Commission d’enquête Britam : réserves du bureau de l’AG sur l’audition vidéo de Dawood Rawat

  • Me Gavin Glover : « Dawood Rawat craint pour sa sécurité et ne fera pas le déplacement à Maurice »

Le bureau de l’Attorney General émet des réserves sur une éventuelle audition par visioconférence de Dawood Rawat de Paris devant la Commission d’enquête Britam. Après le renvoi du rendez-vous du patron de l’ex-groupe BAI, avec la commission d’enquête instituée pour faire la lumière sur la vente des actions détenues au sein de Britam Kenya en novembre 2018, une rencontre entre les représentants légaux de l’ex-Chairman Emeritus, la commission et le représentant du bureau de l’Attorney General s’est tenue hier après-midi.

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Dans un premier temps, le président de la commission, l’ancien juge Bushan Domah a expliqué avoir des « contraintes », notamment des “procedural issues” dans le cadre du recueil de la version de Dawood Rawat. Le principal concerné avait fait part de son souhait de déposer devant cette commission et devait faire des représentations sur les 23,4% d’actions détenues autrefois par la BAI au sein de Britam Kenya et qui ont été vendues à Rs 2,4 milliards à un consortium d’actionnaires de cette même compagnie.

Lors des arguments hier, le parquet représenté par Me Ivan Jean Louis, a expliqué ses réserves sur une audition par visioconférence, en stipulant que la Commission of Enquiry Act ne prévoit aucune déposition légale pour une telle démarche. Il a aussi soutenu qu’avec les provisions de la Courts Act, la déposition de Dawood Rawat pourrait occasionner « des problèmes légaux ». S’il a tenté de nier que l’État refusait ainsi une audition de Rawat de Paris, il a cependant laissé le choix à la commission de se décider car, selon lui, il est question de « discrétion » pour qu’un témoin dépose de cette manière. Mais il a aussi affirmé que la commission avait le pouvoir de convoquer formellement Dawood Rawat pour qu’il dépose dans le cadre de cette enquête.

Pour sa part, l’avocat de Dawood Rawat, Me Gavin Glover, Senior Counsel, qui était accompagné des sœurs Rawat, Adeela et Laina, et de l’avoué Sewraj en Cour suprême, a plaidé pour que Dawood Rawat puisse déposer « in all fairness ». Il ajoute : « Nous savons tous qu’il a des choses à dire sur toute cette affaire mais aussi sur des personnes impliquées. » Indiquant à l’assesseur Sattar Hajee Abdoula si Dawood Rawat répondra à une “summons” pour comparaître devant la commission, Me Gavin Glover a expliqué à la cour que son client « ne viendra pas à Maurice ». Il poursuit : « Mr Rawat fears for his safety after the treatment given to her two daughters and sons in law. He doesn’t trust neither the government of Mauritius nor the Police Force ».

L’ancien juge Bushan Domah a alors demandé si Dawood Rawat pouvait se faire représenter par une autre personne en vue de déposer à sa place. L’avocat a souligné qu’une telle démarche serait « difficile » car « evidences will go in without being tested » et que son client devait répondre aux questions de la commission car « il aurait lui aussi des allégations à formuler contre certaines personnes ». À sa sortie hier, il ajoute : « Nous n’avons pas la même opinion que l’Attorney General. Nous laissons la commission décider si elle trouve légal de recevoir les témoignages de Dawood Rawat de France. La commission émettra un ordre indiquant si elle accepte d’écouter Dawood Rawat. »

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