le service. Il y a des officiers qui font de la résistance. Je pense que le secrétaire de la fonction publique, M. Pather, doit agir et prendre des mesures strictes à l’égard de ces PS ou SCE et les obliger à envoyer leur personnel en formation. Il est malheureux que l’argent prévu pour la formation des fonctionnaires doive retourner dans la caisse du gouvernement. C’est comme ci le service civil retourne au point de départ.

VINOD SEEGUM (CITU): « Une mauvaise administration »
Notre fédération, qui rassemble un grand nombre d’enseignants, n’a jamais été approchée par le Civil Service College. On nous a fait comprendre que nous avions déjà le MIE pour la formation. Or, l’enseignement aujourd’hui, ce n’est pas que la pédagogie. Il y a des postes de responsabilité qui nécessitent des compétences en management. Aujourd’hui, on apprend que 50 % du fonds n’a pas été utilisé parce qu’il y a des gens qui ne sont pas intéressés, alors que ceux qui sont intéressés n’ont pas eu l’opportunité. Pour moi, c’est une preuve de mauvaise administration.

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