Collèges privés – Online Learning Forms IV-VI- MPSSU : «D’accord avec la décision du ministère, mais avec flexibilité»

B. Jhugdamby (UPSEE) : « Nous encourageons nos membres à poursuivre le travail scolaire dans l’intérêt des enfants, aucun mot d’ordre de l’UPSEE de boycotter le On-Line Teaching »

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Avec la durée du confinement depuis mars et l’organisation des cours à distance depuis le 6 avril, à la télévision pour les Grades 7-9 et en ligne pour les classes de Upper Secondary (Grades 10-13/Forms IV-Upper VI/), le poids de la Managers of Private Secondary School Union, qui regroupe les responsables d’une trentaine de collèges privés non-catholiques, a toute son importance et le constat est que qu’« un grand nombre d’enseignants assurent les cours en ayant recours aux différents logiciels ». Par ailleurs, la position de la Union of Private Secondary Employees Education (UPSEE), qui encourage vivement ses membres « à poursuivre le travail scolaire malgré certaines difficultés », tranche singulièrement sur celle de certains syndicats d’enseignants du secondaire privé et d’état, qui ne sont pas d’accord avec la manière de faire du ministère de l’éducation sur ce dossier.

« Nous avons choisi d’œuvrer dans le secteur de l’éducation et nous devons assumer nos responsabilités. En général, nous sommes d’accord avec la décision du ministère pour ces cours à distance, car nous n’avons pas le droit de pénaliser les élèves », déclare d’emblée à Week-End/Le Mauricien Neetesh Sewpal, recteur/manager du Curepipe College et président de la MPSSU. Soulignons que c’est un fait assez rare que les managers du secondaire privé soient d’accord avec le ministère de l’éducation. « Nous sommes dans une situation inédite et tout ne peut être parfait. Tout le monde est en train d’apprendre sur le tas, en ce moment, la manière de gérer cette situation de crise sanitaire », ajoute-t-il.

Toutefois, les dirigeants de cette association de managers reconnaissent que les propositions du ministère pour son plan d’E-Learning ne peuvent être appliquées in toto en raison des réalités de chaque école et dépendant aussi des facilités à la disposition des élèves à la maison pour pouvoir suivre ces cours en ligne. En outre, disent-ils, il faut tenir compte des responsabilités familiales des enseignants. Par exemple, la directive ministérielle aux enseignants de s’appuyer sur le timetable de l’école pour dispenser ces Online Courses comporte quelques difficultés pour ceux ayant des enfants en bas âge ou encore ceux ayant à leur charge des personnes âgées. « Il faut une dose de flexibilité par rapport à ce que le ministère propose. Les enseignants peuvent choisir la formule qui leur convient le mieux pour encadrer leurs élèves pendant ce confinement. Le plus important est qu’ils gardent contact avec leurs élèves et que l’enseignement continue durant ce temps de confinement », soutient un de ces managers.

Qu’en est-il de la réaction des enseignants du privé 14 jours après le lancement du E-Learning, d’autant que certains syndicats d’enseignants des collèges d’état et privés ont fustigé le ministère pour « le manque de consultations » sur ce projet éducatif ? Les protestataires évoquent un aspect légal et d’autres types de problèmes pour expliquer leurs réserves sur la formule adoptée par le ministère pour ces cours en ligne destinés aux élèves de Forms IV à Upper VI.

« D’après nos membres, il y a en général dans notre secteur une attitude positive sur la nécessité d’accompagner les élèves durant ce confinement. La majorité des enseignants est en contact avec les élèves et travaille. Cela est très réconfortant pour l’éducation et pour les enfants », répond le président de la MPSSU en citant le cas du personnel de son établissement. En effet, il soutient qu’il y a une « coopération extraordinaire » du personnel enseignant. « Depuis trois semaines, je fais la coordination entre les profs, les parents et le personnel administratif et nous avons pu atteindre 91 % des 600 élèves que nous avons en Grades 10-13 pour des cours en ligne. Je suis très satisfait », affirme-t-il.

« Il est plus facile de faire des cours de rattrapage pour 54 élèves que pour 600 élèves »

Neetesh Sewpal ajoute que son établissement prend aussi les dispositions nécessaires afin que les 9 % d’élèves ne pouvant suivre ces cours en ligne ne soient pas pénalisés. « Nous avons réussi à localiser ces élèves grâce à leurs amis et nous mettons en place un système de sharing du travail scolaire. Nous prévoyons aussi des classes de rattrapage pour eux à la reprise. Vous serez d’accord avec moi qu’il est plus facile de faire des cours de rattrapage pour 54 élèves que pour 600 élèves », poursuit-il au sujet des efforts de son staff pour assurer autant que possible la continuité du travail scolaire.

Un manager d’un collège situé dans le Sud adopte également un ton positif en ce qu’il s’agit de l’encadrement des élèves dans le contexte actuel. « Il y a en effet certains problèmes importants que le ministère ne doit pas ignorer. Néanmoins, nous encourageons nos enseignants à travailler et à faire le maximum dans l’intérêt des enfants et il y a une volonté de beaucoup d’enseignants dans cette direction », témoigne le manager de cet établissement.

Les dirigeants de la MPSSU font part de leurs préoccupations concernant les élèves exclus du E-Learning à cause du manque de facilités à domicile et la solution, selon eux, résiderait dans l’utilisation optimale de certaines chaînes de la télévision nationale pour atteindre l’ensemble des élèves du secondaire pour les cours à distance. « Selon nos observations, il y a des ressources qui sont sous-utilisées. Par exemple, on pourrait garder les chaînes l et 2 pour les infos et les émissions de divertissement, et utiliser les autres chaînes uniquement pour les programmes éducatifs pour le primaire et pour l’ensemble du secondaire », suggère un des dirigeants de la MPSSU.

En outre, nombreux sont les responsables de collèges privés à déplorer ce qu’ils qualifient d’ « attitude passive » de la Private Secondary Education Authority (PSEA) dans cette situation de crise sanitaire, qui a complètement chamboulé le calendrier scolaire. « La PSEA se contente de relayer les communiqués du ministère de l’éducation. Il n’y a aucune démarche de réflexion de la part de cet organisme et il n’y a aucune initiative de cet organisme pour voir comment le secondaire privé pourrait s’adapter à cette situation. Nous avons l’impression que cet organisme est dormant, alors que tout le monde doit mettre sesefforts ensemble pour trouver des solutions aux situations urgentes. C’est désespérant ! », regrettent des responsables du secondaire privé.

Par ailleurs, la MPSSU n’est « pas en faveur » de l’idée de refaire complètement le calendrier scolaire 2020 et de repousser l’échéance des examens locaux de fin d’année à juin de l’année prochaine, comme suggéré dans certains milieux de l’éducation. « Pour ce qui est des examens de SC/HSC, nous devons obligatoirement attendre la décision de Cambridge, car il s’agit des examens internationaux. Au cas où les écoles rouvrent leurs portes en mai, nous pouvons réorganiser le calendrier et terminer les programmes d’études pour les autres classes au mois de décembre au lieu de l’année prochaine. Il s’agit d’une situation exceptionnelle et nous devrions tous faire des sacrifices et revoir notre manière de faire certaines choses dans l’éducation », dit le président de la MPSSU.

UPSEE : « Nous n’avons jamais parlé de boycott ! »

Bhojparsad Jhugdamby, enseignant au Bhujoharry College et président de l’UPSEE, affirme que le syndicat « n’a à aucun moment donné de message de boycott » à ses membres par rapport à l’enseignement en ligne. « C’est quelque chose de nouveau et nous avons fait état au départ des difficultés auxquelles font face les enseignants pour donner ces cours. Il n’est pas question de mettre l’avenir des enfants en péril et nous encourageons nos membres à poursuivre le travail scolaire dans l’intérêt des élèves et du pays », dit le président de l’UPSEE.

Bhojpaesad Jhugdamby fait ressortir que son syndicat ne fait pas partie de la Common Plateform du secondaire, qui a fait part, dans un communiqué il y a quelques jours, de la décision prise selon laquelle « for security reasons educators stop using their personal private property to dispense classes online ». 

Selon ce syndicat, les enseignants donnent les cours en fonction de leur planification pour la journée et ne tiennent pas compte de la recommandation du ministère relative au timetable de l’école. « Les conditions ne sont pas réunies pour suivre le timetable de l’école, mais il y a un travail qui se fait par les enseignants chaque jour », affirme le président de l’UPSEE.

Ce syndicat dénonce de plus « la pression » qu’exerceraient des cadres des autorités de l’éducation ainsi que certains responsables de collèges sur les enseignants pour soumettre un rapport sur leur journée de travail en fonction du timetable. « Nous sommes contre cette formule de reporting et nos membres soumettront un rapport global sur ce qu’ils ont fait à la fin du confinement », indique Bhojparsad Jhugdamby.

Bashir Taleb (Fédération des Managers) : « Bonne attitude des élèves du HSC »

Le président de la Fédération des Managers apprécie les efforts du ministère pour maintenir le lien entre l’école et les élèves en ce temps de confinement. Toutefois, selon lui, par manque de discussions entre le ministère et les parties prenantes, ce travail à la maison ne se déroule pas de la même manière pour tous les élèves. Bashir Taleb fait remarquer qu’on « ne peut vérifier » combien d’entre eux sont présents chaque jour devant leur télévision et ajoute que les profs travaillent à un rythme différent dans le cadre des cours en ligne.

« C’est bon que les profs prennent certaines initiatives, mais il faut une certaine uniformité pour s’assurer que les élèves soient sur un pied d’égalité dans le programme d’études », dit Bashir Taleb. Toutefois, il mentionne des points positifs : l’intérêt, la discipline et le sérieux dont feraient preuve les élèves de Upper VI pour ces cours en ligne. « Il y a des réactions positives concernant l’attitude des élèves en HSC. Ils sont réguliers à ces cours en ligne et ont une bonne maîtrise de l’outil informatique. Ils seront candidats aux prochains examens de HSC qui est leur principal objectif et continuent à se préparer avec assiduité, même s’il y a des possibilités d’un éventuel renvoi de ces examens par Cambridge parce que beaucoup de pays ont été affectés par le Covid-l9 », explique Bashir Taleb au sujet de cette bonne participation des élèves de HSC à ces cours à distance.

Par ailleurs, la Fédération des managers des collèges privés enverra ses propositions au ministère de l’éducation par rapport à la réouverture des établissements dans des conditions de sécurité et à propos du remaniement du calendrier scolaire. Selon des renseignements, le SEDEC soumettra ses propositions concernant la reprise des classes aux autorités de l’éducation la semaine prochaine.

Le SeDEC pour une reprise à la mi-juin ou juillet

Le Service de l’Éducation catholique (SeDEC) n’est pas favorable à la reprise immédiate de l’école après la période du confinement national. Dans un document envoyé jeudi à la ministre de l’Education où il fait part de sa position sur la réouverture des écoles et émet des propositions, le SeDEC affirme que le virus est toujours présent et que le risque de contamination subséquente est réel. De ce fait, « the  Catholic education sector is of the opinion that resumption of school must be postponed until the risk level decreases ». Le SeDEC formule également une demande pour un « new academic year » et un nouveau calendrier pour la tenue des examens nationaux et internationaux.  Cette instance justifie sa demande d’une nouvelle année scolaire en s’appuyant sur ses observations concernant le déroulement du premier trimestre qui a été interrompu et au regard des « disparités » notées en ce qu’il s’agit des cours à distance ces dernières semaines à la télévision et en ligne. Concernant la date de la reprise, le SeDEC  insiste sur la sécurité des élèves et de leurs familles, soulignant que la réouverture de l’école doit être reportée jusqu’à ce que le niveau de risques diminue. “This may be around mid-June or July or at a date to be determined by the Government”.

Éducation secondaire — Déconfinement—

énigmatique reprise après juin

Deux scénarios possibles : les cours deux fois par semaine pour chaque Grade et priorité aux Grades 9, 11 et 13 (Forms III, V, Upper VI) pour les cinq jours

Contrôle continu en remplacement des examens de fin d’année pour les Grades 7, 8, 10 et 12

Annulation des Mock Exams pour les Grades 11 et 13                                     (Form V et Upper VI)

En prévision du déconfinement graduel avec la levée du couvre-feu sanitaire le 4 mai, le ministère de l’éducation s’est lancé dans un exercice de consultations avec les parties prenantes Ainsi, les recteurs du secondaire d’état ont pris connaissance cette semaine des premières propositions pour la reprise de l’école après le confinement.

Dépendant du feed-back sur le terrain, le ministère mettra au point son plan pour la réouverture des établissements secondaires. En attendant la décision finale du gouvernement, au ministère on laisse entendre que, quel que soit le scénario adopté, tous les élèves ne seront pas à l’école le même jour afin de faire respecter les gestes barrières, dont la distanciation sociale en classe et dans les autres espaces des institutions scolaires. Le chiffre de 20 élèves par salle de classe est avancé comme un impératif.

Ainsi, selon les premières informations qui ont transpiré, le ministère propose une répartition des jours de la semaine entre les différentes classes. Un premier scénario pourrait imposer que pour chaque grade au secondaire, les élèves soient à l’école seulement deux fois par semaine. Une réorganisation du time-table est nécessaire pour tenir compte du nouveau contexte scolaire.

Le plan en gestation au ministère indique que priorité devrait être accordée aux élèves de Grade 9 devant prendre part aux examens de National Certificate of Education (NCE), dont ce sera la première édition à la fin de l’année scolaire, ainsi qu’aux candidats se préparant aux prochains examens de SC et de HSC (Grades 11 et 13). Dans ce cas, l’autre possibilité serait de faire revenir à l’école uniquement les élèves de ces trois Grades tous les jours de la semaine. Les résultats des examens du National Certificate of Education serviront à l’admission des élèves en Grade 10 dans les onze Academies du secondaire d’état dans le cadre de la nouvelle étape du Nine-Year Schooling.

En ce qu’il s’agit des classes de Form V et de Upper VI, le ministère suggère le remplacement des Mock Exams, se déroulant d’habitude à la fin du deuxième trimestre, par un système de contrôle continu. Les End of Year Examinations pour les Grades 7, 8, 10 et 12 seront éliminés avec l’exercice de promotion d’élèves pour l’année scolaire 2021 basé essentiellement sur les évaluations du contrôle continu.

Pour respecter l’incontournable distanciation sociale dans le paysage à Maurice, un maximum de vingt élèves par salle de classe est envisagé dans le secondaire d’état, avec une possible extension de cette mesure dans le privé. Le ministère se penche sur la possibilité d’éliminer l’heure de la « grande recréation » afin d’éliminer tout regroupement d’élèves dans l’enceinte des institutions scolaires. En revanche, deux breaks seront accordés pour chaque grade et d’après des horaires bien spécifiques. De ce fait, les cantines scolaires ne seront pas opérationnelles.

D’autre part, les activités non académiques déjà programmées durant le deuxième trimestre, telles les cérémonies annuelles de remise de prix aux étudiants, la Music Day, la Food Day, les Educational Tours, seront également annulés.

Sur le plan des mesures sanitaires, le ministère organisera la distribution régulière de masques et de gants aux élèves ainsi qu’au personnel enseignant et non enseignant. Il est question aussi de nappes jetables pour les pupitres des élèves et les tables de travail des enseignants seront distribuées chaque jour.

La direction du collège mettra une salle à la disposition de chaque enseignant et c’est dans cet espace que celui-ci prodiguera ses cours au lieu de se rendre en classe. Ce sont donc les élèves qui se déplaceront vers leurs enseignants pour les différents cours au programme de la journée.

Des recoupements d’informations indiquent que des recteurs de collèges d’état ont déjà informé les parents d’élèves par mail des propositions du ministère et quelques-uns ont même fait parvenir leur propre scénario aux parents. C’est ainsi que la direction d’un établissement des Plaines-Wilhems a envoyé en fin de semaine aux parents un Resumption Scenario pour son institution et dans lequel il est fait mention que « only students of Grades 13, 11 et 9 will attend schools from Monday to Friday ». 

Pour leur part, des enseignants du secondaire d’état ont transmis à leurs recteurs leurs réactions et suggestions, proposant un troisième scénario comme suit : deux sessions de cours durant la journée scolaire, soit la première de 8h à 11h30 pour certains Grades et la seconde de 11h45 à 14h30 pour d’autres groupes d’élèves.

En tout cas, avec le déconfinement, le paysage scolaire ne sera plus pareil comme avant le passage du Virus Sans Frontières et tel sera aussi le cas pour toutes les autres activités de nature sociale, économique et surtout publique.

« Pour le retour en juin de la Form V et  du Upper VI »

Les dirigeants de la Fédération des Managers des collèges privés et ceux de la Managers of Private Secondary Schools Union (MPSSU) se sont concertés hier au sujet de la reprise des classes au secondaire. Ces deux instances ne sont pas d’accord pour le retour immédiat de l’ensemble de la  population estudiantine dès la fin du confinement. Mais elles suggèrent la reprise des classes  uniquement pour les Grades 11 (Form V) et 13 (Upper VI) à partir de la dernière semaine du mois de juin,  en raison de la préparation des élèves pour les examens de Cambridge.

En ce qui concerne le cas des élèves de Grade 9 (For III) devant prendre part en principe cette année au National Certificate of Education, la proposition est pour la tenue de concertations avec les Stakeholders du secondaire avant toute décision. Les deux associations de managers soumettront une proposition commune au ministère de l’Education en début de semaine.

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