Au moins deux mois de stock de farine dans les entrepôts
Santosh Ramnauth (Shop Owners Association) : « Un commerce parallèle mené par certains distributeurs »
Les consommateurs notent ces derniers temps une pénurie de farine dans divers points de vente à travers le pays, que ce soit dans les supermarchés ou dans boutiques de quartier. Le président de la Shop Owners Association (SOA), Santosh Ramnauth, attribue cette situation à « un commerce parallèle mené par certains distributeurs de farine dans le pays ». Une fois la livraison de la State Trading Corporation (STC) effectuée, certains « distributeurs mal intentionnés fixent le prix de la farine eux-mêmes ». Ce qui fait, dit-il, que seuls les points de vente qui sont prêts à mettre le prix sont approvisionnés en farine. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle « les consommateurs auront noté que le prix de la farine n’est pas le même dans divers points de vente, malgré le fait que les autorités soutiennent avoir fixé le prix ».
« Pour moi. c’est un véritable marché noir qui s’opère actuellement. Certains distributeurs vont prendre la livraison à la STC. Au lieu de nous livrer une pochette de farine à Rs 230, certains distributeurs choisissent de la livrer à Rs 300 aux boutiques », poursuit le président de la SOA.
Maintenant, la plupart des boutiques sont à court de stock. Le président de la SOA devait souligner qu’il a eu l’occasion de se plaindre auprès du ministère du Commerce de cette situation. « Je dois dire que Les Moulins de La Concorde et la State Trading Corporation disposent d’un stock de farine suffisant pour approvisionner le pays, sauf que les distributeurs sont en train d’ajouter un coût de transport que je qualifierai de trop. Pour moi, la STC et Les Moulins de la Concorde n’ont rien à voir avec cette situation de pénurie artificielle et le prix pratiqué sur le marché. Il faut savoir que lorsque les distributeurs prennent possession de leurs cargaisons ce sont eux-mêmes qui remplissent les sacs de farine pour être livrés chez les détaillants », dit-il. Et de souligner que ce ne sont pas les petites boutiques qui sont en train d’engranger des profits aux dépens des consommateurs mais « bann gran dimounn ki fer kas lor nou latet ». Il poursuit : « Il n’y a qu’à voir le prix pratiqué dans certaines grandes surfaces pour en être convaincus. »
Interrogé à propos de cette pénurie de farine sur le marché local, un préposé de Les Moulins de La Concorde souligne qu’il n’y a aucun problème au niveau de la production de la farine par la minoterie. « L’usine roule très bien, soit au rythme de 24/7. Mais je dois dire que la demande est très très forte en ce moment. La STC a des milliers de tonnes de stock de farine. Pour ce qui est de LMLC, nos entrepôts sont pleins de farine mais je dois dire que la distribution est un peu difficile parce que les compagnies de distribution n’avaient pas eu les permis nécessaires pour assurer la distribution. Toute notre production part actuellement mais il y a de la farine dans nos entrepôts », a-t-il affirmé. Et celui-ci d’espérer qu’au fil des jours la situation ira s’améliorant. « Une chose est sûre avec la période de confinement : beaucoup de consommateurs ont triplé, voire même quadruplé, leur consommation de farine chez eux. Auparavant, les gens achetaient leurs pains chez les boulangers qui ont fermé leurs portes en cette période de confinement. Maintenant, ils sont en train de fabriquer leurs faratas et le pain chez eux, ce qui fait que le marché au détail a beaucoup changé subitement », a-t-il mis en exergue.
Quand la situation retournera-t-elle à la normale ? Répondant à cette question, il devait affirmer que « cela dépend de la situation sur le plan national ». « Si une personne a l’habitude d’acheter un à deux paquets de farine par jour et que maintenant il aura besoin de cinq paquets par jour, cela met subitement la pression sur le stock de farine. Il faut savoir que les consommateurs n’ont pu s’approvisionner pendant une semaine. Ce qui fait qu’il va acheter pour deux semaines encore. C’est pourquoi cela devient difficile d’approvisionner les supermarchés. La distribution de la farine est hors de notre contrôle. Il faut savoir que les compagnies de distribution ont aussi beaucoup de difficultés car il y a seulement un tiers de leurs flottes qui ont le permis pour opérer en ce moment. C’est cela le goulot d’étranglement. Le consommateur achète beaucoup plus qu’auparavant. La demande a augmenté de cinq à dix fois. Nous avons sommes en train de travailler en trois shifts et au lieu de mettre de la farine en sac en 25 kg, on essaie de mettre sur le marché des sachets de 2 kg pour le public », rassure-t-il.
Il est à noter que LMLC produit annuellement 105 000 de tonnes de farine pour le marché local. La minoterie dispose actuellement d’au moins deux mois de stock de farine dans les entrepôts. « Ceux-ci sont remplis actuellement. On ne peut donc stocker plus », a-t-il conclu.