CLIMATE CHANGE BILL – KAVY RAMANO : « Franchir une étape cruciale en matière de développement durable »

Kavi Ramano, ministre de l’Environnement, a affirmé hier soir, lors de sa présentation du Climate Change Bill en deuxième lecture, que cette nouvelle législation permettra au pays d’avoir les outils et les moyens nécessaires pour s’attaquer « d’une manière efficace aux défis majeurs de notre époque » s’agissant de la question de réchauffement climatique. « Grâce à ce projet de loi, nous allons franchir une étape cruciale en matière d’environnement et de développement durable », a-t-il estimé. Après lui, seuls deux députés sont intervenus, à savoir Arvin Boolell, le leader de l’opposition, et Bobby Hurreeram, ministre des Infrastructures publiques. Les débats sur ce projet de loi reprendront mardi prochain.

- Publicité -

Le ministre de l’Environnement, au début de son intervention, a d’abord fait l’historique d’un mouvement international lancé depuis quelques années déjà pour combattre le changement climatique, rappelant que le sommet de la Terre, à Rio, en 1992, avait été le point de départ dans cette direction. Et à Maurice, selon lui, « c’est sir Anerood Jugnauth qui a jeté les bases pour une politique de l’environnement ». Ajoutant que ce dernier, durant ses différents mandats en tant que Premier ministre, « a pris plusieurs mesures visant au développement durable », citant à titre d’exemple la promulgation de certaines lois.

Toutefois, a poursuivi le ministre de l’Environnement, le réchauffement climatique s’est grandement aggravé ces dernières années. « Ce problème met en péril plusieurs aspects de la vie socio-économique d’un pays, les moyens de subsistance, la santé, la sécurité alimentaire, les infrastructures et l’écosystème », dit-il.

Selon ses observations, la crise de la COVID-19 et ses conséquences sont aujourd’hui au centre des préoccupations partout dans le monde, et ce, depuis neuf mois. Reléguant ainsi au second plan la pertinence d’autres enjeux environnementaux, comme le changement climatique. « Alors que nous étions en confinement, plusieurs parties de la planète ont continué à subir l’impact du changement climatique. Le secrétaire exécutif de l’organe des Nations Unies en charge du dossier du changement climatique a rappelé que “climate change is the biggest threat facing humanity to-day”. Nous devons donc gérer à la fois la COVID-19 et le changement climatique », a poursuivi le ministre Ramano.

Ce dernier a ainsi brossé un tableau assez sombre de la situation s’agissant du pays. « Notre île n’est pas à l’abri non plus. Les données locales sont tout aussi inquiétantes. » À titre d’exemple, le ministre a fait mention de la tendance à la baisse des précipitations, observée depuis 1950, tandis que les épisodes des précipitations de forte intensité sur une courte durée sont, eux, devenus de plus en plus fréquents.

Le projet de loi débattu depuis hier au Parlement a pour principal objectif de répondre aux effets néfastes du changement climatique et de faire de Maurice une “greener economy”. La démarche vise aussi, selon le ministre, à faire respecter plusieurs obligations, notamment l’United Nations Framework Convention on Climate Change, le protocole de Kyoto, l’Accord de Paris, ainsi que « toute autre mesure relative aux changements climatiques ».

À ce titre, Kavy Ramano explique que le projet de loi établit un cadre légal pour faire de Maurice « un pays résilient aux changements climatiques » et un « low emission country ». Pour atteindre ces objectifs, le projet de loi fait de fait mention de la création de plusieurs structures administratives, chacune ayant des attributions spécifiques, soit : un Inter-Ministerial Council on Climate Change, un Department of Climate Change et un Climate Change Committee. Ill est également question de dresser un inventaire annuel des émissions de gaz à effet de serre.

Le comité interministériel sur le changement climatique, qui sera présidé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a pour mission principale de fixer des « objectifs nationaux » en vue de faire de Maurice un pays résilient aux changements climatiques et à faibles émissions. Cette instance devra aussi faire un suivi et examiner les progrès accomplis par les départements publics concernant les programmes établis.

Le Department of Climate Change, lui, devra entre autres « develop policies, programmes and action plans relating to climate change and coordinate research relating to climate change », tandis que le Climate Change Committee aura pour responsabilité « la coordination de la préparation des rapports relatifs aux changements climatiques et d’assurer la coordination de la mise en œuvre des activités liées aux inventaires des émissions de gaz à effet de serre et à la vulnérabilité au changement climatique ».

On relève aussi dans ce projet de loi un volet spécifique concernant Rodrigues, qui aura donc sa propre Climate Change Strategy, tout en tenant en compte de la politique nationale élaborée par le gouvernement. À ce titre, on prévoit ainsi un Rodrigues Climate Change Committee, présidé par le chef commissaire, et qui aura pour responsabilité principale de formuler un “Climate Change Adaptation Strategy and Action Plan” pour Rodrigues ainsi qu’une “Climate Change Mitigation Strategy”.

Selon le ministre de l’Environnement, ce projet de loi était « attendu depuis longtemps ». Aussi insiste-t-il sur la « nécessaire participation de l’ensemble de la population » dans la lutte contre le réchauffement climatique. Raison pour laquelle, dit-il, son ministère a eu des discussions avec la société civile dans le cadre de l’élaboration de ce texte de loi. « Ce projet de loi permettra d’instaurer une culture d’anticipation dans les processus décisionnels et de développement par rapport aux impacts des changements climatiques. Il permettra d’apporter des changements dans nos habitudes et notre comportement afin d’atteindre nos objectifs », termine le ministre de l’Environnement.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -